Premier cours

Ashtray C. Coma
Cheyenne A. Stevens
Théara J. Winfield
Joshua C. Manshire
Sean C. Harreth
Woann L. Laughlin

[Vous pouvez faire évoluer des élèves en tant que PNJ, nous ne sommes évidemment pas que sept dans la classe. Votre ordre de passage sera fait uen fois que vous aurez tous posté une fois. A vous de jouer~]

Depuis hier soir, il pleuvait… C’était triste et les gens étaient maussades. Ce temps pluvieux semblait avoir rafraîchit les idées des élèves et l’école était bien calme. Il faisait froid, et au petit matin un épais brouillard s’était levé, empêchant de voir à plus de trois mètre de son nez. Maciej eut du mal à quitter son lit moelleux, chaud et accueillant pour poser ses pieds brûlants sur le parquet froid. Un frisson partit de ses reins pour remonter jusqu’au sommet de sa tête, le réveillant définitivement. C’était son premier jour. Premier jour de cours. Voilà quelques semaines qu’il suivait, depuis le fond de la classe, comment se déroulaient ceux-ci, et déjà il avait pu se familiariser avec les étudiants. L’ancien professeur avait fait ses au revoir, Maciej reprenait les rênes. Espérons que tout irait bien. L’homme s’étira, bailla, bombant son torse, cambrant son dos, se mettant sur la pointe des pieds, levant ses bras le plus haut qu’il pouvait. Ses os craquèrent, la journée commençait. L’eau de la douche était chaude, le polonais se laissa le droit de rêvasser en laissant les litres d’eau couler sur lui, longtemps. Il faisait froid et humide. Quitter la douche fut le même supplice que de se défaire de son lit. Sachant qu’il ferait bien plus froid encore dans la salle de cours, Maciej s’habilla chaudement, sortant de son armoire un jean noir, une large marinière ainsi qu’un pull zippé couleur charbon, muni d’une large capuche. Il n’eut d’autre choix que d’enfiler ses chaussures de cuir montantes. La seule chose qui était plus chaude qu’elles, c’était des après-ski. Cela changerait bien du professeur endimanché qu’ils avaient eu auparavant. Une fois prêt, Maciej descendit manger un peu, avalant rapidement un chocolat amer et du pain beurré. Il étonnait toujours les cuisiniers à manger autant. Un véritable appétit de fauve. Ou de crocodile, au choix. Les litres et kilos de nourriture qu’il pouvait avaler étaient incroyables pour certains. Maciej avait toujours été un bon vivant, et son seul châtiment était de prendre du poids si il ne faisait pas régulièrement du sport. Mais quand on aime bouger, ce n’est pas un problème. Ses affaires sous le bras il partit en direction de sa salle de cours, une tranche de pain entre les dents. Son premier cours de la matinée, son premier cours tout court… L’homme sentait la pression monter. Les élèves sont parfois cruels et lui si peu imposant. Du moins mentalement, sa carrure, c’était autre chose. Des épaules de nageur, des bras forts et des jambes solides, il semblait être un bloc de marbre, de loin. On s’y casserait le poing.

Comme il avait prévu, la salle était horriblement froide. Ah, peut-être que les élèves du feu se fritteraient un bon coup et que cela réchaufferait un peu la pièce… Non, mauvaise idée, Maciej préférait mille fois que ce soit glacial. Si les élèves se mettaient à se battre, ce ne serait pas à son avantage. Il devait encore faire ses preuves en tant que professeur, il avait eu se poste par la force. Le directeur était un peu mou tout de même. Il aurait pu le repousser, encore et encore. Huit heures quarante-cinq. Plus qu’un quart d’heure et ce sera à lui. Pour une fois, l’homme aurait bien aimé avoir le caractère acariâtre de son totem pour pouvoir s’imposer facilement. Et pour avoir confiance en lui. Laissant la porte ouverte pour que les élèves puissent entrer quand ils arriveraient, le professeur s’installa à son bureau et commença à disperser autour de lui ses feuilles, ses livres, ses notes. Tout son bordel de prof, quoi. Le cours portait sur la création du monde. Ne panique pas, ne panique pas, tu sais ce que tu dois faire et par où commencer. Tu as tes grands actes, tu es jeune, dynamique et souriant, tout ira bien, ce ne sont pas des monstres. Cela se passait à peu près bien dans les cours de l’ancien professeur, pourquoi seraient-ils moins agréables avec lui ? Parce qu’il était plus jeune, sans expérience ? Maciej se releva, comme s’il était monté sur ressorts et se plaça face à une fenêtre, regardant le dehors baigné de brume, rongeant ses ongles, attendant son exécution. Oui, exécution. Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre ?

