bewitching ; la tentation du feu.
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 Give me a burning tear [Ashtray]

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MessageSujet: Give me a burning tear [Ashtray]   Give me a burning tear [Ashtray] EmptyMar 19 Mai - 12:54

Give me a burning tear [Ashtray] Charl11 & Give me a burning tear [Ashtray] _janic10

"Just Tears Of Your Body..."

*****



    Salutaire, impétueux, le soleil régnait presque en mettre dans ce ciel qui s’aphrodisait sous ses multiples éclats. Les quelques subterfuges de la vie semblaient disparaître, s’élimer ou encore se cacher avec véhémence sous la splendeur de cet astre scintillant. Scintillant certes, mais vil et impur encore plus. N’a-t-il pas déjà condamné maintes têtes ? N’est-il pas que la vulgaire victime de sa royale épouse ; La Lune. La Lune est magnifiante. Comme le Maître des lumières est l’intelligence invincible, comme la Souveraine des Nuits est l’élément imprenable. A chaque fin de journée, elle reprend sa place, dont elle a surveillé tout le jour. Son mari baisse son honneur sur l’horizon et s’octroie le seul droit d’illuminer seulement le superbe apparat de son amante, lui laissant ainsi la volupté noire du soir. Il profitait encore ce coquin des quelques heures qui lui reste avant de plonger sur la fin du ciel et de mourir jusqu’à la prochaine aurore. Il émerveillait et éblouissait, et rougissait sur les êtres, essayant de leurs léguer ses mille et uns ennuis, malgré l’œil attentif de sa Femme. Toujours présente, jour comme nuit. Il se perturbait à lui seul, essayant de rivaliser avec plus inférieurs que lui. Car plus supérieur est impensable. Pauvre infortuné !

    Quelques sensibles rayons s’amusaient à jouer sur les mèches châtaines, passant à travers les immenses fenêtres. Traversant les couloirs vastes et interminables, le Second du Feu, se laissait aller, ondulant sous les lumières soyeuses, de sa démarche droite et singulière qui inspirait respect et admiration à chacun de ses pas. Une chaleur bouffante, oppressante, et même troublante, s’annonçait dès qu’il était dans les parages. Une aura royalement inflammatoire et il le savait. Nathaniel Adam Winston aimait, sans y prêter quelque attention, que les regards se retournent sur son passage. Il aimait qu’on parle de lui. En bien ou en mal quelle différence ? Quelle importance ? Dans les deux cas il implorait l’envie et la jalousie chez autrui. Et dans les deux cas, il n’aspirait qu’à les remettre en place. Nate n’était pas n’importe quelle boule de feu. En ces six premières années à Bewitching, il avait su se montrer plus grand que beaucoup ici. Orgueilleux et intouchable, il se voulait unique. Unique maître de lui-même.

    Son dernier cours venait de prendre fin à l’instant. Un brouhaha incessant se profilait dans les longs corridors et l’envie insatiable de les faire taire montait en souveraine chez l’élève du Feu. Son sac passé en bandoulière, sa chemise sombre ouverte au col et son pantalon tout aussi noir que son âme donnait l’impression que son regard ressortait plus pénétrant que jamais. Ces deux prunelles d’un bleu scintillant où les cours d’hypnose ne sont plus à louer. Solitaire et conscient de son image, il traversa les allées en ne jetant qu’un œil vivace au soleil qui le traquait de ses palmes d’or. Beaucoup de jeunes gens s’écartaient sur le passage de Nathaniel, d’autres feintaient de l’ignorer tout autant. A ce genre d’individu, Nate semblait diverti et leur lançait un énième regard perçant doublé d’un sourire caustique. Ces derniers se carapataient sans demander leurs restes. On entendait aussi des gloussements distincts entre les rangs, de jeunes demoiselles en détresse qui n’attendait qu’une chose. Un regard. Un sourire. Un frôlement d’épaule. Une remarque acerbe… Pourvu qu’un peu d’attention leur soit vouée. Hélas ! Winston ne s’en moquait qu’intérieurement. Oui, il aimait qu’on ne jure que par lui, cependant il se trouva qu’il préféra rester fourbe et encore plus hautain en ne distinguant aucun de ses admirateurs, il voulait se jouer d’eux comme il avait toujours si bien fait. Divin manipulateur.

