Gipsy Queen ♣ Beware of the thief

shoshana esmeralda wärren
all that glitters is [not] gold

Gipsy Queen ♣ Beware of the thief X1dibp

feat mila kunis, (c) posh

Identité.

nom : Wärren
prénom(s) : Shoshana, Esmeralda
âge : 2o ans
date de naissance : 17 février
signe astrologique : Verseau
sexe : féminin
nationalité : Espagnole
lieu de naissance : Grenade
sexualité : Hétérosexuelle
autre(s) : On ne dit pas "bohémienne", on dit "membre à part entière de la communauté des gens du voyage". On ne dit pas non plus "kleptomane", mais on dit "est sujette à vous dérober ce qui attire son intérêt et qui a un potentiel rentable à la revente à la sauvette."

Bewitching.

tour : air
année : cinquième année
animal totem : mésange azurée
nom du totem : Quetzalcoatl, initialement le dieu du vent Aztèque.
autre(s) :

J'ai bien envie de vous raconter ma vie.

mon petit prénom : .
mon petit âge : en âge de voter
sur mon avatar, c'est : Mila Kunis, après avoir looooonguement hésité avec AMVD, Jessica Alba et Ana Beatriz Barros... ce qui fait que je risque de changer d'avatar en cours d'écriture de fiche '--
voilà comment j'ai découvert le forum : sur PRD
tant qu'à faire, j'vous dis ce que j'en pense : le contexte est superbe, très bien écrit et imaginé. Un petit bijou ♥
et voici la preuve que j'ai bien lu les règles : Validation effectuée.
autre(s) :

Que la fête commence.

Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 28hdgt2

Marcia, elle danse sur du satin, de la rayonne
Du polystyrene expansé à ses pieds.

Nous avions grandi tels des coquelicots sur le bord de la route ; sous la pluie, le vent ou le soleil, nous grandissions en suivant nos instincts d'enfants libres comme l'air. Nous étions les nobles héritiers du vent et de ses frissons agréables, nous nous laissions porter par lui, et jamais le monde n'avait connu si infidèles habitants que nous : nomades, gitans, tziganes ou bohémiens, qu'importe le nom, qu'importe vos regards méprisants et vos préjugés fades et sans couleurs, nous demeurions une famille soudée se nourrissant de l'éphémère de nos voyages. J'étais un coquelicot : le cheveu sombre, le regard fauve et sauvage, les lèvres cerise d'un arôme sucré appelant à la gourmandise, la silhouette famélique mais gracile, le geste fluide et élégant. Mais eux, sédentaires, ne me considéraient que comme du chiendent ; les yeux fuyants et rieurs, l'indiscipline en étendard, la jungle de cheveux épars et libres, les pieds nus dans des courses éfreinées... Je n'ai jamais redouté le regard des autres, je n'ai jamais eu en somme, la force d'affronter leurs préjugés, qu'importait. Notre grande famille peuplait les terrains vagues et les caravanes, dansant sous les rayons lunaires au rythme d'une guitare endiablée qui faisait se trémousser nos vieilles mal fagotées et édentées, jouant dans les hautes herbes, celles dont personne ne veut, vivant de quelques larcins comme de petits boulots plus honnêtes. J'ai toujours aimé ma vie : instable, insaisissable, vivante, unique, libre. Comme l'air. « Je pressens pour toi de grandes choses... Oh oui de grandes choses et sombres choses. La terre est notre mère Shoshana, ne t'en éloigne jamais. Jamais. » La main tremblante de Babà s'était refermée fébrilement sur mon fin poignet, tandis que l'ombre de mon regard d'ébène se leva sur l'octogénaire fardée d'une vieillesse se lisant en plis sur son visage hâlé. Le blanc de ses yeux inquisiteurs et durs témoignaient d'une cécité qui ne la rendaient pas moins sage, néanmoins j'ôtais ma main de la sienne avec délicatesse et quelque peu d'exaspération. On disait cette vieille femme, ma grand-mère, légèrement folle avec toutes ses histoires étranges de mythes, de prophéties ou de malédiction, mais plus encore, nous tziganes, aimions l'aliénation de ses histoires. Ce n'était guère la première fois qu'elle me soufflait ce genre de mots d'un ton un peu trop ferme, ajoutant toujours dans des borborygmes rauques et pleins de représailles que la terre était mère des gitans. La terre était notre tout, notre sang, notre culture, quand le vent trop dangereux quant à nos rêves de liberté, pouvait nous jouer de bien vilains tours. Foutaises. « Babà, tu recommences. » Levant les yeux au ciel, je m'échappais de l'antre douillet de ma grand-mère avant de rejoindre le terrain vague des mes pieds nus et sales. Les gamines des autres familles se précipitèrent vers moi dans des éclats de rire se brisant tel du cristal, avant de me prendre les mains avec entrain : mes bracelets de toc et de paillettes les fascinaient. Les fillettes à la mine sale m'entraînèrent vers leurs terrains de jeu, comme à leur accoutumée, en me soufflant des guillerets 'grande soeur' affectueux qui m'allégeait le coeur : je n'avais que onze ans, mais je demeurais la demoiselle la plus âgée de la troupe d'enfants gitans. Je n'étais guère de ceux qui offraient ainsi leur affection avec un peu trop de facilité, depuis toujours, j'avais le mutisme comme compagnon et la méfiance en étendard : j'étais une louve endormie qui pouvait mordre fort, mais qui se contentait de n'ouvrir qu'un oeil de temps à autres lors de son temps de repos, à l'approche d'un intrus. Sauvage mais guère si farouche, solitaire mais non timide, j'étais le feu et la glace, leur tout, leur contraire et leur milieu. J'étais un paradoxe à moi seule, ou peut-être en vérité, méprisais-je tout simplement le monde autant qu'il ne me méprisait moi. Car je le dardais de mes yeux fauves avec un peu trop de lucidité, avec un peu trop de moquerie aussi, et j'abordais les personnes comme je me refusais de leur répondre parfois. Qu'importe ! … C'était notre slogan tzigane.