A chaque fois que le polonais entendait des pas dans les couloirs, il sursautait, se retournait. Non, ce n’était pas encore un élève. Ah, et il faudra faire attention, ne pas parler trop vite, expliquer… Ne pas se tromper de langue, surtout. Ne pas se mettre à parler en indien ou polonais en plein milieu de son cours. Le stress pouvait lui faire perdre les pédales. Le stress lui faisait perdre les pédales. Pourquoi avait-il choisi professeur ? Homme de ménage aurait été mieux. On passe inaperçu, et on entend tout. Peut-être en aurait-il plus apprit. Mais non, Maciej avait voulu être professeur, partager sa science avec d’autres qui certainement n’en avait pas grand-chose à faire, des mythes et légendes. Sans véritablement en avoir conscience, Maciej ouvrit la fenêtre, sortit de sa poche un briquet et un paquet de clopes et en alluma une. C’était juste ça qui manquait à sa matinée. Un bâton de nicotine. Soufflant la fumée toxique le plus moins possible, fixant son attention sur els volutes de fumée se mêlant au brouillard, sa nervosité finit par disparaître, laissant place à une bienheureuse plénitude. Le calme avant la tempête. Mais là, Maciej avait tout oublié, même qu’il devait donner cours dans quelques minutes. Là, accoudé à la fenêtre, face au froid, une cigarette entre les doigts, il était bien. Cela faisait si longtemps qu’il fumait. Peut-être était-il temps d’arrêter, à présent. Ou pas. Les habitudes sont si reposantes.

XX n°1 » Il est canon je te dis !
XX n°2 » Arrête c’est un prof ! Et puis tu crois quoi ? Il couchera pas avec des élèves.
XX n°3 » Ça serait pas une première dans l’histoire de l’école. Et puis on a tellement d’atouts, et si on lui propose un plan à quatre il pourra pas refuser c’est sûr !
XX n°1.2. » Grave !
Sean » Alors les demoiselles, qui a vu le prof en premier ?
XX n°1 » Moi ! Et je le veux !
Sean » T’inquiètes personne ne te piqueras ton steak.

Hurricane » OH MERDE !

Sean » Oh… fut le seul son qu’il put laisser échapper jusqu’à ce qu’il se reprenne et se permette une petite réflexion acidulée pendant qu’ils étaient encore seuls dans la classe. Serais-je tombé par erreur en salle de musique ?

Sean » Salut… Enfin, Bonjour Monsieur le professeur. J’espère que t… vous êtes prêt pour votre premier jour.

• Tout cours d'eau a une source.

« Hé. T'as cours ce matin. »
Une voix beaucoup trop sage pour être celle du garçon à côté d'elle (qui dormait encore de toute façon) réveilla Ashtray en sursaut. Elle ouvrit les yeux bien contre son gré et jeta un regard torturé à l'horloge sur la table de chevet. Huit heures. « Heart, t'aurais pu attendre un peu avant de commencer à me pourrir la vie, il n'est que huit heures. » Le silence pesant qui lui tint lieu de réponse exprima toute la mauvaise foi de sa propre réplique. En moins d'une heure, il lui aurait été impossible de se préparer à temps et comme toujours le Totem de la raison avait bien fait. Sauf qu'au sortir d'une nuit plutôt... mouvementée, Ashtray n'aurait pas craché sur deux ou trois heures de sommeil en plus. « Si j'avais su j'aurais laissé tomber la Mythologie. Avant même d'avoir commencé, oui oui. » Mais tu ne savais pas et ça fait cinq minutes que tu remues du vent alors file sous la douche. Oui chef.
Tout en se frottant les yeux, la jeune femme sauta à bas du lit, se moquant éperdument de réveiller Nathaniel puisqu'il ne participait pas au cours (« T'es pas un peu rancunière toi? » - « Tu crois? ») et manqua de peu de se prendre les pieds dans le tapis. Douééée. Elle prit garde à ne pas se cogner le petit orteil contre le bordel qui régnait dans la place et trouva la salle de bain comme si elle était chez elle, ce qui était presque le cas. Fière d'elle, elle entra sous la douche et tâcha de se défaire du poids d'une nuit presque blanche et du fardeau d'une décision qu'elle regrettait déjà. « J'aurais jamais dû m'inscrire. En plus, franchement, Modjeska je le sens moyennement. Je sais pas ce qu'il a... » - « Tu l'adores, arrête. » - « Non, c'est lui qui m'adore. Je sais même pas pourquoi. » - « Parce qu'il voit en toi ce que tu ne montres jamais. »
Sans répondre, Charlotte sortit de la douche, se sécha et s'habilla en prenant garde de ne pas laisser Heart entrer dans ses pensées. Elle savait parfaitement de quoi la Loutre voulait parler. De sa sensibilité. Mot que l'Incarnation s'efforçait tant bien que mal de supprimer de son vocabulaire, se rendant chaque jour un peu plus compte qu'elle n'y arrivait que trop peu. Sa sensibilité. Celle-là même qui lui faisait accepter Heart dans un coin de son être. Celle aussi qui la poussait à adorer la jalousie de Nate au lieu de la trouver juste stupide et agaçante, et de laisser tomber. Oh, certes, elle était bien cachée. Très bien cachée tant que la jeuen Irlandaise restait sobre et maîtresse de ses actes. Ce n'était qu'une bataille entre elle et elle ce prof n'avait rien à devoir y dire.
Discussion close.

