Kerwan ouvrit un œil, puis un autre... IL se demanda soudain ou il était... Oh, oh, pas bon ça... ah, oui, chez les airiens... Il récupéra ses vêtements dans même jeter un coup d'oeil à la jeune femme qui avait finit sous ses draps... Il se frotta les cheveux d'une main... Il contempla alors le désastre, il y avait dans la chambres des cadavre de vêtements... Il le lui avait arraché ou quoi ?! Orgie ? Non ! Kerwan avait juste eut le besoin animal de celle qui dormait là, pour se prouver qu'il pouvait coucher avec d'autre qu'il ne c'était pas lié à Théara... Pourtant cela lui avait parut si fade...

Il récupéra son haut, ses baskets et partit en jetant sa veste sur son épaule. Il avait besoin d'une douche. « Tu crois qu'un jour tu m'écouteras avant de t'enfiler n'importe qui ?! » Le jeune homme claqua la porte de la chambre de la rousse histoire de la réveiller et prit la direction de sa tour pour une bonne douche. « Un jour... »

Il se glissa sous l'eau d'abord tiède puis brûlante et n'en ressortit qu'une heure plus tard quand les autres élèves commencèrent à râler de sa présence en ces lieux. Il sortit, mit une serviette sur sa virilité puis alla dans sa chambre enfiler des vêtements propres. Le brouillard de son esprit semblait fondre comme neige au soleil. Kerwan avait laisser Daego deux nuits de suite se défouler, pour lui s'oublier. Il n'y avait que la veille qu'il l'avait passé sous sa forme humanoïde. Il avait donc décidé que cette nuit c'était encore en Kerwan qu'il passerait la nuit, et si hier il n'avait pas put regarder les étoiles parce que l'autre pétasse était venu l'emmerder cette nuit personne ne le détournerait de son objectif...

Il prit la direction des cours d'un pas lent, dégagé. Il savait que la rumeur commençait à enflés comme quoi il avait couché avec Théara mais qui s'en souciait ? A part lui ? Il l'avait soigneusement évité depuis quelques temps, depuis leurs rencontre dans la forêt, il se sentait honteux de lui avoir dit de l'oublier alors qu'il crevait d'envie de la revoir... Elle avait dû venir une fois dans la tour feu parce qu'il avait sentit son odeur en rentrant un soir, il détestait ça, de connaître l'odeur de la jeune fille...

Il mit son cerveau en activité pendant les cours, il avait besoin de cesser de réfléchir à tous, il avait besoin de chasser... Si bien qu'à la récré du matin il alla cogner un autre feu... Cela finit en lutte au cours duquel Kerwan ne se priva pas de tabasser l'autre, il lui brisa donc le nez, une cote et certainement un poignet vue la position qu'avait celui-ci quand enfant quelqu'un les avaient séparé... La violence, ce torrent de violence auquel il cédait avec ce plaisir si puissant... Il avait besoin de haine, de mort, de violence et il y cédait bien plus qu'auparavant... Il fallait qu'il l'oublie ! Si cela était facile pour elle lui n'y arrivait pas, forcement, l'odeur de la terre était partout et il avait presque l'impression que cette nature si chaleureuse, si accueillante se moquait de lui...

Il passa le repas du midi à essuyer régulièrement sa lèvres coupé en deux dans la bagarre en mangeant tandis que Daego lui parlait de tous et n'importe quoi... Finalement les cours reprirent et l'après-midi se finit sans qu'il pense à elle. Il arrivait depuis deux jours à avoir comme ça des périodes ou il redevenait comme avant, bientôt il ne souffrirait plus d'avoir céder à touts ses principes pour la sentir contre lui...

Le soir vint, il récupéra deux ou trois bouteilles de Vodka. Il prit la direction des jardins et se trouva un coin tranquille, il s'assit sur l'un des bancs ses bouteilles d'un côté, il s'alluma une clope et dans le silence le plus absolu, tandis que l'air frais mordait sa peau il leva les yeux vers les étoiles... Se perdant dans l'univers infini...

Elle fixait le plafond. Emmêlée dans ses draps après un sommeil agité, ses grands yeux ouverts n'avaient rien d'autre à faire que de contempler le plafond pâle de sa chambre. Elle respirait si peu qu'elle avait l'impression de dormir encore. Mais non, elle était bien éveillée. Et c'était dommage. Avec un soupir résigné, la jeune femme se tourna et s'applatit sur son lit, prennant son oreiller entre ses bras. Elle ne pouvait pas fermer les yeux, aussi se contentait-elle de fixer le mur, cette fois-ci. Cela faisait exactement soixante trois heures qu'elle n'avait pas bougé et c'était mieux ainsi. Oh, si, elle avait bougé, en y réfléchissant. Elle avait été faire un tour du côté du Feu mais elle avait vite rebroussé chemin. C'était encore trop tôt, elle ne se sentait pas prête. Elle enfouit son visage dans son oreiller, l'esprit vide. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle vive. Elle vivait pourtant très bien avant, hein. Mais c'était avant et il s'était passé trop de choses depuis pour qu'elle puisse repprendre le cours de vie comme si de rien était. La pire souffrance était celle du manque. Sourde, perfide, elle ne cessait de venir l'importuner à toute heure. Ce n'était pas le manque d'une personne en soi, c'était le manque des sensations que cette personne pouvait procurer. Mais il y avait plus grave encore. Elle ne sentait plus sa Magie, elle l'avait comme dévastée. Azdar était silencieux, ne lui adressant la parole qu'en cas d'extrême urgence, c'est à dire jamais. Elle était decidemment vide, très, très vide.

Théara trembla, serrant plus fort son oreiller. Bon sang, elle n'arrivait plus à rien. Elle avait l'impression d'avoir été destituée de son pouvoir et cela la rendait folle. Mais elle savait où il se trouvait et c'était l'ennui. Elle aurait préféré l'ignorer. Prennant son courage à deux mains, la jeune femme se leva, ses boucles emmêlées lui donnant un affreux air de paysanne. Elle s'adossa au mur, le coeur battant, puis baissa les yeux vers ses mains. Elles lui étaient inconnues. Pourquoi ne brillaient-elles pas comme d'habitude ? Pourquoi ne sentait-elle pas ce flux bouillant l'habiter ? L'Incarnation serra les dents et frappa rageusement le mur. Il lui avait tout pris, il ne lui avait vraiment rien laissé. Si encore il n'avait fait que prendre un bout de son coeur, elle aurait survécu. Mais il avait emmené avec lui sa magie. Et cela, elle ne pouvait le supporter. Comme était-ce possible ? Elle n'avait pas pu disparaître comme ça, pouf. Ce n'était pas la seule fois où elle avait eu une liaison avec quelqu'un. Mais c'était bien la seule où elle en ressortait complètement brisée, comme un miroir que l'on jette au sol. Jill se laissa glisser le long du mur et s'assit par terre, la tête entre les mains. Elle réprima un sanglot et se mordit la lèvre. Elle ne pouvait pas vivre sans magie, elle en mourrait.... Elle chercha la présence rassurante d'Azdar en elle mais elle ne la trouva pas. Un vent de panique la submerga. Affolée, elle se releva d'un bond, sondant son esprit avec frénésie. D'habitude il était là, elle n'avait même pas à le chercher. Où était-il passé ? S'était-il envolé lui aussi ? Non... La peur lui nouant le ventre, Théara se planta devant son miroir, s'observant sous toutes les coutures. Il y avait forcemment quelque chose à faire...

Une idée atroce effleura son esprit. Il fallait qu'elle se mette en danger. Dans ce genre de situation, Azdar était là en elle et prennait la direction de son corps pour l'empêcher de commettre le pire. Mais comment pouvait-elle se mettre un peu plus en danger qu'à présent ? Elle n'était plus qu'une pâle enveloppe. Elle caressa les cernes sous ses yeux et son regard glissa sur son cou. D'un geste fébrile, elle écarta le col de son t-shirt froissé et un gémissement lui échappa. Il n'y avait plus rien. Absolument plus rien. Comme s'il n'avait jamais existé. Elle resta longtemps ainsi, incapable de bouger, ses forces entières l'ayant quittée. Non, ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas arriver comme ça, ce n'était arrivé à personne. Un Totem ne pouvait quitter son hôte qu'à sa mort... Et l'évidence la saisit. Elle était morte. Peut-être pas physiquement, mais intérieurement elle ne valait pas mieux qu'un cadavre. Théara frissona, apeurée. C'était impossible. Comment tout cela avait-il pu arriver, après une simple étreinte ? Elle sourit, se faisant pitié. Oui, une simple étreinte l'avait mise dans un état de folie pure. Elle devenait complètement dingue et tout était de sa faute à lui. "Oublie moi".

Théara se jeta soudain sur son armoire et l'ouvrit d'un coup, y piochant de quoi s'habiller. Il fallait qu'elle le retrouve. Elle s'était terrée dans sa chambre, elle n'avait pas mis le nez dehors mais il était grand temps pour elle de bouger. Elle devait absolument le retrouver, elle devait lui expliquer que tout cela n'aurait jamais du se passer, que ce n'était pas important. Et surtout, elle devait retrouver Azdar au plus vite. Elle se vêtit, tremblante, et demmêla ses cheveux avant de se maquiller. Personne n'avait besoin de lire le désastre qui s'étalait sur son visage. Elle ne prit même pas le temps de faire son lit, se ruant à l'extérieur, hagarde. Bon sang, il était sept heures du matin. Il pouvait être n'importe où. Elle se dirigea vers la Tour du Feu, le coeur battant, les lèvres serrées. Elle ne voulait pas y mettre les pieds, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle croisa des élèves, elle leur demanda où était Kerwan. Et personne ne savait. L'angoisse grandit en elle alors qu'elle écumait toute la Tour, sans résultat. Bordel, mais où es-tu, enfoiré ? Jill se força à respirer calmement. Il était forcemment quelque part.

Elle continua ses recherches, fouillant chacune des Tours. Et bien entendu, lorsqu'elle entra dans celle de l'Air, il en était déjà sorti. Elle explora chacune des chambres tout en se disant que si elle le retrouvait, elle le tuait sur place. Il lui avait volé sa magie. Elle ouvrit une porte à la volée et tomba nez-à-nez avec une rousse à l'air fatigué.

THEARA •• « Je... Tu n'as pas vu un.... Un... Un Feu d'environ cette taille, totalement détestable et sauvage ? »

Pas de réponse. Elle gémit et se retourna, repprennant sa route. La rousse la rattrappa et posa sa main sur son bras, la faisant se retourner.

... •• « Si, je l'ai vu. Il a passé la nuit avec moi, et après... Après il est parti, mais je ne sais pas où. Désolée. »

Jill la fixa, se retenant de la giffler le plus fort possible. Il avait passé la nuit avec elle. Elle allait le tuer, mais elle la tuerait elle aussi. L'Incarnation se contenta d'un regard acide et elle repprit sa quête vaine. Merde. Tu es un vrai connard, Kerwan. L'espace de quelques secondes, elle avait cru qu'il avait disparu, qu'il regrettait, qu'il n'avait pas pensé ce qu'il avait dit. Mais si, il l'avait pensé. Et pour le prouver, il s'était tappé quelqu'un d'autre. Elle n'avait pas le droit de l'en empêcher, seulement... Seulement, elle avait espéré qu'il en serait incapable et qu'il voudrait la revoir. Elle avait espéré qu'il pense comme elle mais elle s'était bien trompée.