    Son ascension enflammée, aux pas non sourds et princiers vinrent brûlés les pierres dallées de la Grande Cour. Ici même le soleil ne pouvait qu’être heureux et martyriser ainsi de ses vagues lumineuses les centaines de visages présents se rendant victimes volontaires de l’air frais. Nathaniel aimait beaucoup l’architecture de cette cour, un pilier même du Manoir. Ici, le soleil se reflétait dans ce faux huit clos, entre quatre murs le voilà prisonnier une seconde fois. Les innombrables statues des anciens de Bewitching trônaient un peu partout tout autour. Immense et éloquente, une fontaine, où l’eau pouvait y scintiller de jour comme de nuit grâce aux astres, gouvernait le centre de l’espace. A n’importe quelle heure de la journée, malheureusement, l’endroit y était bondé ce qui déplaisait grandement aux heures de solitude que le second des Feu aimait s’octroyer de temps en temps.

    « Pourquoi te plaindre quand tu peux te faire entourer, Nate ! » ricana vulgairement Seifer en majesté.

    Soudain une acclamation se profila dans le dos de l’élève du Feu. Son nom crié et enjoué lui parvenait d’un banc. Nathaniel tourna les talons et vit une ribambelle heureuse et éblouie de Feu de tout âge le prier de les rejoindre à leur banc. Le tigre ne sembla pas hésiter une seule seconde. Et alors qu’un sourire fin vint retracer le coin de sa bouche, il était déjà assis au milieu du banc, au centre des attentions.

    - Alors ta journée Nathaniel ?
    - T’as appris un nouveau sort aujourd’hui, Nate ?
    - Dis tu pourras m’apprendre comment tu fais un de tes fameux feux d’artifices !
    - Nathaniel regarde, tu aimes ma nouvelle coiffure ?
    - J’ai réussis à avoir le même cours que toi, à la même heure, demain à 8h !


    Des visages d’excitations se pressaient autour de lui, le laissant à peine respirer. Il adorait cela. Même si sa figure ne voulait trahir aucune émotion, un air hautain le surplombait tout de même. Les questions et autres formules daignant s’attirer quelque regard fusaient à son ouïe. Un jeune garçon de troisième année se faufila près de lui et lui pria, les joues rosies :

    - Allez apprends moi les feux d’artifices, s’il te plait !

    Pour une fois, Nathaniel le regarda avec insistance. Il leva sa main, le tigre le suivit, fier. Les doigts masculins et agiles pointèrent vers le ciel. Quelques brindilles s’échappèrent du bout de ses ongles, tout à coup, d’une pression vers les cieux, une traînée de flammes s’envola très haut vers le bleu limpide, éclatant par millier de foudre. Explosion magique qui attira milles visages de béatitudes vers l’exploit. Même ceux qui se trouvaient aux quatre coins de la cours applaudirent sous le tonnerre fulgurant et magique. Des « ouah » d’admirations étreignirent les uns et les autres.

    - Je doute que tu puisses…

    Mais Nathaniel ne finit pas sa phrase, autre chose vint troubler sa réplique acide. Une aura qu’il ne connaissait que trop bien. Les iris aux lagons s’électrisèrent quant à la sensation qu’il ressentit soudainement. Elle était là. Elle avait vu. Brusquement les battements du cœur de glace cognèrent contre sa poitrine. Il repoussa d’une main les personnes en face de lui, embarrassant son champ de vision. Oui, elle était là.