Sa jupe et sa chemise enfilées, mademoiselle Coma retourna dans la chambre, s'autorisa un soupir exaspéré à l'encontre d'un Nate toujours endormi, récupéra ses sandales, son sac, et sortit. Huit heures trente. Elle serait à lavance. « Parfait, tu vas pouvoir faire bonne impression! » Un ricanement sournois s'échappa des lèvres de l'Eau qui ouvrit sa sacoche pour en inspecter le contenu. Un paquet de clopes, un briquet, un carnet d'esquisses et un crayon à papier. Même pas de gomme. « Ouais, OK, tu vas pas faire bonne impression du tout. » - « T'en fais pas je sais être discrète. »
Arrivée devant un banc, Charlotte s'arrêta, et s'assit. « Qu'est-ce qui te prend?! » - « Du retard. » Et la jeune effrontée de sortir une cigarette de son paquet, de l'allumer nonchalament et d'étendre les jambes devant elle, profitant de la fraîcheur matinale. Elle ne comptait pas être en retard, non, mais elle ne souhaitait pas bénéficier d'une demie heure de cours supplémentaire avec monsieur Modjeska. « N'oublie pas qu'il te faut toujours une demie heure pour trouver ton chemin... »
Heart était décidément baeucoup trop sérieuse, c'était clair et net.

Arrête de me faire la morale, t'es pas ma mère. Je m'en grille une et j'y vais, calme.

Moue renfrognée pour le Totem et sourire serein pour l'humaine, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Dix minutes plus tard Ashtray jetait son mégot par terre et l'écrasait du pied par un joli mouvement de cheville, direction la salle de Mythes & Légendes.
Qu'elle mit effectivement un quart d'heure à trouver. Grognant toutes sortes d'amabilités à son Totem (« Soit tu me connais trop bien soit tu me portes la poisse. »), Ashtray devait se retenir pour ne pas abandonner la partie et retourner dans son lit. (oui oui le sien.) Au moment où le découragement faisait place à la mauvaise humeur, elle tomba nez à nez avec la porte tant attendue, enfin avec son chambranle puisque la porte en elle-même était ouverte. Quatre ou cinq personnes y avaient déjà pris place, c'était le n'importe quoi sur le bureau du prof, qui lui même semblait complètement absent, de toute façon elle n'avait aucune envie de lui adresser la parole. Ashtray ne reconnut aucune tête digne d'intérêt. (je rappelle qu'elle est de mauvaise humeur.) Tant pis. Elle aurait dû s'en douter et d'un pas traînant, elle s'avança, lança un

Bonjouuuuur.

à la cantonade puis se dirigea vers le fond de la classe en saluant Sean de la tête au passage, l'air de dire "non, aujourd'hui je vais suivre le cours, on médira après".

Elle posa bruyamment - jeta, exactement - son vieux sac sur la table et s'assit lourdement - s'affala, d'accord - sur la chaise. « Vive la discrétion. » - « La ferme, Heart, ou je vais me faire méchante. »
Un soupir contrit et la Loutre se tut, comme si elle accordait à son Incarnation le droit de dormir, la tête entre les bras, comme en maternelle. La belle époque. L'Eau jeta un coup d'oeil alentours, secoua ses longues mèches brunes et écarta sa besace. En sortit le carnet, le crayon, et commença à griffoner des cascades dans le coin supérieur gauche de la première feuille.

Ca s'annonçait pas-sion-nant.

Incarnation Terre

Je suis en retard. Je suis en retard. Merde, je suis en retard.
Théara grimaça et entreprit de se démêler les cheveux aussi vite que possible. Elle venait de sauter de son lit et, chose rare, elle était presque de bonne humeur. Encore toute courbaturée des suites de ses escapades en forêt où elle avait laissé Azdar mener la danse, elle n'en était pas moins joyeuse pour autant. Aujourd'hui semblait être un grand jour, elle allait en cours. « Tu m'étonnes que c'est un grand jour. Pour une fois que tu ne sèches pas. » La jeune femme éclata de rire et secoua la tête, avant de relever ses boucles en un chignon parfait. Elle souligna ses yeux gris d'un trait de crayon noir et s'observa avec une moue encore endormie. Bon, ça ira. Elle sentit son Totem s'agiter en elle et son impatience la fit sourire. Quoi qu'il dise, lui aussi avait hâte de repprendre les cours. Ces derniers temps avaient été un peu compliqués pour eux deux. Et maintenant qu'un nouveau professeur arrivait, elle se devait au moins d'aller se présenter. Histoire d'embellir encore l'image de Je-suis-une-Incarnation-donc-il-faut-que-je-sois-parfaite-et-que-vous-me-connaissiez. Cela commençait un peu à l'agacer mais elle n'avait pas le choix, de toute façon. Tel était son rôle, et elle se devait de le mener correctement jusqu'au bout.