L'Incarnation passa sa journée à remuer l'école mais elle ne le trouva pas. Le soleil se couchait et elle n'avait plus rien à fouiller, plus rien à espérer. Des larmes salées dévalèrent ses joues et elle prit la direction des jardins, l'âme déchirée. Elle devait le retrouver, il fallait qu'elle le retrouve... Je t'en prie, Azdar, reviens-moi. S'il te plaît... Si elle avait parlé, sa voix se serait birsée. Mais elle n'avait rien dit, elle n'en avait plus le courage. Lorsqu'elle parvint aux jardins, lieu qu'elle aimait tant, elle n'avait plus d'autre envie que celle de se jeter d'une montagne. Comment pourrait-elle vivre sans Azdar ? Comment pourrait-elle vivre sans lui ? Théara dériva quelques instants sur les allées dallées, puis elle s'assit sur un banc, complètement perdue. Elle l'avait cherché partout, elle avait répété son discours. "Rends le moi, tu n'as pas le droit de le garder. Je te déteste, je ferai de ta vie un Enfer, je te regarderai crever..." Elle s'affaissa, se prennant la tête entre les mains. Il faisait nuit, elle était seule. Désespéremment seule. Elle aurait aimé crier, hulrer sa douleur. Au fond, elle restait persuadée que ce n'était pas vraiment de sa faute à lui. La responsabilité était la sienne à elle. Elle n'aurait jamais du se montrer si faible. Elle aurait du l'envoyer tout de suite au Diable. « Mais il y est, je crois. » Jill releva brutalement la tête. Azdar. « Tu es là ? Tu es vraiment là ? » Silence. Oh, non, elle avait fabulé, elle devait complètement givrée, givrée... « Je suis là. J'ai toujours été là. » Soulagement ou rage ? Que devait-elle éprouver en cet instant précis ? Elle soupira. « Tu n'étais plus là... J'en suis sûre... Et je n'avais plus de... » Presque aussitôt, un doux fourmillement se répandit sous sa peau et pansa son coeur meurtri. Elle tressaillit et s'appuya contre le banc, désemparée. Sa magie était là. Elle ne l'avait sans doute jamais quittée, elle non plus. « Je ne comprends pas... » « Mais il n'y a rien à comprendre, Théara. » De rage, la jeune femme se releva, le maudissant intérieurement. « Evidemment ! J'ai passé la journée à te chercher, alors que tu étais là mais moi, MOI, j'avais l'impression d'être vide, si vide ! Tu n'étais pas là, je te jure que tu n'étais pas là ! » « Mais si. Je t'attendais simplement, ou plutôt, j'essayait de t'attirer ici. Tu finis toujours par y venir lorsque tu es malheureuse. Tu vois, je te connais bien. »

Jill sourit tout de même. Oui, il la connaissait par coeur. Mais ce n'était pas une raison, elle lui en voulait. « Super, génial, je te déteste. Tu n'imagines pas ce que j'ai ressenti, Azdar... J'était si... Si morte. » Nouveau silence, il semblait réfléchir. Elle le ressentait maintenant, il avait réintégré chaque cellule de son corps et cela faisait du bien. « Et là, tu te sens vivante ? » Bien sûr qu'elle se sentait vivante. Elle avait même l'étrange impression de n'avoir jamais éta aussi vivante et c'était effrayant. « C'est quoi, le problème ? Tu étais où, bordel ? » Azdar ne répondit pas. Elle fit volte face et marcha à nouveau, s'enfonçant sous les arbres, dévalant la pelouse verdoyante. Et soudain, elle s'arrêta. Elle ne pouvait pas avancer. Parce qu'il était là, étendu dans l'herbe, regardant les étoiles. Son coeur se serra, se tordit, et elle cru qu'elle allait tomber encore une fois.« J'étais là. Tu vois, je ne t'avais jamais quittée. » Elle ne comprit pas tout de suite. Mais si, il l'avait quittée, il était auprès de Kerwan, donc il n'était plus avec elle... Brutalement, elle se mit à reculer. Oh, non, par pitié.

Il ne l'avait jamais quittée parce que Kerwan était une partie d'elle-même.

« Tu sais qu'il faudra bien que nous en parlions un jour Kerwan ? » « Rien ne nous y oblige. Si je ne la voie plus, si je l'ignore je finirais bien par oublier... » Kerwan refusait toute tentative d'ouverture de la part de son totem et pourtant sans mot le jeune homme comprenait un peu ce qui se passait... Un peu, il se sentait perturbé, perdu... C'était la première fois qu'il refusait de parler de quelques chose avec son ami... Il n'avait plus d'indépendance, il avait besoin d'elle... Il s'ébroua, non ! Hors de question qu'il ait besoin de quelqu'un ! Il inspira à fond, fermant un instant les yeux. Il se sentait comme vidé de l'intérieur, pourtant il avait la sensation d'étouffer à l'intérieur de son corps, que son âme était trop grande pour son corps...

Il vit des étoiles danser devant ses yeux et frémit, il avait l'impression de ne plus rien contrôler... Il s'ouvrit une bouteille et en but quelques longues gorgés... Il sentit le verre devenir brûlant sous ses doigts... Il inspira longtemps... « Kerwan ! » « Je sais il faut qu'on parle... » Il regarda la bouteille dont le liquide bouillonnait, il la reposa à côté de lui, retrouvant le mode allongés.

« Et bien parle, je t'écoute... »

Murmura-t-il à voix haute tandis que les lumières du ciel caressaient sa peau. Il porta de nouveau sa clope à ses lèvres tandis que son esprit plongeait à nouveau dans l'océan encré au dessus de sa tête...

Le bruit de l'herbe qui plie. Le pas léger d'une femme... Mais avant tous cela cette odeur, puissante, imbibant ses vêtements, envahissant ses narines... Il avait serré les dents en sachant parfaitement à qui appartenait cette odeur. Son cœur avait loupé un battement mais il ne détacha pas son regard de la voie lactée qui lui paraissait vibrer au rythme de cette musique intérieur...

Il tira sur sa clope, elle venait de s'asseoir non loin de lui... Il laissa son esprit vagabonder, ou tenter de le faire puisqu'il revenait toujours dans les jardins... Tournant autour de Théara pour fuir à nouveau vers ces petits point blanc dans l'infini... Il se délectait de sa clope, en savourant chaque saveurs, ses papilles semblaient éveillés plus que jamais... Il avait l'impression de retrouver son entités propres, d'exister... C'était détestable !

De nouveau le gravier crissa. L'herbe onctueuse du parc se plia sous les pas de Théara qu'il sentit proche de lui... Elle était là, il n'avait pas besoin de tourner les yeux pour la savoir là... Il pouvait presque sentir, comprendre ce qu'elle ressentait, c'était une sensation très désagréable. Il ne savait pas quoi lui dire, quoi faire... Son regard ouragans se détacha des étoiles pour se poser sur Théara... Son regard si perdu quelques instant plus tôt ne parvint pas à redevenir neutre, lointain... Il laissa ses prunelles devenir violente, haineuse, sauvage... Pourtant ses envies n'avaient rien à voir avec ce que laissaient penser ses yeux... Finalement il laissa ses lèvres dépasser sa penser.

« Reste Théara. »

Il s'assit dans l'herbe. Il colla sa cigarette entre ses lèvres pour pouvoir poser ses mains au sol et se relever tranquillement. Oui, il avait envie de s'approcher d'elle... Ou tous du moins ne pas être plus bas qu'elle puisqu'au naturel il la dépassait... Orgueil masculine. Il avait envie de se tirer mais nan, il ne pouvait pas... L'acre odeur de la peur, de la surprise emplit l'air.

IL avait envie de s'approcher et de la fuir en même temps... Si sa présence lui permettait de se construire le jeune homme se détruisait à la voir là... Elle n'était pas à lui, elle n'était pas pour lui... Il avait envie de tourner les talons, de fuir, de disparaître loin d'elle, il voulait se protéger... Pourtant il pouvait presque palper l'effet que faisait la jeune femme sur lui, sa présence lui donnait l'impression d'exister, d'être entier. Il ne savait pas ce qu'elle ferait,a ussi était-il prés à la réceptionner dans ses bras comme à la rattraper si elle décidait de déguerpir.... Il ne voulait pas qu'elle parte.

« Tu tiens vraiment à te brûler les ailes ? » Kerwan haussa intérieurement les épaules, il savait qu'il courrait à sa perte et pourtant il ne parvenait pas à fuir Théara, il avait l'impression de trop l'avoir fait souffrir... ET puis, il ne craignait pas le feu, au contraire, il avait l'impression de vivre en harmonie avec lui... Il respectait cette envie de destruction même... IL ne pouvait détacher son regard de feu de l'enfant. Il la détestait, il avait envie de l'étrangler, comment faisait-elle pour le faire souffrir lui ?! Il n'avait fait que coucher avec pourtant ?!

Malgré tout ses efforts, Théara ne parvenait pas à bouger. La bouche sèche, le coeur battant, elle ne voulait pas bouger. Mais elle savait qu'elle aurait du le faire, parce que rester ne pourrait que l'achever un peu plus. Elle se sentait revivre et cela lui donna la nausée. Elle aurait très bien pu revivre seule, au fond de son lit. Mais non, il avait fallu qu'elle vienne ici pour se rendre compte que ses pouvoirs ne l'avaient jamais quittée, qu'elle était devenue folle et que tout était de sa faute à lui. Parce qu'il la rendait folle, oui. Elle lissa ses vêtements, se demandant de quoi elle avait l'air. Mais qu'est ce que cela pouvait bien faire, qu'elle ressemble ou non à un épouvantail ? De toute façon il faisait nuit, il ne pouvait pas la voir. Mais il n'avait peut-être même pas besoin de la voir. Il n'avait pas bougé en l'entendant arriver. Il s'en foutait et cela lui donna encore plus envie de crier. Elle soupira et se retourna, prête à décamper, à croire que cela devenait une nouvelle habitude. Elle ne pourrait pas supporter de rester ainsi en sa présence, il la rebutait. Mais pourtant, il la captivait tant qu'elle parvenait à faire totalement abstraction de cette douleur qu'il avait éveillée en elle.

KERWAN •• « Reste Théara. »

Incroyable, il se souvenait même de son prénom. Elle ravala sa colère et s'arrêta, pesant le pour et le contre. Elle avait bien trop à perdre, et si peu à gagner... Elle secoua la tête et serra les poings. Elle n'était pas une femme faible et voulait le lui prouver. Elle redressa le menton et retourna vers lui, s'installant à quelques mètres du Feu. Voilà, elle était restée, hourra. Et maintenant ? Elle s'allongea dans l'herbe et fixa les étoiles à son tour. Mais cela ne la calma pas, au contraire. La rage montait en elle, menaçante. Elle le détestait tellement qu'elle l'en aimait presque. Presque.