    A l’autre bout de la cour centrale, Ashtray avait l’air de se désintéresser totalement de lui. Nate ne distingua même pas les personnes qui avaient l’audace de l’accompagner. Ses compagnons ne s’aperçurent pas de l’attention que portait leur coqueluche et continuer leurs bavardages incessants autour lui. Complètement assourdi, Nathaniel ne leur prêta plus aucune oreille éloquente. Seule l’apparition qui se reflétaient dans les nuées embrasées de son regard semblait compter. L’élève du Feu sembla furieux, divinement indomptable, et fixa durement la silhouette qu’il avait étreint tant de fois pour ne jamais s’en rassasier. Comment avait-elle pu l’ignorer aussi royalement ? Magnifique et aussi coriace que lui, la Loutre était seule détentrice de pouvoir retenir son regard. Portant elle animait le plus gigantesque désir et, à la fois, la plus grosse colère chez ce provocateur de premier choix.

    « Nathaniel ! »
    « La ferme Seifer ! Ca me regarde ! » vociféra Nate, intérieurement à son totem en lâchant pas l’incarnation de l’Eau.

    Jouait-elle avec lui en feignant de l’ignorer brutalement ?
    Nathaniel détestait ça. Et pourtant c’est ce qui faisait qu’elle était unique. Fascinante.
    Il réprima la soudaine envie de la rejoindre pour lui lâcher tout un tas d’immondices. Il jalousait rien que l’idée qu’elle puisse s’intéresser à d’autres que lui. Et pourtant, il s’imaginait déjà l’inonder de sa chaleur de feu dans l’intimité de sa chambre.
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MessageSujet: Re: Give me a burning tear [Ashtray]   Give me a burning tear [Ashtray] EmptyMer 20 Mai - 5:34

• Le feu couve manifestement sous la glace.

    Sa silhouette élancée arpentait les couloirs lumineux de la Tour Sud. Son sac élimé sur l'épaule, elle se demandait encore pourquoi elle faisait l'effort de l'emporter avec elle puisqu'elle n'était pas inscrite à plus de trois cours par jour et que de toute façon elle ne suivait pas. Elle pouvait tout aussi bien venir en touriste... Son sac élimé sur l'épaule, elle se pavanait tranquillement devant les hautes fenêtres. Prenant le soleil avec délectation, elle profitait de cette fin de journée paisible et des rayons lumineux qui dardaient à travers le verre magnifique et se décomposaient en minuscules arcs-en-ciel sur les murs et le sol dallé. Des prismes. De la couleur et de la vie dans du verre. Elle contemplait ce qu'elle aurait bien voulu appeler de la magie, complètement absorbée par les motifs chatoyants dessinés sur la pierre elle en oubliait le reste du monde et marchait, attendant patiemment la fin du dernier cours de la journée pour sortir et se mêler à la foule bruyante, pour respirer l'air saturé de magie et vicié des défauts de chacun, pour approcher de près la nature humaine et comprendre que ça n'était pas pour elle. Ils étaient tous trop différents.
    Ashtray Charlotte Coma était bien trop supérieure.
    Côtoyer tout ce monde ne lui faisait absolument aucun bien mais elle s'imprégnait alors de ce qu'elle était vraiment, l'antipode de ces autres, le contraire exact de toutes ces personnalités trop faibles pour se démarquer. Alors elle ne refusait pas, une fois de temps en temps, de rompre sa solitude pour faire bonne impression, pour montrer l'exemple, être une Incarnation était un véritable travail de tenue qu'elle exécutait en traînant des pieds mais qu'elle faisait quand même. Parce qu'elle aimait qu'on la regarde, qu'on suive son passage des yeux, qu'on la détaille, la reconnaisse, et qu'on l'admire. Qu'on l'admire... savoir que son nom était dans tous les esprits et dans toutes les bouches, savoir que tout le monde avait une opinion sur elle, lui faisait sentir qu'elle était importante. Qu'elle avait eu raison. Qu'elle avait fait le bon choix. Ensuite, peu importait ce qui se disait dans la tête du petit peuple, elle n'en avait cure. Cela ne l'intéressait même pas, la différence entre l'exaspération et l'admiration ne valait pas la peine d'être faite. Elle était connue et reconnue, et la voix de Heart qui l'intimait à la modestie n'était ni tue ni écoutée, juste ignorée superbement. A quoi servait-il qu'elle soit une Incarnation si elle n'avait pas le droit d'être exigeante? A quoi servait-il d'être Ashtray Coma si elle n'avait pas le droit d'être consciente de tout ce que ça impliquait?