La jeune femme s'étira et laissa tomber sa chemise de nuit au sol. Elle enfila ensuite ses sous-vêtements puis commença à mettre une de ses robes préférées. Blanche avec de fines dorures. Pas vraiment le style d'une mariée, mais un peu dans le même optique. De toute façon, elle ne porait que des robes, et pas n'importe lesquelles, non. Toujours avec un corset merveilleux, des cerceaux et tout le tintouin. On ne refait pas une reine. Cette étape de sa préparation lui prit environ un quart d'heure -et encore, avant, elle y passait une heure- et lorsqu'elle se sentit enfin prête, elle s'autorisa à ranger les affaires qui traînaient dans sa chambre. « Alors aloors ? Il y aura qui ? » Comme s'ils allaient à une fête. La jeune femme haussa les épaules puis referma lentement son armoire, pensive. « Un prof', je suppose. D'autant plus qu'il est plutôt agréable à observer. Pour le reste, je m'en fous. » Oooh, le vilain mensonge. Elle ne s'en foutait absolument pas, de qui il y aurait. Elle espérait secrètement qu'elle n'aurait pas à croiser la route d'Ashtray -parce qu'elle lui tappait sur les nerfs-, qu'elle pourrait voir Joshua -parce que lui, il ne lui tappait pas sur les nerfs- mais plus encore... Elle espérait qu'il y aurait Kerwan. ou Woann. Ou, grand Dieu, les deux. « Ouais. Ben moi je préfèrerai voir un bon steack. » De toute évidence, Azdar ne partageait pas son engouement. Il avait faim et cela lui fit prendre conscience qu'elle n'avait encore rien avalé.

Jill quitta sa chambre quelques minutes plus tard, le coeur battant un peu plus vite. Elle adressa quelques sourires aux élèves de sa Tour et offrit une sublime attitude glaciale à ceux qui n'y appartenaient pas. Son amour était limité, voyez-vous. Ses talons claquèrent sur les dalles alors qu'elle se dirigeait vers le réfectoire. Avant d'aller en cours, elle voulait se remplir le ventre, cela lui éviterait d'avoir à se tortiller. Elle prit donc un copieux petit déjeuner puis consulta sa montre. En fait, elle n'était pas si en retard que ça. Il lui restait encore dix minutes, puis le cours commencerait. « Bon. On fait quoi ? » Encore Azdar qui ne tenait pas en place. Théara soupira puis se leva et alla poser son plateau. Elle était bien élevée, n'est-ce pas. Pour terminer, elle décida de se rendre dans sa salle de cours, mieux valait être en avance plutôt qu'en retard. Et en plus, elle avait hâte de voir ce fameux professeur dont tout le monde parlait. En pénétrant dans le bâtiment principal, la demoiselle accélara un peu son allure. Elle voulait faire bonne figure pour son premier jour. « Ouais, avant de recommencer à sécher tu veux dire ! » « C'est faux. Je suis motivée à suivre chacun de mes cours dès aujourd'hui. » Elle entendit le rire moqueur d'Azdar mais elle ne s'en soucia pas, c'était une question d'habitude, en fait.

L'Incarnation arriva finallement devant la salle de classe. La porte étant ouverte, elle y entra, observant curieusement le lieu. Elle remarqua que la salle n'était pas vide : Monsieur le Professeur -oui, pas si mal-, Sean -elle s'en foutait- et Ashtray -là, elle s'en serait bien passée-. Elle adressa néanmoins un sourire général puis se tourna vers le professeur.

THEARA

••

Oui, il ne faut pas non plus trop en demander, hein. Elle observa ensuite les places et se dit qu'il en restait bien assez, elle n'était pas obligée d'aller se coller à un des deux élèves présents. Mademoiselle alla donc s'installer sur la gauche, contre le mur. Voilà, telle était sa place préférée, car d'ici, elle voyait tous ceux qui entraient.

S a t u r a t i o n;

- ABRAAJO :

«

Tic tac fait la pendule... Tic tac fait l'incrédule; Cheyenne.

»

- Si tu continues tu vas être encore en retard.

- C’n’est pas grave les gens commencent à avoir l’habitude.

- Là tu vas vraiment arriver en retard, tu n’as plus que quinze minutes et c’est le premier cours.

- Merci de me sermonner encore une fois mais je vais y aller, y’a pas le feu au lac.

- Y’a une partie de toi que je ne comprendrais jamais.

- Bonjour.

- Salut. Je suis arrivé pile à l’heure. Il y a quelque chose qui ne va pas ?!

La limite fatidique avait été atteinte. La grande aiguille venait de s'immobiliser, verticale. Et son dard obscène informait Woann de la situation déplorable dans laquelle il s'était lui-même jeté. Et le jeune Feu ne décrochait pas ses yeux de l'horloge fixée à sa chambre. Neuf heures tout juste. Pas une minute de plus ou de moins, et il était en boxer. Stupéfait, mais souriant, Woann ne semblait pas plus décidé à bouger. Comme s'il était désormais trop tard. Alors il la sentit grogner et s'agiter en lui. Tu vas te bouger et prendre tes jambes à ton cou oui ? Très bien. Motivé ainsi, l'Incarnation n'avait plus vraiment le choix. Au fond de lui, Khundar si posée d'habitude semblait décidée à le harceler. Woann posa un dernier regard sur la grande aiguille, introduction à un bref calcul.