La jeune femme ferma les yeux et s'humecta les lèvres. La présence si proche de Kerwan la rendait nerveuse. Et dire qu'elle avait passé la journée entière à le chercher, alors qu'il prennait du bon temps... Elle tressaillit mais se contenta de rester immobile, comme s'il ne la gênait pas. Comme si elle était totalement indifférente. Voilà ce qu'il devait croire, et elle jouait si bien qu'il fallait impérativement qu'il tombe dans son piège. « Mais est-ce que toi, tu y tomberas ? » Théara réouvrit les yeux, soudain cassée dans son élan. Non, bien sûr que non, elle n'y croirait pas. Elle attrappa un brin d'herbe et le fit rouler entre ses doigts, avant de tourner la tête vers Kerwan. En voyant qu'il l'observait, elle repprit brutalement sa position initiale. Elle brûlait d'envie de lui dire des horreurs, mais la tentation la plus forte encore était de le toucher. Elle enfonça ses mains dans ses poches, histoire d'être sûre qu'elle n'en sortiraient pas.

THEARA •• « J'ai croisé ta copine la rousse. J'espère que tu as bien dormi. »

Elle ne parvenait pas à cacher son amertume. C'était si facile pour un homme, d'aller n'importe où. Se rendaient-ils compte que, parfois, les femmes avaient besoin d'eux ? Sans doute pas.

Jill soupira et secoua la tête. Elle n'avait pas le droit de lui en vouloir, bien qu'elle ne cessait de le faire. Il n'avait fait que de lui dire de l'oublier, ce n'était pas comme s'il l'avait abandonnée. Enfin, presque pas. Elle fixa les étoiles, tout en se disant qu'il valait peut-être mieux d'être comme elles : intouchable, lointaine. Pouvait-elle simplement le faire ? Pouvait-elle le faire alors qu'il était là, juste à côté d'elle, lui qui l'avait hantée ? Elle se mordit la lèvre, se faisant honte. Il n'était absolument pas pour elle, et de toute façon, elle n'avait besoin de personne. Jusqu'à preuve du contraire, les hommes ne faisaient que la blesser et Kerwan en était la preuve-même. Risible situation. La jeune femme frissonna. L'air froid de la nuit s'infiltrait sous sa mince chemise et elle regretta de ne pas avoir pris un pull. Mais elle n'était pas non plus censée savoir qu'on la retiendrait ici, en pleine nuit. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir fiévreuse. Si elle fermait les yeux, elle se souvenait de ses caresses, de son souffle mêlé au sien, de la façon dont il l'avait prise... Elle se giffla intérieurement et se morigéna. Elle ne valait pas mieux qu'une pauvre petite sotte égarée.

IL sentit un picotement parcourir son cœur, comme une décharge électrique. Elle ne paraît pas, elle restait ! Rien que de la voir se retourner vers lui, de croiser un instant son regard lui suffit à être heureux l'espace d'un instant. « Daego ! Fait quelques chose ! » Rugit-il à son totem dans son fort intérieur. Il se sentait ridicule à aimer la voir, à admirer ses courbes, à se remémoriser leur étreinte... A se sentir complet maintenant qu'elle restait... Il tira sur sa clope, avalant la fumé comme si c'était le seul moyen qui lui permettait d'échapper à l'emprise qu'elle avait sur lui.

Elle s'allongea... Il dégluti lentement, il ne devait pas s'approcher ! Sinon il finirait forcement par faire une connerie ! Mais elle était si... Il n'y avait pas de mot pour dire l'évidence même. Tous lui semblait magique, elle semblait rayonner sous l'éclat blafard de l'astre lunaire. Il laissa un sourire doux apparaître sur ses lèvres avant qu'ils ne se transforme en sourire plus méchant par habitude plus que par plaisir. Il se laissa de nouveau tomber dans l'herbe, assit en tailleur il plongea lui aussi son regard dans l'infini d'encre. IL ne put tenir ainsi longtemps puisque très vite il la regarda elle... Son visage semblait si doux, et pourtant son regard n'annonçait rien de bon. Il écrasa sa clope au creux d'une main, capturant le feu ardent du mégot... S'emparant de cette mini puissance... Il laissa les derniers brin de tabac s'évader dans l'air frais du soir... IL prit sa bouteille et continua de la décendre, peu importait le goût il avait besoin d'un remontant là !

Leurs regards se croisèrent puis elle replongea son regard dans le ciel... Il se sentait blessé, honteux... Elle l'énervait aussi, il avait envie de la gifler pour qu'elle cesse d'être ainsi, pour qu'il l'oublie... Comme ci sa violence, sa brutalité pouvait lui permettre de l'oublier ? Cela ne faisait que l'aveugler quelques temps et la réalité n'en était que plus brutale par la suite... Il avait envie de s'approcher cependant l'aura qu'elle dégageait le gardait à bonne distance. Il finirait par la cogner ou lui hurler dessus et elle ferait certainement de même, qu'est-ce qu'il pouvait la haïr... Elle le rendait faible, débile, inutile...

« Que veut tu que je fasse Kerwan ? » « Force moi à la détester ! » Soubresaut. Le totem ne répondit pas. Ne voulait-il pas répondre ou ne pouvait-il pas répondre ?! Autant dire que ce silence fit paniqué Kerwan qui pourtant ne paniquait pas vite... La voix de Théara retentit. Il reçut une décharge électrique et reposa sa bouteille pour s'approcher d'elle.

« Non. »

Il se laissa choir tous près d'elle, allongé sur le dos à côté d'elle il soupira. Ce qu'il avait envie de lui dire allait tous les deux les plonger dans une infinie souffrance, dans un futur noir... IL se mit sur le ventre puis se mit sur ses genoux, ainsi il se retrouvait face à Théara tandis qu'elle était allongée dans l'herbe fraiche. Il apparaissait donc dans son champs de vision... Il hésita puis posa doucement une main sur le ventre de la jeune fille, un geste furtif. Elle frissonnait, il lui offrait donc un peu de ce feu qui le brûlait intérieurement par le biait d'un mouvement pour la réchauffer un peu.

« Je ne dors plus, tu... »

C'était sortit presque tous seul tandis qu'il la regardait. IL s'arrêta net sans finir sa phrase. Il se rendit compte de ce qu'il venait de dire et dans son esprit Daego explosa de rire. Il trouvait la blague amusante ! Kerwan pas du tous ! Il ne voulait pas lui dire, pas qu'elle le sache. Ouf, heureusement son cerveau avait réussit à fonctionner normalement, pas comme avec Ashtray ou il avait été un peu comme ailleurs tous le long de leurs rencontre. Il posa une main sur ses lèvres comme étonné de ce qu'il venait de lâcher.

« Et toi, avec notre amis commun ? »

Là c'est lui qui avait envie de dégager. Il se sentit trop honteux d'avoir faillit lui dire qu'elle hantait ses rêves et que depuis il était devenu attentif au murmure de la nature espérant presque qu'elle lui murmure le prénom de Théara. Il venait de changer de sujet tandis que ses yeux regardait ailleurs pour éviter de croiser celui de la jeune femme. Il préférait qu'elle lui parle de Woann plutôt que de devoir finir sa phrase.

Il se sentait perdu mais soudain la grosse boule de poile qui vivait en lui vint lui ronronner dans les oreilles et il devina sans peine que le totem même s'il se moquait était là. « Merci. » pensa-t-il simplement tandis que le félin faisait acte de présence, de soutient s'allongeant dans l'esprit de Kerwan pour être là tant que l'autre aurait besoin.

Théara avait besoin d'aide. De n'importe qui, pourvu qu'elle ne soit plus seule face à lui. « On dirait que tu m'oublies, moi. » Elle étouffa un ricanement méprisant. Ben voyons. « J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à m'éloigner de lui, pas de quelqu'un qui me pousse dans ses bras. » Le silence fut sa seule réponse et elle soupira. Si il croyait qu'elle ne se rendait pas compte de ses petites intentions, il se trompait lourdement. Il ne pouvait rien lui cacher, surtout qu'il faisait partie d'elle. Ironie du sort, ils entraient en confrontation sur ce terrain dangereux qu'était le sujet Kerwan. Ils n'en avaient pas parlé, préférant chacun ne pas exposer son point de vue. Parce que malgré le fait qu'il détestât l'Once, Azdar ne pouvait s'empêcher de lui vouer un certain respect minable. « C'est toi qu'il doit respecter, et pas l"inverse. » Elle avait raison et il le savait, mais tout de même. Il ne détestait plus autant le totem du jeune homme, peut-être pace qu'eux aussi avaient été forcés de communier. La jeune femme tourna la tête vers Kerwan et se rendit compte qu'il buvait. Un sourire moqueur joua sur ses lèvres mais elle ne fit pas de commentaire. Elle aussi ressentait le besoin de se soûler pour ne plus avoir à penser.

La jeune femme ne détourna pas le regard cette fois-ci, soutenant les yeux soudain las du Feu. L'avait-elle blessée ? Tant mieux. Elle voulait lui faire mal et si il lui en suffisait de si peu... Elle pourrait l'achever. Néanmoins, sa réponse la surprit. Il ne semblait pas avoir compris le vrai but de sa question. Elle s'en foutait de savoir s'il avait dormi, elle voulait savoir s'il avait pu prendre son pied avec elle. Bon sang, elle devenait détestable. Mais il avait répondu non. Non parce que cela n'avait pas été bien ? Ou non pour autre chose ? Non peut-être à tout ce qu'elle voulait de lui ? Jill recommença à jouer avec les brins d'herbe et referma les yeux. Elle sentit la Terre se froisser et elle tressaillit, la châleur se faisant soudainement bien plus puissante. Elle réouvrit les yeux et se retrouva presque nez-à-nez avec lui. Oh, combien elle avait envie de le toucher, il était si près d'elle... Elle aurait pu dessiner le contour de ses lèvres, retracer ses joues, effleurer ses cils. Mais elle n'en fit rien, se maudissant tout bas. Elle le détestait, il n'avait pas le droit d'éveiller un tel désir en elle. Elle allait se décaller au moment où il posa sa main sur son ventre, dans un geste qui la fit sursauter. Elle en était presque choquée. Comme osait-il la toucher alors qu'il lui avait clairement dit qu'il ne voulait plus la voir ? Mais son geste alluma en elle un doux brasier. Il répandit sa présence dans son âme, la réchauffant, l'apaisant. C'était un geste simple mais qui prennait une telle proporition qu'il en devenait terriblement intime. Théara serra les dents, refusant de céder. Elle aimait quand il la touchait et ce simple contact suffisait à la rendre dingue.

KERWAN •• « Je ne dors plus, tu... »

Théara le regarda, attendant la fin de sa phrase. C'était cool pour lui qu'il ne dorme plus, mais s'il l'accusait... Elle baissa les yeux et sourit tristement. Elle ne dormait pas non plus et le peu de sommeil qu'elle trouvait était éphémère. Il s'en allait toujours et lorsqu'elle réouvrait les yeux, elle brûlait, comme s'il était encore en elle, comme s'il était là. Elle évita son regard, se rendant compte qu'il était vraiment proche d'elle. Trop à son goût, ou plutôt, au goût de sa raison. Mais elle n'avait pas la force de le repousser, elle l'avait tant attendu... Elle se tendit soudain à ses paroles. Leur ami commun ? Mais ils n'avaient pas d'ami commun. A moins que cela ne soit ironique et dans ce cas, il faisait sûrement allusion à Woann... Elle sourit méchamment, lui refaisant face.