    C'était intéressant, et chaque jour nouveau, d'être magnétique, d'avoir un rôle, d'être autant crainte qu'aimée, autant détestée qu'adorée. D'être le centre de pas mal d'attentions ne lui avait jamais fait tourner la tête. Charlotte avait vite après qu'il fallait l'avoir sur les épaules pour survivre, ce qui tombait bien puisqu'elle n'était pas du genre à laisser la situation lui échapper, bien au contraire. Tout contrôler était une ambition qu'elle essayait d'atteindre chaque jour un peu plus et qui impliquait des sacrifices. Si faire des choix avait été difficile au début, elle s'y était habituée et maintenant, entre une situation et une autre, entre un individu et un autre, entre une fringue et une autre, la décision était vite prise et elle ne regrettait jamais. Ashtray ne regrettait jamais rien, vivait trop intensément pour ça.
    Un son strident retentit et elle sursauta. Fin des cours. Début de la parade de m'as-tu-vue qui nécessitait sourires qu'elle ne voulait pas donner et conversations qu'elle ne voulait pas entendre. Pourtant elle tenait son masque à la perfection et, si elle restait distante, cynique et solitaire, absolument détachée des groupes de minettes qui traînaient près des gueules d'ange, elle n'en restait pas moins présente et elle en mettait plein la vue. Il était question d'attirer son attention et sa faveur. Ca n'arrivait jamais mais personne ne perdait espoir, ce qui ne lassait pas de faire rire l'Incarnation. Elle déposait sur son passage du froid et de l'ironie, on aimait sa causticité envers ses ennemis mais on l'appréciait un peu moins lorsqu'elle se tournait contre soi. Sa compagnie n'avait rien de reposant.
    Sortant doucement de sa torpeur pensive, Ashtray regarda ses baskets usées et mit ses pieds en mouvement vers la cour intérieure de l'école.
    Quand il faisait un temps aussi radieux et que le soleil réchauffait tant, cette cour pourtant grande était bondée et elle eut soudainement l'impression d'être rentrée dans un sauna. De l'air. Les corps se pressaient les uns contre les autres et se bousculaient sans ménagement, cependant l'arrivée de la jeune femme provoqua une espèce de branlebas de combat et elle put faire un pas après l'autre sans devoir s'arrêter, piétiner ou écraser des orteils innocents. Elle cherchait du regard des gens pas trop stupides qui pourraient faire semblant d'entretenir la conversation pendant qu'elle observerait d'un air absent ce qui l'entourait. Comme toujours. Des gens naïfs qui se feraient un plaisir à l'entendre ne pas parler, à ne pas l'écouter, et à ne pas se rendre compte qu'elle se moquait d'eux comme d'un sandwich avarié. Elle foulait d'un pas impatient les dalles usées de la cour en tournant de temps à autre la tête à droite ou à gauche, faisant voler ses longues mèches noires, et quand elle changea de mode opératoire, ce fut pour fondre sur un groupe de cinquième années aquatiques qui semblaient discuter technique. Un nonchalent « Salut » suffit largement à ce que le cercle pourtant étroitement fermé, s'ouvre à elle avec déférence. Il était bon être une Coma à Bewitching.