Cinq minutes pour prendre une douche. Oh tu pourrais bien t'en passer ce n'est pas comme si.. Si, c'était comme si justement. Il ne savait pas qui était inscrit à ce cours, et était fermement décidé à faire bonne impression. Donc à prendre une douche et à choisir minutieusement ses vêtements. Dans dix minutes tu ne feras pas bonne impression du tout... Très bien. Cinq minutes de douche. Une minute de choix. Une minute pour enfiler les bouts de tissus sélectionnés. Une minute pour se recoiffer et vérifier l'état de ses affaires. Deux minutes pour filer en salle de Mythes&Légendes. Évidemment, Khundar avait eu raison une voix de plus. Le Feu aurait peut-être dix minutes de retard.

L'eau ruisselait sur son corps. Il avait 300 secondes à sa disposition. Et en profitait. Les gouttes glissaient et tombaient à terre dans un bruit irrégulier. Un bruit qui lui rappela sa dernière rencontre avec Cheyenne. A ce souvenir, il eut envie de couper l'eau qui venait polir son corps. Cette eau qui était si peu sienne. Cet élément qu'il qualifiait de tous les noms. Au point qu'il n'aimait pas vraiment prendre de douche, non. D'autant que Khundar se taisait toujours, tapie au fond de lui. Le hasard n'était pas entré en ligne de compte, quand Woann avait accepté Khundar. Tous deux étaient faits pour se compléter l'un l'autre. L'incarnation du Feu aurait-elle pu rêver Totem plus approprié qu'un félin ? Craignant, comme tous ceux de sa race, les milieux aquatiques. Certes il n'était pas le seul à disposer d'une telle bête. Mais les autres n'étaient que de vulgaires gros chats. Khundar était la grâce et la souplesse incarnée. Et au bout d'un bien assez long moment, elle bougea au fond de lui. Ils avaient assez goûté d'eau comme ça.

Bien meilleur était l'enroulement systématique dans la serviette. Des mots, et des gestes purement enfantins. Mais à dessein. Peut-être s'agisssait-il là d'un des seuls héritages agréables de son passé. Quelques images excessivement floues se confondaient dans son esprit. Une femme brune mais belle le frottait avec tendresse, prenant soin de sécher les pointes humides de ses cheveux. Woann sourit, accordant à son miroir les seuls expressions réellement honnêtes. Cinq minutes désormais, il s'agissait d'accélérer.

Un passage par la Tour Élémentaire le menerait directement au couloir attendu. Et pendant sa course effrenée, ses pensées s'entrechoquaient avec violence. Khundar avait beau tenter de lui transmettre toute la sagesse dont elle était capable, rien n'y faisait. Il ne s'en était pas préoccupé auparavant, et désormais cela l'intriguait. Ce cours semblait être ouvert à toutes les maisons, bien sûr. Y retrouverait-il donc.. Théara ? Ce ne serait pas bien grave. Un amusement pour faire passer le cours. En revanche... Y retrouverait-il .. Cheyenne ? Ashtray. Woann fit une petite prière à un dieu inexistant. Il n'avait absolument aucune envie de se confronter à l'une des deux. Ni à personne en réalité. Tomber sur un Feu récalcitrant l'aurait passablement horripilé... Que faisait Nath ? Il ne l'avait pas entendu en parler, de ce cours... Dommage. D'ailleurs, avait-il simplement entendu parler de cours ? Mythes et légendes, voilà tout ce qu'il savait. Ah, et aussi qu'un nouveau prof serait sûrement au rendez-vous. Joie joie joie... Pourquoi y allait-il au juste ?

La connaissance ne peut pas te nuire Woann
Je connais encore mes propres prétextes Khundar...
Ralentis au lieu de dire des bêtises.

Subitement, Woann s'arrêta. Malin ce Totem, il l'avait toujours su... Tranquillement, il adopta une allure posée. Histoire de ne pas s'être lavé pour rien, de ne pas arriver en nage. Car décidément, on ne savait pas qui serait là. Certes, Woann était toujours magnifique et imposant. Mais tout de même, il y avait certaines limites à ne pas franchir. Peut-être qu'il serait moins crédible, commandant une révolte dans un t-shirt puant.. Et c'est sur ces considérations euphoriquement banales qu'il franchit enfin le pas de la porte, glissant son regard sur les petites créatures déjà assemblées. Son ouïe fine et inquiète perçue le "tic" mortel de l'aiguille, franchissant le cap des dix minutes de retard. Balbutier quelques excuses était d'une banalité ahurissant. Tout dépendait toujours du professeur.

Pardonnez-moi monsieur, je ferais en sorte que ça se reproduise plus.