THEARA •• « Tu veux savoir quoi ? S'il est un meilleur coup que toi ? Crois-moi, je pense qu'il vaut mieux pour toi que tu ne le saches pas. Je ne voudrai pas froisser ton ego de mâle. »

L'Incarnation aurait lancé des éclairs si elle l'avait pu. Elle savait qu'elle était méchante mais elle avait besoin d'évacuer sa souffrance. D'autant plus qu'en lui mtenant de la sorte, elle finirait peut-être par l'oublier et par se convaincre qu'il avait été nul. Mais non, c'était loin d'être le cas. Elle s'était offerte à lui, elle avait aimé leur étreinte et pire encore, elle l'avait aimée plus qu'aucune autre. Pourquoi ramenait-il toujours Woann sur le tapis ? Etait-ce un moyen pour lui de s'énerver tout seul, ou bien était-il totalement fan de son maître ? Elle voulait l'énerver encore plus. Elle voulait le voir habité par la rage, elle voulait qu'il la déteste encore. Peut-être parce que la dernière fois qu'il l'avait détestée, il lui avait fait l'amour.

Ses doigts retouchèrent un instant la peau de la jeune fille, elle n'avait pas réagit contre ça, donc il recommençait... Il aimait sa peau, elle était douce et elle semblait prête à réagir à chaque fois... Il en profitait pour lui offrir un peu de ce feu qui le brûlait intérieurement pour qu'elle n'ai pas froid. Sa tenue était alléchante mais ne devait pas lui tenir très chaud... Il avait envie de la toucher, de laisser ses doigts courre sur son ventre, dans ses cheveux... Juste de la sentir proche de lui comme maintenant, de ressentir encore cette chose qui lui manquait, qui lui avait permit de se sentir différent... La passion, il avait aimé cela, cette magie qui communiait en eux, ne faisant qu'un avec eux... Un seul être durant quelques instant...

Sa voix brisa le silence qui c'était doucement installé et il l'écouta avec attention... Laissant les mots le pénétrer avec force, ferveur mais rage. Il mit quelques instant à les capturer, à les décrypter et ils lui firent froncer le nez... « Hum, je crois qu'au finale jl'aime bien, elle est amusante. » Daego tentait de relativiser... Il sentait bien que son ami allait faire quelques chose de con... Il n'aurait pas aimé non plus qu'on critique ainsi son égo, sa virilité...

Elle avait peur de froisser son égo alors qu'il lui avait juste demandé si elle dormait bien avec Woann... Il arqua un sourcil, elle attaquait donc la première... Cependant qu'elle sous entende qu'il était moins bon coup que l'incarnation feu ne lui plus pas du tous. Mais pourquoi lui disait-elle sa alors que lui était sur de ne jamais trouver meilleurs qu'elle ? Comment pouvait-elle lui rappeler qu'elle appartenait à l'autre crétin ?! Il sentit une bouffé de haine monter le long de son échine... Haine, Violence...

IL sentit le feu courir le long de ses muscles, faire craquer ses os... Comme lorsqu'il sentait le sang pulser au bout de ses doigts il sentit le feu crépiter au creux de sa paume... Il était un être sans devoirs ni lois, un être brutale, violent... Si avant de la rencontrer il savait contrôler sa violence ce n'était plus tellement le cas. Il aimait céder à ce flot de haine, de violence... Kerwan ne put s'en empêcher, la gifle partie toute seule. Une claque qui retentit sourdement dans le silence de la nuit calme. IL l'avait gifler violemment tandis que le feu qu'il avait en lui explosait... S'il avait put il aurait rendue la vie à un volcan, aimer le frémissement du feu sous ses pieds, sourit à l'explosion du magma à l'extérieur. Oh, oui, une belle explosion de magma lui qui ne parvenait plus à contrôler celui qui vivait en lui... Elle n'avait pas le droit de lui dire ça, elle n'avait pas le droit... Comment le pouvait-elle ? Alors qu'elle avait blesser son orgueil, qu'elle avait mit ses défenses à terre et qu'il l'avait aimé comme jamais il n'avait aimer une autre...

« Ose me dire que tu n'as pas aimé et... »

Le jeune Homme bouillonnait, la rage et la tristesse était de bon moteurs pour fonctionner et il marchait à cela depuis qu'il se sentait dépendant de Théara. Il ne le supportait pas ! Il lui était impossible d'envisager vivre sans elle pourtant il ne pouvait pas s'imaginer vivre auprès d'elle...

Il ne pouvait pas finir ses phrases tous simplement parce que sa raison était elle aussi partie en vacances et qu'il ne pouvait s'imaginer lui en remettre une si elle affirmait que ce qui s'était passé n'avait pas été particulier... Il souffla bruyamment comme pour se calmer et sut qu'il allait y avoir un retour... Comme le battement d'aile d'un papillon qui provoque un ouragans à l'autre bout de la planète Théara allait certainement réagir à sa gifle...

« Kerwan Bouge de là ! » Il resta de marbre la fixant furieux, contre elle, contre lui... Contre ses faiblesses d'hommes... Il fallait absolument qu'il la déteste, qu'il la haïsse ! Mais comment pouvait-il la haïr ? Il resta surprit de ses propres gestes et paroles. Il n'avait pas pour habitude de gifler une fille mais elle... S'il ne l'avait pas gifler il l'aurait embrasser, c'était l'un ou l'autre... N'empeche qu'il avait encore envie de l'embrasser...

Haine... Violence... Il était furieux contre elle, meilleur des remédes contre ce mal qui le rongeait...

Théara soutenait toujours le regard acéré de Kerwan, se rendant compte qu'elle y avait peut-être été un peu fort. Mais elle s'en foutait, bon sang. Elle avait envie de lui faire mal tout comme il lui avait fait mal et elle pressentait qu'elle n'était pas prête d'arriver au sommet de ses provocations. Il avait éveillé quelque chose en elle pour la briser quelques instants plus tard. Pouvait-elle seulement lui pardonner d'avoir agit en homme ? Il n'y était pour rien. Mais si, il il était pour tout. Elle se sentait habitée par des sentiments contradictoires qui la poussaient chacun dans une direction différente. Prise au piège, voilà ce qu'elle était sans le vouloir. Le regard du jeune homme se fit plus dur lorsqu'il prit compte de ses paroles. Elle sentit sa châleur s'intensifier si fort qu'elle pouvait presque sentir le Feu brûler en lui. Mais puisqu'il n'avait pas retiré sa main, il le lui offrait à elle aussi et, pour la première fois, elle se surprit à avoir peur. Elle déglutit, trouvant ses yeux bien trop furieux. Elle l'avait bien cherché, en même temps.

Le claquement sec la surprit bien plus que la douleur. Du moins, l'espace d'un quart de seconde. Ses yeux s'emplirent involontairement de larmes sous la violence du geste de Kerwan et elle resta à le fixer, hébétée. Elle cligna des yeux, ne comprennant pas tout à fait. Sa joue commença à la brûler et elle y porta les doigts, l'effleurant doucement. Oh, merde. Il l'avait frappée. Elle le regarda, soudain plus pâle. Non, c'était impossible, il ne pouvait pas avoir fait ça. Et pourtant la preuve était là : elle avait mal, et pas seulement physiquement. Cet homme la brisait. Elle secoua la tête, ne comprennant pas encore la portée de son geste. Elle croisa de nouveau son regard furieux et elle repoussa sa main, effrayée. Woann, aussi détestable soit-il, ne l'avait jamais frappée. Et elle ne pourrait jamais supporter qu'on la touche de cette façon. Jill ravala ses larmes de colère et d'horreur, reculant sur l'herbe. Elle voulait marquer le plus de distance entre leurs corps qui semblait s'aimanter malgré tout. « En même temps, tu l'as bien mérité... Mais je dois reconnaître qu'il n'aurait pas du. » Elle n'écoutait même plus Azdar. Une sourde tristesse se peignit sur son visage et elle ferma les yeux, se forçant à inspirer calmement. Elle voulait partir, oh, combien elle voulait être loin de lui.

Théara réouvrit les yeux et porta son regard sur Kerwan. Regard où ne vivaient plus qu'incompréhension et souffrance, dans ses yeux auparavent si joyeux. Elle n'était pas n'importe qui, non. Le fait qu'elle soit une Incarnation, elle s'en foutait. Mais elle avait cru qu'elle était plus à ses yeux. Sauf que si elle l'avait été, il ne l'aurait pas frappée. Mais c'était étrange, parce que même à le voir ainsi, si énervé et si dangereux, elle sentait un désir dévastateur bouillir en elle.

• THEARA •• « Je... Je n'ai pas dit que... Que je n'avais pas aimé... »

Elle secoua la tête, frisant l'hystérie. Il lui faisait peur, maintenant, terriblement peur. Il pouvait très bien recommencer et lui exploser la tête s'il le souhaitait, elle ne pourrait pas le contrer... Elle tremblait, reculant encore un peu. Elle avait peur de lui mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir envie de lui. Tu es complètement dingue, Théara... » La voix de son Totem était presque aussi paniquée que la sienne. Oui, elle l'avait provoqué, mais il l'avait mérité lui aussi. Oublie moi. Mais quelle connerie, comme si elle pouvait l'oublier après ce qui c'était passé entre eux. La jeune femme se passa une main dans les cheveux et stoppa son avancée. Il fallait qu'elle reprenne le contrôle d'elle-même. Un cri de peur montait dans sa gorge et elle le retint de justesse. Il fallait qu'elle fume, qu'elle l'oublie, qu'elle l'oublie vraiment...

L'Incarnation ferma les yeux en frissonnant. Ce n'était pas si grave que ça. « Mais si, ça l'est. » Oui, oui, oui. Une larme amère lui roula sur la joue et elle l'essuya rageusement. Elle ne devait pas pleurer pour lui, il n'en valait pas la peine. Elle entoura ses genoux de ses bras, les plaquant contre sa poitrine, y déposant la tête. Il fallait qu'elle se calme, elle ne pouvait pas rentrer comme ça. Qu'il s'en aille, lui. Qu'il parte encore une fois comme un voleur, qu'il puisse rire de son geste si cela lui chantait. Elle ne s'en sentait que plus brisée encore, comme si on lui volait son être morceau par morceau. Mais au fond, peut-être que c'était son jeu : la démollir et rire de ses souffrances. Elle se balança doucement sur elle-même, serrant plus fort ses bras autour de ses genoux. Triste consolation pour son âme meurtrie. Mais elle ne voulait pas se laisser abattre. Il n'avait fait que la rejeter une seconde fois, alors qu'elle lui avait presque donné une chance de la retrouver. En l'énervant, oui, mais force était d'admettre qu'il avait eu tort d'agir ainsi.

La peur... L'affreuse odeur de la peur parvint jusqu'à ses narines. Il put alors lire l'horreur de son geste pour Théara, toute la peur qui lui inspirait. De la peur, de l'incompréhension, voilà ce qu'il voyait sur le visage de cette femme qu'il désirait plus que tous... Horreur, violence, haine, désespoir... Il n'y avait qu'un mot pour le décrire ? Monstre ? Il la laissa le repousser puis la vit reculer lisant avec horreur ce qu'il lisait dans les prunelles de la jeune femme...