    Ashtray ne faisait rien de plus que ce qu'elle avait prévu. Elle n'écoutait pas ce que disaient ces étudiants prétentieux et jetait un oeil distrait aux autres élèves, et tout le monde était content. Il en faut peu. Le soleil s'accrochait aux joues pâles de la jeune Charlotte et jouait dans ses cheveux foncés, leur conférant un reflet métallique qu'elle ne leur connaissait pas. Ses yeux d'acier papillonnaient d'un point à un autre sans jamais se fixer jusqu'à ce que des voix retentissent un peu trop fort dans le bruit déjà environnant pour que ce soit normal. Son attention dériva encore plus et se porta vers un attroupement de pyromanes surexcités. Elle n'eut pas le temps de se demander réellement ce qui provoquait cette berezina que la réponse s'imposa à elle en un éclair fulgurant qui s'imprima dans sa rétine. Lui.
    Lui et ce putain de sourire qui en faisait tomber plus d'une, celui-là même qu'elle adorait voir dirigé à son encontre et qu'elle haïssait d'être donné à quelqu'un d'autre. Heart laissa échapper un hoquet à sa vue et Ashtray retint sa respiration le temps de se recentrer. Il allait encore se pavaner comme un paon qui fait la roue, éblouir tout le monde par un tour de magie digne du meilleur des Copperfield et plus personne ne douterait qu'il méritait sa place de Second, on en viendrait même à se demander pourquoi il n'était pas le meneur. Tant que Laughlin n'était pas là tous les coups étaient permis. Il y aurait du bruit, beaucoup de bruit, et rien pour elle. « Mais il ne t'a même pas vu, idiote! » - « Il devrait. Il aurait dû. »
    L'amertume qui submergeait la brune créature n'avait rien de fondé, mais de toute façon comme elle aimait à se le rappeler, rien de ce qu'elle ressentait pour lui n'était fondé. Leur relation n'était qu'un enchevêtrement de contradictions. Et de complications. C'était ainsi et elle aimait ce côté impossible et cette incertitude qui planait au dessus d'eux. Cependant un tel lien ne pouvait qu'impliquer des sentiments moins sympathiques que le respect et l'amour réciproque en toutes circonstances. A cet instant, Ashtray ne ressentait rien de positif.
    Nathaniel Winston était l'antithèse de ce qu'elle avait toujours cru rechercher. Il était évident que quand il l'avait trouvée, elle n'avait pas mis longtemps à effacer ses anciennes requêtes. C'était ringard, l'amour heureux. L'amour tout court d'ailleurs.

    Elle tourna la tête vers les poissons et fit mine de s'intéresser à nouveau à leur conversation qui avait changé du tout au tout. Ils parlaient maintenant des relations entre les Tours et elle ricanait intérieurement. Elle s'ennuyait affreusement, et elle commença à inspecter sa tenue vestimentaire avec minutie, signe que vraiment, elle n'avait rien d'autre à foutre. Elle lissa les plis de sa chemise blanche mal boutonnée et elle s'attaquait aux franges irrégulières de sa jupe découpée dans du jean grossier quand elle eut la bonne idée de relever les yeux à temps pour voir la pluie d'étincelles crever le ciel et disparaître avant de toucher une seule tête. Le silence éphémère qui avait pris prace pendant les trois secondes de l'explosion de couleurs se rompit brutalement par une salve d'applaudissements à laquelle Ashtray ne prit pas part. Voyant qu'elle ne s'exprimait pas sur la performance du Second, les élèves qui croyaient détenir sa compagnie se retinrent même s'il était évident qu'ils étaient émerveillés eux-aussi. Il ne leur serait jamais venu à l'idée qu'ils pouvaient faire des figures magnifiques dans l'eau liquide, non, encore une fois Nathaniel avait tout pris pour lui. C'était un Tigre avide. Avide d'à peu près tout ce qui pouvait dorer son pelage immaculé, et l'Incarnation devait bien reconnaître que ça ne la dérangeait en général pas du tout. Cette fois-ci par contre... inexplicable.
    Elle avait posé un regard pénétrant sur un jeune homme de cinquième année qui reprit immédiatement son analyse Terre/Air à laquelle elle porta une attention feinte. Il n'était pas question qu'il la surprenne en train de le détailler, lui, ses formes, ses gestes et tout le reste. L'avait-il seulement aperçue? « Ah oui maintenant c'est bon. » D'accord. Eh bien elle n'allait sûrement pas ramper à ses pieds. Elle avait du mal à rester elle-même avec cette présence plus solaire que le soleil lui-même et qui provoquait en elle beaucoup de trucs bizarres pour que ce soit vivable. Parce que c'était incontrôlable, absolument inattendu à chaque fois qu'elle se retrouvait en sa présence. Nate était le pôle positif d'Ashtray, il était tellement différent et opposé d'elle mais tellement attirant et surprenant, qu'elle n'avait d'autre choix que de subir, de le détester au loin mais de l'aimer de près, sans savoir si cette cascade brûlante avait une fin ou si elle continuerait de tomber éternellement dans le gouffre bleu de ses prunelles magnétiques.
    Pas question qu'il apprenne ce genre de choses. Elle savait très bien s'en tenir à leur merveilleux je t'aime moi non plus et cette étroite proximité entre l'adoration et la haine, ce jeu des limites qu'ils franchissaient chacun leur tour, lui plaisait. Aujourd'hui, elle jouait à chat avec un Tigre qui n'apprécierait pas. C'était elle qui posait les règles du jeu.