Et sans attendre sa réponse mais se forçant à prendre un air semi-contrit, il observa les places encores vides. De préférence, au fond. Sauf que Ashtray était déjà installée là. Et se retrouver dans un périmètre de moins de trois mètres de l'Incarnation Eau lui était assez néfaste. Elle allait sûrement lui, pardonnez-moi, pourrir la vie. Imperturbable il détourna donc le regard, aperçut Cheyenne. Son coeur eut un raté. Il ne voulait pas la voir, sûrement pas s'installer à ses côtés. Non, tout ce dont il avait envie.. Près de la fenêtre. Khundar avait été plus rapide que lui. Une place libre à côté de Théara, c'était tout ce dont il avait besoin pour améliorer cette matinée. Ses joues fraîches lui rendirent le sourire.

Je peux ?

dit-il en posant un bisou au coin de ses lèvres et en s'installant. Puis il regarda le prof. Aïe. Peut-être que quand on arrive en retard, mieux vaut ne pas s'afficher et aller saluer les amis. Peut-être. Woann n'y avait pas pensé. Et d'ailleurs, se faire renvoyer du cours de mythes et légendes ne serait pas un grand mal...

Spoiler:

Les élèves s’agglutinaient à l’extérieur et des pouffements de demoiselles parvenaient aux oreilles de Maciej sans qu’il puisse savoir de quoi elles parlaient. De plus, cela ne l’intéressait pas. Le ciel blanc de nuage était bien plus attrayant. Il avait toujours été ainsi, complètement hors du monde, se fichant bien de ce qui se passait autour de lui, de ce qu’on pensait de lui et de ce qui circulait sur lui. Peut-être que dans quelques mois les élèves s’échangeraient des photos de lui petit, enfant ou adolescent. Sa mère l’avait souvent pris en photo au milieu d’animaux, saisissant alors grâce au hasard des instants cocasses. Maciej se faisant poursuivre par un flamant rose, Maciej donnant à manger à un bébé tigre, Maciej avec une mante religieuse de dix centimètres sur la tête. Maciej à moitié nu plein de boue aidant, Maciej imitant un lycaon, Maciej chassant des mouettes sur une plage pour permettre à des tortues à peine nées de rejoindre la mer. Des vidéos, photos qui avaient fait de grandes émissions et de grands reportages photographiques. Parfois, il recevait des lettres de vieux fan de ses parents qui lui demandaient quand est-ce qu’ils auraient l’honneur de le revoir grimper aux arbre pour aller chahuter avec des ouistitis. Mais c’était fini depuis longtemps, tout ça. A présent, il était connu en tant qu’auteur pour la jeunesse. Et comme professeur, à présent. Un timide bafouillement le tira de ses pensées. Quand ses yeux se posèrent sur le visage de l’adolescent face à lui, son cœur fit un bond. Non pas que Kron, cet être vicieux s’était encore mis en tête de le faire souffrir. C’était naturel, cette fois, cette douleur qui s’imprégna tout en lui. Il en lâcha sa clope, qui tomba dans l’herbe humide, quelques étages plus bas. Sean. Une main se posa sur son épaule, en un contact trop court, et son ancien amant s’en alla. Maciej ne put que le regarder partir, une fois de plus. C’était impossible, pas ici ? Si, ici. Etais-ce de la joie qui le prenait ainsi à la gorge ? Maciej avait envie de se jeter à son cou, de l’embrasser, de lui faire la fête comme un chien fou. Mais la prudence le retint. C’était un élève, à présent. Et Sean n’éprouvait-il pas de rancune à avoir été ainsi abandonné par Maciej ? Parce qu’il était parti et n’avait plus donné de nouvelles. Avant que le brun puisse articuler quoi que ce soit, une vague déferla dans la classe. Ashtray venait d’entrer, avec autant d’énergie qu’un bulot à marée basse. Elle s’échoua dans le fond de la classe et n’en bougea plus. Il ne répondit pas à son bonjour, la tête encore à l’envers. Le polonais se demanda même si ça clope était tombée, ou s’il ne l’avait pas avalée pour se sentir aussi… brûlé. Par précaution, il se repensa par la fenêtre. Non, le mégot était bien en bas, éteint pas la rosée, étalé dans l’herbe. Il referma alors la fenêtre, alors que d’autres élèves pénétraient dans la salle. Une jeune plante entra dans la salle, pimpante et colorée comme une fleur de mai, le salua et alla s’asseoir. Maciej répondit mollement à sa salutation. La réaction de Kron Pâli fut tout autre. Le crocodile émit un « couak » de surprise. Un caïman qui fait glapit, on aura tout vu. Maciej s’étonna. Qu’avait-il donc ? La réponse ne se fit pas attendre.