Il savait que son geste était violent, mais il n'y pouvait rien, il n'arrivait plus à se contrôler... Elle semblait furieuse contre lui, outrée... Trop de sentiments dans ses yeux à elle qui ne faisaient que le rendre encore plus malheureux... Il était con, trop con... Désespérant... Pourtant il avait envie de lui en remettre une, pour qu'elle cesse d'être pour lui si importante qu'il se sentait presque jaloux qu'elle couche avec Woann... Il baissa enfin les yeux, ne pouvant maintenir le regard de la jeune fille.

Elle parla, d'une voix si cassé qu'il sut qu'il l'avait brisé... Non... Il ne voulait pas sa, pas qu'elle soit détruite, lui il aimait quand elle répliquait, quand elle était combattive ! Il aimait qu'elle lui résiste, qu'elle ait du caractère ! Il refusait qu'elle semble si perdue... Il se mordit l'intérieur de la joue par sa connerie en la regardant de nouveau... Il ne cessa de se mordre que lorsque le goût métallique du sang envahit sa bouche, ses papilles s'excitant par cette odeur... Il venait de se faire monstrueusement mal. Mais cette douleur semblait apaiser tous les autres sentiments qui envahissait son être, le déchirait... Il finirait en lambeaux et il ne parvenait pas à comprendre pourquoi... Comment...

« Kerwan ! Bouge je t'ai dis ! » S'enera le totem qui voulait que Kerwan parte pour pouvoir lui gueuler dessus tout son saoul. Kerwan obéit, mais pas comme l'autre l'aurait voulut. Il s'approcha. Daego songea que l'idée pouvait être bonne, il laissa faire. Elle venait d'essuyer avec hargne une larme et il ne pouvait en supporter plus... Elle se recroquevilla, adoptant la position fœtal... Il sentait sa tête sur le point d'exploser, son cœur sur le point de s'arrêter. Il eut quelques instant le tournis. Il avala sa salive et le sang qui envahissait abondamment sa bouche. Il lui sembla que son esprit redevenait clair, enfin, un minimum.

« Ne me laisse plus recommencer ça... »

Il se mit à genoux devant elle, il fallait qu'elle le regarde, il avait besoin qu'elle l'ait en face de lui. Pourquoi ? Parce que ce qu'il avait envie de lui dire méritait qu'elle lui en colle une, il fallait qu'elle réagisse !

« Putain, je ne supporte pas que tu insinueq m'avoir oublié comme ça... Même si je te l'ai demandé, j'le regrette... Putain Théara ! Parle moi ! »

Il savait que ce qu'il faisait était con, idiot, voir carrément suicidaire mais le silence de l'autre était en train de le rendre fou... Il voulait qu'elle parle, qu'elle hurle... Il aurait préféré qu'elle réagisse violemment et non qu'elle se mu dans se silence qui lui vrillait les tympans... Seul le son de sa voix raisonnait dans la nuit et il n'en pouvait plus. Il avait envie d'entendre sa voix ! L'écouter l'insulter lui prouverait qu'au moins elle était capable de se défendre ! Là il la sentait faible et il avait peur pour elle. Plus que cela, le regard qu'elle lui avait lancé le blessait plus que tous. Pas elle, elle n'avait pas le droit d'avoir peur de lui ! Il ne lui ferais jamais de mal... « Tu sais qu'on risque notre liquettes là ? Mais oui, et tu t'en fou... » Le totem soupira, mais il avait raison, il s'en foutait... Il ne pensait qu'à elle là... Il ne lui ferais plus jamais de mal...

Il posa une mains sur l'un des bras de la jeune fille, sa chaleur bouillonnante s'atténuant. L'incompréhension l'énervait mais il se forçait à retrouver son calme pour elle... Son feu intérieur était donc violemment réprimé tandis que la douleur violente dans sa joue lui permettait de le faire avec plus de simplicité... Il fallait qu'il la touche, il ne pouvait pas s'en empêcher, et puis, peut être réagirait-elle plus ainsi ! Il fallait qu'elle fasse quelques chose, quitte à se retrouver avec un bleu il ne voulait pas qu'elle reste prostrée comme ça et il resterait avec elle temps qu'elle n'aurait pas ouvert la bouche. Il avait envie de s'énerver, de laisser la violence le submergé mais son inconscience l'en empêchait, ou bien ce petit murmure qui crépitait dans son cerveau ?

C'était assez spécial. Jill avait l'impression d'être une enfant prise en flagrant délit et dont les parents auraient sévi. Et pourtant, Kerwan n'était pas son père, grand bien lui en fasse. Elle n'était plus très sûre de lui en vouloir, une fois la colère passée. Elle avait méritée ce geste parce qu'elle l'avait complètement provoqué. Mais en plus de cela, elle avait ne lui avait pas dit la vérité. Toute de même. Elle se serait contentée de mots violents, pas de gestes... Elle se calmait peu à peu, la tension quittant ses muscles contractés. Elle avait juste besoin d'être seule pour pouvoir réfléchir. Non, tout compte fait, elle ne voulait pas réfléchir. Elle voulait remonter le temps et tout effacer de cette journée dans la forêt, ainsi, elle n'aurait plus à en supporter le poids sans cesse. Mais quelque part, elle trouvait cela agréable, d'avoir un tel souvenir. Du moins, ç'aurait pu être agréable si cela n'avait pas été aussi douloureux. Soupir. Elle était vraiment tombée bien bas, à en juger par ce qu'elle avait osé dire. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse aussi violemment ; peut-être que lui aussi était chamboulé. L'espoir fit son apparition au creux de son âme, douce flamme vacillante. Elle ne voulait pas l'éteindre mais elle ne pu faire autrement. Il ne pouvait pas être chaviré, c'était impossible. Il était Kerwan, merde. « Et toi, tu es censée jouer le rôle de la fille qui se fout de tout. Je pense que vous êtes à égalité. » Azdar s'était pronnoncé calmement, légèrement paternel. Il n'aimait pas la voir soufrir et elle l'en remercia en silence.

La jeune femme releva la tête en voyant Kerwan s'approcher. La bouche sèche, elle se força à ne pas reculer. Elle ne voulait pas le fuir, elle n'était pas ce genre de personne. Elle aimait cultiver son attitude revêche et hautaine, ce n'était donc pas pour la laisser tomber devant lui. Cependant, elle fut surprise de le voir ainsi ; le regard fuyant, voilé, comme s'il s'en voulait vraiment. Il commença à lui parler, hésitant, mal à l'aise. Il avait de quoi l'être, en même temps. Elle l'écouta, soutenant le peu de regard qu'il lui offrait, tout en se demandant comment elle pourrait l'en empêcher. Elle n'avait pas sa force, elle n'avait pas... Sa méchanceté naturelle qui l'avait conduit vers le Feu. Certes, elle avait ses humeurs et ses caprices. Mais elle n'avait pas un mauvais fond, la Terre n'avait pas un mauvais fond. Elle était souillée par ce Feu dévastateur et une fois encore, elle se jura de l'en délivrer une bonne fois pour toute. Sauf que ce n'était pas en rêvant du Feu qu'elle allait se débarasser de lui... Mais pouvait-elle faire autrement ?

Plongée dans ses pensées, le regard ailleurs, Théara n'entendait plus rien. Elle voulait juste vivre comme avant, avant cette révolte, avant tout...

KERWAN •• « Putain, je ne supporte pas que tu insinues m'avoir oublié comme ça... Même si je te l'ai demandé, j'le regrette... Putain Théara ! Parle moi ! »

L'Incarnation cligna des yeux. Elle était vraiment à l'ouest, épuisée, vidée de tout. Elle baissa les yeux, honteuse, ne trouvant pas le courage d'affronter ses yeux perçants. La voix cassée, légèrement rauque, elle se retrouva pourtant à lui répondre.

THEARA •• « Mais que veux-tu donc que je te dise ? Que je n'arrête pas de penser à toi ? Que je ne ferme pas l'oeil de la nuit parce que dès que je le fait, tu es là ? Que j'en viens même à... A te voir quand je me regarde dans un miroir ? Que je t'imagines partout où je passe ? C'est ça que tu veux entendre ? Eh bien voilà, c'est dit. Mais qu'est-ce que ça change, hein ? »

Rien du tout. Cela ne changeait absolument rien. Amère, elle rejeta les brins d'herbe qu'elle avait gardés entre ses doigts. Cela ne changeait rien du tout, au contraire. Elle était dans une situation encore plus délicate qu'avant. Elle était vraiment résolue à rompre avec le Feu. Elle voulait vivre pour la Terre et non pas pour cette prétendue révolte. Avant, elle aurait pu se laisser à aller à l'aimer, lui. Lui, le Feu, ou du moins, ce qu'il en représentait. Mais elle n'avait pus le droit maintenant. Trop de choses dépendaient d'elle et même si elle en crevait d'envie, elle ne devait surtout pas se faire avoir...

Elle n'avait pas reculer, c'était encourageant, le jeune homme retrouvait petit à petit un peu de force. Il la haïssait, il ne pouvait pas se passer d'elle. Il avait envie de la tuer de se sentir si faible face à elle & il ne pouvait s'y résoudre ne pouvant pas s'imaginer avec son sang sur les mains...

Chaque mots qu'il distingua dans le silence bruyant de la nuit semblait être arracher de Théara... La jeune femme avait une plaie au flanc et semblait bien malheureuse... Les mots grimpaient dans son esprit avec douleur, mordant sa chair comme le faisait le vent l'hiver sur sa peau nue... Il tentait de les analysée tous, chacun leurs tours pour être sur de tous comprendre car il avait le sentiment que comme lui ce qu'elle allait dire était important... Trop important pour qu'il puisse s'amuser à en oublier la moities...

Mais que voulait-il donc qu'elle dise ? Qu'elle l'entendait... Juste qu'elle l'écoutait... Elle n'arrêtait pas de penser à lui ? Son cœur loupa un battement... Comment pouvait-il croire à cela ?! Elle ne dormait pas non plus ? Par sa faute à lui ? A lui ?! Il en ouvrit de grand yeux... Il n'était donc pas le seul marqué par leurs après-midi de passion ?! Il se sentait moins seul là d'un coup mais en même temps il était furieux de ne pas pouvoir la laisser dormir, il ne voulait pas qu'elle souffre tant que cela... Pourtant les mots continuaient de couler le long des lèvres de Théara pour venir l'atteindre en pleins cœur... Avait-il une cible de dessiner sur son cœur ? IL la regarde surprit, avaient-ils plus communier qu'ils ne le pensaient ? Avaient-ils fait plus que s'aimer ? Il sentait dans les mots de la jeune filles ses propres peurs, ses propres troubles et c'était effrayant de voir qu'ils ressentaient la même chose...

Il s'ébroua tandis qu'elle lui demandait ce que cela pouvait changer... Oui, qu'est-ce que cela pouvait changer ? Il était un être de feu & elle un être de nature... Il aimait dévaster elle créait... Il ne vivait que pour sa magie, pour sa violence, pour son totem et elle vivaient pour eux... Pour tous les êtres de la tour Terre, pour cette terre justement... Ils s'opposaient et se complétait sans qu'il puisse l'accepter, le tolérer... Il haïssait leurs situation mais à présent il ne voyait pas comment s'en défaire... Comment pouvait-il avoir envie de l'aimer ? Lui qui n'aimait que cette magie vibrant dans ses veines, que ce feu crépitait dans son être, que ce totem qui ne semblait pas avoir sa place chez les feu de par son calme et son goût prononcer pour la poudreuse...