    Daignant en fait tourner le regard du jeune homme surpris d'avoir récolté tant d'écoute de la part de l'égoïste Incarnation, Ashtray chercha le visage de Nate. Il ne la quittait pas du regard et ancrait des iris envoûtants sur sa personne. Sans montrer le moindre signe de gêne, Ashtray arrima ses yeux d'acier gelé à cette vrille qui lui transperçait l'âme et faisait naître en elle un volcan qui menacerait d'érupter s'il ne détournait pas la tête. Leur échange visuel dura quelques minutes quand une voix lointaine l'interrompit, demandant d'une voix faussement décontractée : « Mais Ashtray a Nathaniel, n'est-ce pas? Elle n'a besoin de personne d'autre! » L'intéressée s'arracha des lagons tourmentés et haussa un sourcil amusé. Elle a Nathaniel, elle n'a besoin de personne. Heart ricanait cyniquement mais sûrement pas pour les mêmes raisons que son Incarnation qui s'émerveillait, elle des coïncidences de la vie. Oh, non, elle n'avait besoin de personne. Absolument personne. Alors surtout pas Nathaniel Adam Winston.
      - Je n'appartiens à personne. Je n'ai besoin de personne. Au sens strict du terme.
    Sa voix, calme et posée, portait loin et le brouhaha s'était légèrement calmé avec le départ de quelques élèves. Beaucoup de gens avaient entendu cette réplique tellement peu surprenante. Ce qui aurait inquiété, c'était qu'elle déclame être folle amoureuse du Second, ne plus pouvoir vivre sans lui. Ce qu'elle ne s'abaisserait jamais à énoncer clairement, quand bien même ce serait vrai. Personne ne ferait attention à ces paroles en l'air, sauf lui.
    Et c'était, comme presque toujours, la seule chose qui lui importait.

    Qu'il y croie, c'était son but. Voir rougeoyer l'éclair de la fureur dans ses yeux était satisfaisant pour une intriguante comme Ashtray Coma. Sa réaction verbale n'en serait que plus intéressante, et le provoquer était une des spécialités de l'Eau. Elle se jouait de lui comme il se plaisait à se jouer d'elle. Elle mimait l'indifférence mais savait qu'elle aurait le coeur retourné dès lors qu'il aurait posé la main sur elle, pour lui enserrer les poignets et la forcer à un respect qu'elle n'adopterait pas ou pour lui ôter ses vêtements.
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