* J’ai cru sentir l’odeur d’un traître… *

Le professeur, sachant qu’il était trop bête pour saisir, se contenta de hausser un sourcil et mit ce petit sursaut de surprise sur le fait qu’il y ait deux êtres puissants dans la salle, et que la jalousie poussait Kron Pâli à dire n’importe quoi. La jour ou il s’exorcisera de ce totem diabolique, son soulagement sera parfait. Plus d’horrible jaloux pour le torturer. Une flopée d’élèves, quelques regards sur le professeur (ou ses fesses), des raclement de chaises, quelques paroles échangées. Le cours n’avait pas débuté, et Maciej les laissa donc s’exprimer entre eux, s’asseyant à moitié sur la table devant son bureau. Cheyenne entra, lui décochant un sourire poli auquel il répondit par une de ses moues dont il avait le secret. Ses yeux sarcelle grand ouverts, sa bouche formant un tendre demi-cercle. Il avait l’air naïf, doux. D’un Maciej, quoi. Tous les élèves semblaient être la, la classe semblait déjà bien remplie. Le professeur consulta sa montre, remonta son pantalon d’une main. Un autre élève entra, juste à temps. Maciej le laissa entrer. Quel était son nom déjà ? Le polonais ne savait plus, tant pis. Le presque retardataire alla s’asseoir aux côtés de Sean, et Maciej ne put retenir une pointe de jalousie. Le silence s’installa tout doucement, laissant à Maciej la parole. Que dire ? Panique. Son esprit totémique, sentant qu’il commençait à s’emballer, prit les devants. Si Maciej se tapait la honte dès le premier cours, cela n’allait que les desservir.

* Gamin ! Souffle un bon coup et lance-toi, au lieu de rester planter là ! *
* Dire quoi ? *
* Mais tu n’es pas possible ! Bonjour à tous, je suis Maciej Heh Modjeska, votre nouveau professeur… *

Suivant ce que lui dictait Kron Pâli, Maciej souffla un bon coup, se leva de la table où il était à moitié assis et se munit de son plus beau sourire. Peut-être un peu timide, pas très sûr de lui, mais il faisait ce qu’il pouvait.

« Bonjour à tous, je suis Maciej Heh Modjeska, votre nouveau professeur de mythes et légendes. Certains d’entre vous me connaissent déjà plus ou moins. C’est ma première année en tant que professeur, je vous prie donc d’être indulgent si parfois mes cours vous semblent un peu… Brouillons. Bien, passons à l’appel… »

Dans sa bouche, les mots se déformaient légèrement, soufflés par cet accent grave et sensuel qui donnait l’impression qu’il chantait presque. Le professeur se mit à énumérer les élèves, qui tour à tour levaient le bras ou signalaient leur présence par un mot baragouiné. Parfois ils le reprenaient pour sa mauvaise prononciation, ou il butait sur un nom, fronçant ses longs sourcils et son nez. L’appel dura un moment, entre les éclats de rire parce que sa langue fourchait ou ses réflexions sur certains noms. Il épargna toutefois à Ashley l’horrible réflexion sur le mot « coma ». Parce qu’il ne fallait pas que son humour rase les pâquerettes non plus. Un retardataire entra. Maciej, qui l’avait déjà croisé, sut qui il était et le barra de la liste des absents alors que le damoiseau alla s’installer, profitant pour faire la bise à sa voisine. Kron Pâli ne put retenir un commentaire.

* Ils comploootent ! *

Traîtres, complots… Tout était parfait ! Maciej referma la porte, pour que les autres retardataires, si il y en avait, comprennent que le polonais ne les accepterait pas. Il reprit alors de nouveau la parole, abordant cette fois le sujet du cours qu’ils allaient suivre tous ensemble pendant deux heures, dans cette salle horriblement froide, avec lui pour guide.

« Bien, maintenant que les formalités administratives sont faites, passons au cours. Nous parlerons de la création du monde, plus précisément de l’œuf cosmique à l’homme. Est-ce que certains savent comment, dans les diverses mythologies, est crée un monde ? Et ce qu’il y avait, avant le monde ? »

Le professeur remonta de nouveau son pantalon d’une main, plus un tic qu’autre chose. Il lui fallait obligatoirement occuper ses mains. Puis Maciej se rassit sur la table devant. La demoiselle présente à la table poussa ses affaires un peu sur le côté, comme une invitation à ce qu’il prenne plus de place. Ou par timidité. Déjà dans la tête du polonais se formait le plan du cours. Ils verraient tout d’abord comment passe t-on du Chaos à l’œuf cosmique, en abordant légèrement els mythes sumériens et indiens. Puis comment l’œuf cosmique devient une terre grâce à un sacrifice. Peut-être auront-ils le temps d’aborder la création de l’homme. Mais ne rêvons pas trop. A présent, c’était aux élèves de se manifester. Ou pas.

Spoiler:

Sean » Moi je sais, c’est le résultat de la fécondation entre le coq et la poule cosmiques. Non ?

Sean » Ça a quelque chose à voir avec la naissance de l’univers ? Avant le monde il y avait pas le néant ? Parce que l’œuf il éclot ça fait un poussin donc l’œuf cosmique il éclot et paf un univers, un monde.

• Ignorance est mère de tous les maux.