Kerwan réfléchit. Il tentait de réfléchir en tout cas. Des idées se bousculaient dans sa tête sans qu'aucune ne prenne le dessus... Violer tous les interdit ? Désobéir à ses propre règles ? Accepter de se faire souffrir pour quelques choses qui ne servirait qu'à le tuer à petit feu ? Lui qui dominait le feu ne pouvait pas tolérer de se faire dominer par cette puissance magique qui pourtant risquait de l'empoisonner... Lui qui ne voyait aucune solution pour pouvoir rester avec elle, pour ne pas avoir à la faire souffrir, il ne supporterait pas de la voir encore avec ce regard... Cela lui était insupportable, il en devenait fou...

Il laissa le silence s'installer entre eux quelques secondes, le temps que son cerveau s'emplissent de question, d'idée, de souffrance... De Haine... d'incompréhension... « Embrasse là idiot, tu va pas te mettre à réfléchir maintenant ?! » Kerwan entendit alors la voix de son totem comme parfaitement clair alors que le bruit de ses questions intérieur augmentait et qu'il pensait être devenu sourd... Il sourit doucement. Il ne répondit pas à la pique, pour la simple raison que l'autre avait raison... Il c'était toujours fait souffrir alors pourquoi arrêter maintenant ?

« Tout... »

Murmura-t-il à l'enfant tandis qu'il lui prenait le menton entre deux doigts pour le remonter un peu et l'embrasser avec douceur. Juste un baiser délicat, comme un « tu m'as manqué » échangé entre deux amants de toujours. Pour une fois qu'il écoutait Daego c'était pour l'entendre dire qu'il devait tenter l'impossible, poser ses cartes sur la table... Théara voyait parfaitement son jeu alors pourquoi s'attarder ? Il avait envie de l'embrasser, envie d'être avec elle... Pourtant il la haïssait dans une certaine mesure...

Oui, cela changeait tous... Il ne pouvait pas lui refuser une réponse clair, c'était sa réponse clair... Il ne pouvait pas jouer les détachés alors qu'il était trop présent... Le feu qui vivait en lui crépitait de plus belle, plus que jamais... Un simple baiser avec elle laissait la magie du feu courir Kerwan qui se disait que si lui cela faisait comme cela, elle en tend qu'incarnation devait sentir la terre à des milliers de kilomètres à la ronde...

Pourquoi avait-elle parlé ? Pourquoi ? Elle était certainement folle, oui. Il fallait l'être pour avouer des choses pareilles. Et là, de toute évidence, elle était loin de la normalité. Elle se sentait distante vis-à-vis d'elle-même, comme si son âme avec quitté son corps. Elle ne voulait pas lui cacher la vérité sans doute parce qu'elle en avait assez de devoir supporter sa propre conscience seule. C'était égoïste mais il était déjà trop tard pour reculer : elle releva les yeux, gênées, regardant Kerwan à la dérobée. Comment passer pour une pauvre fille, leçon n°1. Elle avait fait son petit numéro et elle s'en mordait les doigts. Elle était obsédée par ce qui s'était passé entre eux alors qu'il n'y avait aucune raison de l'être. Elle avait déjà eu d'autres amants, mais étrangement, cela c'était limité à une relation purement charnelle. Au contraire, avec lui, elle avait eu le sentiment de quelque chose de plus. Et le problème était bien là. N'aurait-elle pas pu se contenter d'une étreinte sans lendemain ? C'était pourtant son objectif premier. Mais elle n'avait pas pu. Quoique, à bien y réfléchir, cela aurait pu lui être possible s'il ne lui avait pas demandé de l'oublier. Elle avait alors pris conscience qu'il y avait quelque chose parce que sinon, il n'aurait pas paniqué ainsi.

Théara se tordit les mains, réellement mal à l'aise. Il était terriblement silencieux, comme si elle avait dit les mots de trop. Décidemment, elle les enchaînait, les gaffes. Elle sourit, honteuse, pesant le silence. Elle n'aurait jamais du lui dire ça, franchement. Elle allait passer pour... Une vraie petite imbécile. Mais elle n'avait pas pu retenir ses mots, ils étaient si vrais, si sincères. Elle ferma les yeux et inspira lentement, prennant soudain consicence de la main du jeune homme posée sur son bras. Elle frémit, sa châleur l'attirant irrésistiblement. Elle voulait se blottir contre lui, inspirer son odeur qui l'avait tant marquée... Et elle voulait s'abandonner à lui, comme si elle allait en rennaître. Elle planta ses yeux dans ceux de Kerwan, hésitante, angoissée. Elle avait chaud, ses mains étaient moites et elle parvenait à peine à respirer. Comment pouvait-il la faire réagir ainsi ? Elle ne perdait pas facilement ses moyens, pourtant ; mais face à lui...

L'Incarnation attendait, encore et encore, le silence de la nuit se joignant à celui qui était là, entre eux deux. Elle aurait pu le briser en parlant à nouveau mais cela lui semblait être un sacrilège. Noyée dans son regard, elle ne trouvait pas la force de parler. Elle aimait le regarder. Ses yeux glissèrent sur la forme de ses lèvres sauvages, s'attardant sur la courbe de sa mâchoire qu'elle voulait couvrir de baisers. Elle glissa dans son cou, un frisson la parcourant. Elle se souvenait de la façon dont il l'avait marquée, lui donnant le sentiment de ne plus être perdue, d'avoir un point de repère. Et pourtant, cette marque n'était pas restée. Pas comme celle qu'il avait imprimée dans son coeur sans le vouloir.

KERWAN . « Tout... »

Théara revint a la réalité. Comment ça, "tout" ? Que voulait-il dire par "tout" ? Etait-elle censée lire entre les lignes ? Son regard s'adoucit. Tout. C'était un peu lui, tout. Elle ne protesta pas lorsque ses doigts effleurèrent son visage, l'attirant à lui. Il était si proche, encore trop proche... Elle pouvait compter les paillettes au fond de ses yeux et, sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi, elle se surprit à le trouver beau. Pas seulement physiquement, non. Il avait... Quelque chose qui n'était pas aussi mauvais que chez les autres. Elle ferma les yeux en sentant la caresse de ses lèvres sur les siennes et son corps entier s'embrasa d'un coup, comme une flammèche livrée à elle-même. Elle sentait le manque dans ce simple contact, le manque qu'il avait creusé en elle mais aussi celui qu'elle avait laissé en lui. Son coeur s'arrêta puis repprit sa course de plus belle, son odeur l'emplissant totalement. Elle recula, les joues rouges, les yeux brillants. Il avait ce don de la faire vivre et même si cela lui faisait peur, elle ne pouvait s'empêcher d'aimer cette sensation de complémentarité.

Jill sentait la Terre frissonner en même temps qu'elle. Elle sourit légèrement, puis de plus en plus. Elle savait qu'elle aurait mal et la douleur de ces quelques jours ne serait rien comparée à celle qui viendrait. Mais quelle importance ? Elle était vouée à la souffrance. Alors un peu plus, un peu moins... Elle n'en avait plus rien à faire. Elle caressa la joue du jeune homme du bout des doigts et l'embrassa encore, furtivement, caressant simplement ses lèvres.

THEARA . « C'est idiot, mais... Mais je crois que je n'ai pas envie de t'oublier... Et même si je le voulais, je ne le pourrai pas... »

Elle avait parlé dans un souffle, refusant de séparer leurs lèvres qui s'épousaient si bien. Elle l'enlaça, retrouvant avec un frisson de plaisir la châleur rassurante de son corps, se sentant à l'abri entre ses bras solides. Cet homme était le seul à pouvoir la réduire à néant, mais il avait également le pouvoir de la faire briller...

Kerwan sentit le moindre des tressaillement de la jeune femme puisqu'ils se répercutait dans son être. Il ferma les yeux, écoutant son cœur battre à un rythme régulier mais plus rapide que d'habitude, il sentait ce qu'elle éveillait en elle, surtout quand elle ne le repoussait pas... Il aimait ce contact, il avait l'impression d'avoir été malade durant les derniers jours et qu'elle était son seul remède... Miracle. C'était décidé, elle devenait son médecin personnel ! C'était étrange de sentir qu'elle était à la fois la maladie et le remède qui l'avait tant éprouvé durant les heures précédentes... Pourtant il voulait bien être empoisonné pendant encore longtemps puisque le remède avait un goût délicieux...

Quand d'autres se retrouvent en baisers passionné, fougueux, en s'arrachant la moindre parcelle de vêtement eux semblaient se retrouver en un baiser alors qu'un mois plutôt ils ne se parlaient pas, s'ignoraient totalement... Mais l'ignorance avait laissé place à d'autre idée dans l'esprit de Kerwan qui pourtant savait au fond de lui qu'aux yeux de tous ils devraient continuer d'ignorer royalement la jeune femme qui faisait battre son cœur, qui lui donnait goût à la vie comme jamais il n'avait aimer la vie... Il avait l'impression d'enfin apprécier chaque moment de son existence dans cette souffrance qui lui donnait l'impression d'être le Christ... Si cet Homme adulé à travers le monde avait souffert Kerwan doutait que sa passion fut si douloureuse que la leurs qui apparemment n'aurait pas de fin... Le tunnel dans lequel ils s'engageaient étaient long, si long que le feu ne pouvait en apercevoir le bout... Le danger le guettait, il le sentait déjà proche et pourtant il jouait les aveugles pour ne penser qu'à elle... Elle qu'il ne savait plus s'il la Haissait ou si d'autre sentiments avaient prit le dessus...

Il détacha à contre cœur ses lèvres de celle de la jeune femme et plongea son regard dans le sien, tandis qu'elle souriait doucement... Il lui sourit à son tour lorsqu'elle passa ses doigts sur sa peau fraichement rasé. Leurs lèvres se caressèrent puis elle prit la parole, restant proche de lui... Le temps semblait s'être arrêté... Ils étaient arrivé à un point de non retour, ou le temps n'avait plus cours... Ou leurs actes étaient d'une intense gravité et ou pourtant ils les exécutaient avec une facilité enfantine... Les grains de sable cessèrent de tomber lentement dans le sablier de la vie, juste le temps qu'il assimile les mots de la jeune femme, juste le temps qu'ils soient ensemble... La nuit était épaisse et le soleil bien couché... Seule les étoiles semblaient témoins de l'instant présent...

« Je n'ai pas envie non plus... »

Souffla-t-il tandis qu'elle l'enlaçait et qu'il faisait de même pour l'avoir contre lui. Il bougea pour qu'elle puisse venir se blottir contre lui laissant ses doigts glisser dans le dos se la jeune fille pour la caresser lentement... Il déposa de nouveau un baisers sur les lèvres de l'incarnation, un baiser qu'il fit duré, le rendant plus long, plus passionné mais il n'y avait rien de bestial cette fois, il semblait étrangement calme et pourtant son corps n'était qu'une tempête ardente... Le feu qui brûlait en son sein passait avec aisance réchauffer celui de la jeune fille puisque la nuit était fraiche et que le vent mordaient leurs chaires, attaquant leurs peau...