Ashtray regardait arriver les élèves, l'oeil morne, se rendant compte au fur et à mesure qu'elle n'aimait personne. Ses seuls potentiels amis étaient au premier rang et en panique au bord de la fenêtre, la jeune femme pensa qu'elle aurait peut-être dû se renseigner avant de s'inscrire à un cours qui aurait beau être passionnant, l'endormirait quand même si aucune persone digne d'intérêt ne se présentait. Les têtes défilaient, arrogantes ou mesurées, et ne lui inspiraient qu'une pitié méprisante, voire même un dégoût total. L'apparition de Théara la laissa complètement indifférente, elles s'entendaient si bien sur le terrain de l'ignorance réciproque... L'Anglaise suivit Cheyenne du regard avant de noter avec ravissement que presque toutes les Incarnations étaient réunies en ce lieu de savoir. C'était le presque qui la réjouissait, elle n'avait absolument pas envie de voir la tronche de Laughlin ce matin-là. Joshua s'installa à côté de Sean et la curieuse haussa un sourcil. « Mêle toi de tes affaires! » - « Mais quand même, ça a l'air un peu ten... » - « Chut! »
Le professeur Modjeska, apparamment tétanisé, s'avançait et débitait la litanie habituelle des premiers cours, passant ensuite rapidement à l'appel et trébuchant maintes fois sur maints noms, lui épargnant toutefois le plaisir de se mettre en rogne.

Ashtray Coma!...

Silence? Allait-il prononcer cette infâmie? Non, voyons, il la connaissait trop bien... Finalement, rien ne vint et avec un petit sourire fier de son élève, Ashtray Coma avait clamé d'une voix atone un « Présente ! » retentissant de fausse liesse. Mais Woann arriva et liesse il n'y eut plus trace, qu'elle soit véritable ou feinte. L'Incarnation regarda le détestable et détesté jeune homme saluer sa tendre amie et elle leva les yeux au plafond, écoeurée, pendant que Heart se moquait d'elle. « Madâme fait la vierge effarouchée, si ç'avait été ton Feu à toi tu n'aurais pas eu cette réaction... »
Objection rejetée votre honneur.

Ashtray jeta un oeil sur sa montre, histoire de s'éviter de tomber d'ennui, et constata qu'encore une heure et cinquante-trois minutes la séparaient de la vie. De Nate, du lac, du parc, du dehors, de la liberté quoi. C'est à ce moment-là -moment crucial-, que Maciej commença son cours à proprement parler et qu'elle transforma ses cascades en crocodiles, l'oreille tendue mais l'esprit ailleurs.
Les imbécilités de Sean ne captivaient pas son attention, la jeune femme se demandait juste pour quelle raison ce garçon d'orinaire calme et effacé se sentait soudain obligé d'amuser la galerie. Ca ne lui ressemblait pas... il fallait aussi dire qu'Ashtray et lui n'étaient pas confidents ou meilleurs amis, peu lui importait donc mais tout cela... l'intriguait quand même.
Cependant, le professeur en face de Sean semblait totalement désemparé et personne n'avait l'air de vouloir réagir. Les filles gloussaient, les garçons pariaient quant à la réaction du pauvre polonais, mais personne ne paraissait envieux d'étaler sa confiture pour rattrapper ces âneries. « Je vais devoir avoir une discussion avec Maciej... » - « Pourquoi? » - « Pour ça. »
Sa main se leva subitement, fendant l'air et venant toucher le mur derrière elle. Ashtay sentait qu'elle n'attirait pas l'attention du professeur comme ça, et ça aussi ça mériterait une explication. Maciej H. Modjeska lui devrait beaucoup, une fois ce cours terminé... Elle rassembla ses souvenirs de veillées en bibliothèque et récita d'une voix plate mais forte et convaincue, ce qu'elle savait et en quoi elle n'avait jamais cru.

Eh, Sean, c'est qui le premier, l'oeuf ou la poule? En tout cas la poule cosmique j'y crois pas trop.
Selon la Bible, au commencement, il n'y avait rien. Chez les Grecs en revanche, le Chaos règne. Le Chaos est une matière sans forme, de laquelle surgissent la Terre, l'Amour, les Enfers & leurs Ténèbres, ainsi que la Nuit.

Blanc.

Sauf que je sais pas comment ils sont nés.

« Tu tiens ça d'où? » - « Je sais lire. »
Heart comprenait à présent pourquoi Ashtray demandait rétribution. Elle venait dee déballer tout ce qu'elle savait sur le sujet, absolument tout, et même ses lacunes. Cette prise de parole lui avait coûté. Elle détestait parler, alors parler pour participer en classe, devant une foule de gens qu'elle ne pouvait pas supporter...
Elle adressa un sourire exténué, penaud et agacé -oui oui, tout ça à la fois- à Maciej et saisit son crayon pour dessiner le paysage de cette salle de classe.
Fait du jour: Ashtray Charlotte Coma participe et se tait, judicieusement, au bon moment, sans en faire tout un plat.
Voilà qui est remarquable.