« Je n'ai jamais couru à la catastrophe avec autant de plaisir... » Kerwan sourit intérieurement, le démon qui l'habitait avait terriblement raison... Ils couraient tous les quatre à la catastrophe sans qu'aucun deux ne se décident à intervenir pour changer les choses... Daego aimait ce genre de petite remarque mais Kerwan ne lui en voulait pas... Si ils n'avaient pas tant détesté les incarnations, s'ils n'avaient pas décidé d'être contre Woann jamais quelques chose comme ça ne leurs seraient arrivé... Ou justement, cela serait arrivé plus tôt... Si un jour ils devaient recommencer ils recommenceraient de la même manière... Personne ne pourrait empêcher Kerwan de cracher sur l'autorité de tous, d'avoir envie de tuer les emmerdeurs...

Kerwan était un jour destiné à Mourir, alors pourquoi devrait-il prier pour que cela soit dans quelques dizaines d'année et non dans les mois à venir ? Il risquait le tous pour le tous, il n'avait rien à perdre... Sauf son totem, sa magie et elle... Mais Étrangement il lui semblait que Théara et son totem faisait partie de lui, qu'il ne pouvait pas garder perdre la jeune fille et garder ce qui le faisait frémir... Que si elle disparaissait ce brasier le faisant vivre disparaitrait avec elle... Etrange idée pourtant son instinct lui soufflait qu'il tenait une réponse aux questions le harcelant...

Théara ferma les yeux en sentant les bras de Kerwan se refermer autour d'elle tandis qu'il l'attirait à lui. Elle posa sa tête contre son torse, écoutant les battements de son coeur, le respirant avec plaisir. Elle ne l'avait pas vu pendant deux jours et il lui avait quand même manqué. Devenait-elle dépendante de lui ? Certainement pas. Elle ferait tout pour ne pas le devenir parce que si cela venait à arriver, ce serait le début de la fin. Elle ne pouvait pas se le permettre et lui non plus, probablement. Mais il y avait eu cette sensation de vide intense lorsqu'il n'avait pas été là et rien que d'y repenser, son coeur se serra. Elle était en train de tomber dans le piège la tête la première et elle ne pouvait pas y échapper. Bon sang, mais comment pouvait-elle l'apprécier ? Il était si fourbe, si mesquin, si brutal et si dangereux... Leurs lèvres se joignirent à nouveau, scellant ainsi un long et doux baiser qui la fit frissonner. Il n'y avait pas cette bestialité qu'elle avait connue, non. Tout n'était que tendresse et volupté, comme s'il était capable d'être doux, parfois. Elle se sentit fondre et s'appuya un peu plus contre lui. Oui, il savait se montrer délicat et le nier serait une preuve de mauvaise foi. Il fallait creuser en lui pour découvrir cette sublime étincelle... Qu'elle espérait secrètement être la seule à connaître.

La jeune femme soupira tout bas, lui souriant à nouveau, totalement détendue. La tension de ces quelques jours l'avait quittée et elle se sentait plus vivante que jamais. Elle leva les yeux vers le ciel noir où seules les étoiles avaient leur place. Elles seules étaient ce soir les témoins de leur échange. Mais que pouvait-il y avoir derrière tout cela ? Rien. Ils souffriraient tout les deux, rien ne pourrait jamais être possible entre eux. Elle appartenait à un autre, il n'avait pas d'attache. Pourtant, c'était à lui et à lui seule qu'elle voulait appartenir. En repensant à la marque qu'il avait déposée dans son cou et à la réaction de Woann lorsqu'il l'avait vue, elle ne pu retenir un nouveau sourire. Sans savoir pourquoi, elle avait été fière d'exhiber cette trace. La trace Kerwan. L'espace de quelques heures, elle s'était alors sentie liée à lui malgré le fait qu'elle ne voulait plus le croiser. La situation était bien paradoxale, dans le fond. Mais elle n'en était pas gênée.

Jill déposa ses lèvres dans le cou du jeune homme, l'embrassant tout doucement, tout en s'appuyant un peu plus contre lui de façon à le faire basculer. Elle étouffa un rire en voyant son air mais surpris mais cette expression amusée quitta bientôt son visage pour laisser la place à quelque chose de plus sérieux, de plus senseul aussi. Elle regagna ses lèvres, jouant avec elles comme jamais, les faisant siennes comme toute son âme. Lorsque Kerwan se retrouva allongé, dos au sol, elle l'encadra de ses deux bras, prennant appui au-dessus de lui. Elle resta un long moment à le contempler, la lumière de la lune éclairant ses yeux, baignant son visage d'une lueur argentée qui lui allait bien. La jeune femme enfouit son visage contre sa nuque, savourant la caresse légère de ses cheveux contre elle, goûtant à la douceur de sa peau, s'enivrant de son parfum. Elle pouvait rester des heures ainsi, simplement blottie contre lui. Elle se laissa glisser au sol à son côté, sans réellement bouger, puis elle posa un bras sur son ventre, tandis que son autre main jouait avec ses cheveux. Quel étrange spectacle pourtant si évident.

L'Incarnation laissa ses lèvres errer sans fin dans son cou, s'amusant de ses frissons. Elle resserra un peu plus son étrinte, refusant de creuser le moindre centimètre de distance entre eux.

THEARA . « Est-ce que ça te dis de visiter la chambre de la plus merveilleuses des Incarnations du monde ? »

Elle lui sourit, amusée. Elle ne faisait jamais entrer personne dans sa chambre et son invitation ne relevait pas seulement du désir qu'elle avait de lui. Non. Sa chambre était son sanctuaire, l'endroit où elle vivait, son petit jardin secret bien à elle. Elle l'avait aménagée selon ses goûts, se moquant de l'avis des autres. De toute faion, elle n'avait jamais accordé son entrée à quiconque, pas même à Woann qui avait pourtant râlé. "Ce n'est qu'une chambre, allez !" Non, ce n'était pas UNE chambre, c'était SA chambre. Sa source de Magie, aussi. Théara regarda Kerwan, hésitante. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle voulait le mettre encore une fois dans son lit. Bon, si, elle le songeait mais il n'y avait pas que cela. D'ailleurs, pourquoi lui avait-elle demandé ça ? « Peut-être parce que tu l'... » Azdar s'arrêta soudain, se rendant compte qu'il risquait de la froisser. Elle sourit intérieurement. Peut-être, oui.

Kerwan sentit le poids de Théara le pousser en arrière. Il la regarda à la fois surprit et amusé, il lui demandais silencieusement ses intentions... Qu'à tu derrière la tête ? Elle avait un visage délicieux, à manger... Elle lui sourit amusé et tandis qu'il retrouvait ses lèvres il céda à ses demandes insistante en laissant son corps partir en arrière... Pour ses lèvres, pour sa peau, pour sa façon de lui tenir tête il ferait presque tous... Il lui sembla que le temps que son corps tombe dura des heures puisqu'il était trop occuper à l'embrasser... Il sentit l'herbe chatouiller son dos, plier doucement comme pour leurs faire unes matelas confortable... Ses épaules touchèrent le sol avec force, un bruit mat... Il se retrouva au sol en continuant de l'embrasser. Il aimait l'embrasser, elle détacha ses lèvres des siennes et il laissa sa tête tomber elle aussi au sol... L'herbe sous sa nuque le chatouillait doucement tandis qu'elle se redressait un peu... L'astre lunaire l'éclairait, elle était dans l'ombre de l'astre, dommage... Pourtant il aimait son visage, ses traits finement dessiné, ses lèvres pulpeuse, ses grand yeux... Il aimait son regard, elle avait un regard pleins étoiles ou il pouvait lire ses sentiments comme si il les ressentait lui même... Il laissa ses mains dans le bas du dos de la jeune fille tandis qu'elle se laissait tomber contre lui avec douceur.

Le bras qu'elle mit en travers son ventre fut vite rejoins par sa main, il caressait doucement le bras de la jeune fille. Kerwan aimait bien faire des papouilles, et elle semblait toute désigné pour en recevoir... Son autre mains se retrouvait bloqué sous la jeune fille qui avait bougé mais il s'en foutait, il avait l'enfant préféré de la terre contre lui... Lui fils du feu... Étrange non ? Il la laissait faire, s'étant positionné pour continuer de l'admirer, ce qu'il ne put faire puisque les lèvres de la jeune fille se perdait dans son cou... Il bougea donc la tête pour qu'elle puisse s'amuser, le faisant frémir à chaque fois... Il aimait quand elle était là, contre lui... cela lui semblait encore trop loin... Il allait resserrer son étreinte mais elle le fit, il put donc glisser sa main autrefois un peu bloqué, dans la poche arrière du jean de la jeune fille l'autre la caressant toujours... Il avait envie de l'embrasser...

Il fut alors surprit qu'elle parle ainsi d'elle... L'incarnation était donc narcissique !!! Il eut un sourire amusé en capturant les lèvres de la jeune fille pour un baiser qu'il laissa s'enflammer... Il ne détacha ses lèvres de celle de la jeune fille que pour lui murmurer en un souffle quelques mots.

« Même si tu n'étais pas la plus merveilleuse j'aurais acceptée »

Il laissa ses lèvres ainsi, à quelques millimètre de celle de la jeune femme quelques instant, réfléchissant en réalité à ce qu'il venait d'accepter... N'était-ce pas dangereux de se laisser emmener dans la tour Terre ? Pire encore, dans la chambre de l'incarnation ?! Ils ne pouvaient pas être moins discret mais c'était si tentant... Il était curieux de voir la chambre de Théara... Avait-elle fait pousser des plantes partout ? La nature y était-elle présente ? Il se demanda soudain quelques chose et recula un peut sa tête, qui rerencontra le sol, lui empêchant un autre recule... Il était bloqué sous elle au sol mais ce n'était pas tellement déplaisant...

« Tu y emmène tous tes amants ? »

Oui, vue le niveaux de leurs relations le mots amants lui semblait approprié... Car il était évident pour lui que même si ce n'était pas se soir ils recommenceraient à s'aimer... C'étaient comme quelques chose de naturel chez lui, d'avoir envie de recommencer à la sentir sous lui, à se sentir en elle... Oui, quoiqu'il puisse dire, qu'il puisse dire il était convaincu qu'il recoucherait avec la jeune femme... Même si maintenant ce besoin impérieux qui l'avait prit dans la forêt semblait un peu calmer...

Il n'avait pas put empêcher ses yeux de lancé un éclair, il était jaloux sans même le vouloir... Son corps était devenu un peu plus chaud, son feu intérieur brûlant de plus belle dans la violence que lui provoquait ce sentiment... Jalousie... Il n'avait pas envies qu'elle l'emmène dans sa chambre si un autre avait occupé ses draps la nuit d'avant, ou alors il fallait qu'elle change les draps ! XD Il n'aimait pas tellement l'idée de se retrouver dans une pièce ou un autre aurait déjà laissé ses marques... La preuve, il ne laissait jamais de marques lui ! Sa chambre était neutre, aucune filles n'y avait laissé quoique se soit... Il la regarda. Sa main quitta alors le bras de la jeune fille pour venir glisser dans ses cheveux, il aimait le contact de ses cheveux... Ses doigts glissaient dans sa tignasse comme dans l'air... Il l'embrassa furtivement en attendant sa réponse... Il avait l'impression de la connaître depuis des années...

Kerwan sentit Daego bouger, il se retenait de parler... Il l'encouragea silencieusement à l'ouvrir... Il pouvait écouter la jeune femme et son incarnation, enfin, il le pensait. Mais le totem, ou démon comme s'amusait à l'appeller Kerwan, ne dit rien, restant silencieux...

Si les vies antérieurs était un fait réel, fondée il aurait pensé que dans une vie antérieur ils avaient été amants... Voire dans plusieurs... C'était étrange et pourtant, il n'y réfléchissait pas... Il ne pensait pas vraiment, enfin, il s'efforçait de ne pas y penser...

Théara ne pouvait s'empêcher de sourire. Etre avec lui était si naturel qu'elle perdait presque de vue le fait que, quelques semaines avant, ils ne s'étaient jamais adressé la parole. Sa présence lui était familière, elle aussi. Elle avait le sentiment d'être chez elle lorsqu'elle était dans ses bras. Et même si cela risquait de la conduire en Enfer, mieux valait y aller à deux. Elle frémit de plaisir lorsque la main de Kerwan se glissa dans la poche de son jean, appréciait cette caresse. Elle se colla un peu plus à lui, ressentant toujours le besoin d'être plus proche de lui. Si elle avait pu se fondre en lui pour qu'il ne fasse qu'un tout le temps, elle l'aurait fait. A cette pensée, une bouffée de châleur l'inonda et son coeur s'accéléra. Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de le désirer, c'était plus fort qu'elle. Comme s'il lui avait jeté un sort et qu'elle ne pouvait plus s'en délivrer... Mais ce n'était pas désagréable. Avoir si peu d'emprise sur sa vie était destabilisant mais aussi terriblement exitant.

La demoiselle l'enlaça totalement, le bloquant contre elle. Non, il n'était pas encore assez proche. Résignée, elle soupira, puis leva les yeux vers le ciel, blottie contre lui. Regarder les étoiles était une activité à laquelle elle se vouait souvent avec son frère. Même s'ils n'étaient plus des enfants, ils s'amusaient à déchiffrer le ciel, à imaginer les âmes pouvant se cacher derrière chaque étoile. C'était quelque chose qu'elle faisait elle-même avec son père lorsqu'elle était encore en Irlande. Son regard s'arrêta sur la Grande Ourse et elle sourit un peu plus. Elle adorait l'Astrologie mais cette passion était quelque chose qu'elle cachait à tout le monde. Ce n'était pas assez "fun", et c'était surtout trompeur pour son Elément, bien qu'elle savait que la Terre ne lui en voulait pas pour si peu. Un jour, peut-être... Jill éclata de rire aux paroles de Kerwan qui la ramenèrent à la réalité. Mais la question ne se posait pas, elle était bien la plus merveilleuse. Ashtray était une pauvre petite psychorigide, Joshua un homme volage et Woann... Woann n'était pas merveilleux parce qu'il n'avait pas de coeur. Mais elle, elle en avait un. Elle en était sûre à présent, elle le sentait battre parce que Kerwan était là.

Néanmoins, la suite lui fit perdre son sourire. Est-ce qu'elle y emmenait tous ses amants ? Son coeur se serra. Il se comptait donc parmi ses amants. Et c'était tout ? Pourtant, elle l'avait placé bien plus haut. Elle n'était pas totament obsédée par ses amants, elle ne pensait pas à eux à n'importe quel moment. C'était pour cette raison qu'elle n'avait pu le mettre dans cette catégorie. La pointe de jalousie qui s'était fait sentir chez le jeune homme lui chauffa pourtant le coeur. Elle aimait le voir un peu possessif ; peut-être qu'elle ne comptait pas pour si peu, finallement. La jeune femme se redressa sur un coude de façon à le voir, traçant de petits cercles sur son torse.

THEARA . « Je n'y ai jamais fait entrer personne. »

Elle haussa les épaules, quelque peu vexée tout de même. Elle avait un minimum de respect pour elle-même et pour lui, surtout ; elle ne l'aurait jamais invité comme ça, surtout si elle le proposait à tout le monde. Non, avec lui, elle avait envie... D'innover. Stupide, complètement idiot mais tant pis. Elle ferma les yeux lorsque Kerwan lui caressa les cheveux puis elle reposa sa tête au creux de son épaule, s'abandonnant à sa caresse. Elle adorait ce contact qui lui rappelait son enfance. Il avait le don de l'apaiser, voire même de l'endormir lorsqu'il était prolongé. Jill se sentait si bien, allongée dans l'herbe à ses côtés. Comme si elle l'avait toujours fait. La châleur qu'il dégageait faisait brûler des frissons d'exitation au creux de son ventre et éveillait tous ses sens. Mais ce qui lui plaisit plus encore, c'était la masse puissante de son corps. Animal, délié, il dégageait un charme fou, sauvage. A l'image de son Totem, sans doute. Elle releva discrètement un coin de la chemise du jeune homme, glissa sa main en-dessous, effleurant sa peau du bout des doigts. Elle était douce, si douce... Plus encore que dans son souvenir.

Kerwan la laissait dessiner sur lui des formes qu'il sentait se créer sur sa peau... Il la laissait faire sur tous son corps et pendant des heures si elle le voulait, il aimait la voir si belle, si lumineuse... C'était particulier comme envie mais cela refletait parfaitement son état d'esprit... « Sa niaiserie oui! » Il l'écouta et un sourire horriblement satisfait apparut sur ses lèvres. Oui, il était heureux qu'elle le lui propose, heureux que personne avant lui n'ait eut cet honneur... Ainsi même l'autre crétin n'y avait pas eut le droit ?! Ni les autres ?! Il était furieusement heureux qu'elle lui fasse l'honneur... Mais au fond, n'était-ce pas parce qu'ils se passaient quelques chose entre eux qu'aucun d'eux ne pouvaient comprendre et qu'ils leurs fallaient un endroit ou y penser, ou se reposer ? Ou être ? Kerwan acceptait volontiers d'introduire un tous petit peu de lui chez elle pour que sa souffrance sois atténué sans lui, que sa passion semble toujours vivre, comme un moyen d'être avec elle même lorsqu'il irait dormir ailleurs... Car il se le devait de dormir ailleurs... Il ne devait pas laisser les autres trouver sa faiblesse, et quelle faiblesse... Elle... Il lui sourit doucement pour lui montrer qu'il avait comprit le sens de cette demande pour elle.

Oui... il comprenait ce geste... S'allongea de nouveau à moitié sur lui alors qu'il laissait ses doigts glisser dans les cheveux de la jeune fille avec une douceur iréel... Il faut croire que le tempérement de son totem arrivait parfois à détindre sur lui... Ou Daego l'avait-il choisit pour son être paradoxale ? Kerwan était un être violent, sauvage, inhumain puisque Gardien, pourtant au fond de son « moi » semblait vivre un être particulier... Daego représentait le calme par instant mais ce qui permettait à Kerwan d'être doux c'était de penser à cette femme aux longues boucles blondes qu'il n'avait jamais connu... A cette mère qu'enfant il contemplait sur les photos, cette femmes avec de grand yeux verdatre qui semblait si douce, si profondement humaine... Pourtant le côté sauvage de lui même avait toujours prédominer mais il avait toujours, en secret cultivé un peu de douceur pour faire honneur à celle qui pourtant n'était plus... Il avait par la suite abandonné cette part de lui même, mais Daego c'était toujours efforcé d'obliger l'enfant à la faire parfois ressortir... Kerwan n'était pas un être ordinaire et le démon se plaisait à cultiver cette étrange chose qui l'avait accepté comme hôte...

Aujourd'hui il semblait à Daego qu'il n'aurait plus besoin de forcer l'autre à être doux, qu'ils avaient trouver la personne qui faisait ressortir le meilleurs chez lui... Car oui, voilà ce qui différenciait Kerwan de bien des autres être... Il n'était pas sans coeur, foncierement méchant... Pourtant il l'était... paradoxale, étrange non ? C'était tous lui, capable d'en coller une à la jeune femme puis de l'embrasser avec fièvre...

Il sentit la main de l'incarnation sur sa peau et frissonna, le feu de son être crépita à nouveau... Il bougea, l'allongeant sur le dos...

« Et bien, allons y. »

Il était vif. Il aimait ses gestes rapide, abile et parfaitement controler... Il utilisa sa puissance pour soulever la jeune fille à la manière des Princesses... C'était une idée amusante que venait de lui souffler son subconscient pour l'emmener dans la tour de la Terre en l'enquiquinant !

« Soit comme ça ou en sac à patate... »

Lui sourit-il amusé. Ouais, il pouvait aussi la jeté négligement sur une épaule pour la porter jusqu'à la porte de la chambre de Théara. Parcontre il n'entrerait pas, c'était à elle de lui ouvrir, il lui laissait le droit, le choix de le repousser loin de son sanctuaire jusqu'au dernier moment... Il fronça le nez amusé tandis que son esprit semblait déraillé... C'était si loin de ses habitudes et pourtant... Pourtant cela lui correspondait. Il était pulsionnel et ne comptait pas vivre autrement !

Dans un coin de son esprit pourtant l'ardent brasier de son être vivait et il savait qu'il ne pourrait pas s'empecher d'être un peu violent... Mais il tentait de se maitriser... Étrangement depuis qu'elle était là, qu'il avait retrouvé comme une sorte de moitié il y parvenait mieux que les jours précédents, c'était délectable...

Théara observait toujours Kerwan, attendant sa réponse. Bien sûr, elle ne le forcerait pas à accepter sa proposition qui pouvait paraître déplacée. Et pourtant, elle avait vu la lueur qui avait habité le regard du jeune homme l'espace d'un instant lorsqu'elle le lui avait demandé. Il était un homme avant tout et elle était presque certaine qu'il ne pouvait pas renoncer aux plaisirs de la chair. Mais elle n'avait même pas que cela en tête et c'était bien ça le plus étrange dans cette situation qu'elle ne comprennait pas. Elle restait étonnée de voir qu'ils ne pouvaient pas se supporter mais qu'en même temps, ils ne parvenaient pas à s'en sortir l'un sans l'autre, chacun de leur côté. Trouverait-elle un jour une solution à cette situation infernale ? Elle n'en était pas sûre. Mais peut-être que c'était mieux ainsi, sans solution. Ainsi, ils devaient se frotter aux dangers que comportait une telle situation et cela avait un certain charme.

La jeune femme fut surprise lorsqu'il la souleva comme si elle ne pesait presque rien. Elle passa ses bras autour de son cou, lui volant un baiser, frémissant au contact de ses mains chaudes sur elle. Il semblait être en permanence bien plus brûlant que les autres, sans doute parce qu'il vivait grâce au Feu. Ou peut-être qu'elle se faisait des illusions : elle percevait les choses plus fortement en sa présence et le moindre de ses gestes prennait des propotions immenses. Elle n'avait même pas encore conscience de cela. Jill lui sourit, finallement heureuse qu'il ait accepté. Et quand bien même il aurait refusé, elle savait qu'elle aurait réussi à le convaincre. Elle avait le sentiment qu'il ne pouvait pas lui refuse grand chose... Mais elle n'était pas mieux.

Ils s'éloignèrent donc en direction des Tours, leurs silhouettes se détachant sur le fond sombre des jardins, ne formant qu'un seul et même corps. Peut-être que la solution était là.

[ End ; Tour Terre ]