Les belles fillettes vinrent danser autour de moi, à l'appel de la guitare d'oncle Franco qui, d'une voix grave et cassée, scandait ses traditionnelles chanson d'amour étouffées par la fumée grise de sa cigarette mal roulée. Nous nous mîmes à rire, et bientôt la grâce de mes bras fins vint suivre le rythme d'une sensualité bohémienne ; mais mon regard bientôt, accrocha la silhouette d'un prédateur. Au loin, je l'avisais me regarder, et d'un geste progressif je stoppais ma danse sans jamais daigner le lâcher de mes yeux inquiets. Mon estomac vint se contorsionner d'un mal être que je ne lui connaissais pas, quand mon coeur de tzigane insouciante vint louper un battement. Je sentais l'inéluctable coup du sort, celui qui marquerait un tournant dans ma vie, et cet homme de vingt ans mon aîné, me l'imposerait au fer rouge. Oh oui, de bien sombres choses, Shoshana.

***

Mon visage séraphin aspirait à ne pas transmettre les émotions, j'étais vierge de tout sentiment démonstratif et malhabile, j'avais la pureté sentimentale offerte, j'étais désespérante de beauté : même atteinte de cette carence sensible apparente, je demeurais désolante d'une soit-disant probité virginale... Je n'ignorais pas pourtant ce pourquoi j'étais là, dans ce cabinet de gendarmerie. Des voix étrangères se heurtaient contre les murs froids, elles me revenaient telles des ondes désagréables et stridentes, et je fronçais les sourcils dans l'espoir de me rendre sourde. Je me rendais imperméable au monde qui m'entourait, du moins je tentais de me faire spectre face à cette masse continue et volubile. Univers opaque, grondements, soubresauts ; rares étaient les moments de repos : je veillais à éteindre mon cerveau, je pensais, j'écoutais, j'aspirais à ne pas exister. Mais la vie était là, indigne pourtant de demeurer, elle défilait sous mes yeux tel un mauvais film pourvu de mauvais acteurs, et j'entrevoyais déjà la fin : ils me relâcheraient sans autre forme de procès.

« Esmeralda ? C'est ça ton prénom ? » Les deux flics en face moi semblaient hilare quant au comique de la situation : une bohémienne portant le prénom de Esmeralda, voilà qui est drôle. J'en déduisis que leurs journées devaient être longues et monotones pour les entendre siffler des stupides 'elle est bien bonne celle-là'. Taciturne, comme à mon accoutumée, je croisais les bras avant de détourner le sombre de mon regard de braise. Je n'aimais pas les commissariats ; cela suintait l'administration faussée et hypocrite par tous les pores du mur, doublé de vagues effluves de transpiration de graisse, de flemme et de stupidité, ainsi que d'une pointe éhontée de machisme idiot. Malheureusement pour moi, j'étais une abonnée fidèle à ce genre de locaux. Et à me voir si peu coopérative, l'un des deux idiots m'interpela d'un sec 'hey', qui m'obligeai à tourner de nouveau mon regard sur lui. « Tu veux pas aller chez le juge pour enfants pas vrai, pourquoi t'as fait ça ? » Sa voix sèche, moins compatissante qu'en quête de vérité pour l'écrire grossièrement sur son rapport, m'arracha un frisson de mépris alors que je détournais de nouveau mes rétines incandescentes, posées sur la vitre claire séparant le bureau du couloir étroit. Entre deux lanières du store poussiéreux, je pouvais apercevoir l'ombre hystérique de la femme gueulant contre une autre flic, son précieux sac tenu fermement dans sa main, cette fois. Cette vision m'arracha un sourire insolent et amusé, mais qui fut bien vite tu par le coup de poing du fonctionnaire donné sur la table ; me retournant vers lui, je sursautais soudain avant de froncer les sourcils. « J'avais faim. » « Et tes parents, ils te nourrissent pas ? » J'haussais les épaules sans rien ajouter de plus. Je n'avais pas arraché le sac à cette passante parce que mon estomac criait famine, je l'avais fait parce que... parce que c'était ainsi. Où se planquait Robin Hood ? Celui qui volait aux riches, pour donner aux pauvres ? J'attendais encore ma vie de princesse moi, loin des robes de coton léger et des bijoux en toc ; quand bien même je donnais l'impression, du haut de mes quatorze ans, d'être une princesse du gange, je n'avais ni le château, ni le prince qui allait avec. Par ailleurs, son acolyte me toisa de haut en bas de son regard suspect, et je pus lire ouvertement l'absurdité de ses pensées : mes formes juvéniles dessinaient le galbe fin et appétissant d'une adolescente, mes yeux de biches fardés de noir envoûtaient les sens, le miel de mes lèvres appelait à s'y abreuver goulument, quand les effluves de mon parfum d'encens apaisait l'esprit : étais-je vraiment une gitane ? N'étaient-ils pas censés être des êtres abjects, sales et non civilisés ? « J'ai quatorze ans. » soufflais-je d'une voix à l'éclat polaire, avant qu'il ne me pose la moindre question. L'homme referma la bouche, acquiesça, et enfouit son nez dans sa paperasse, gêné et le front en sueur. Les hommes sont si prévisibles. « Bon... » fit alors son acolyte dans un soupir las avant de se redresser. « On peut pas te relâcher comme ça, c'est que y a de la paperasse derrière ce gros bordel. On va te mettre dans la cellule de dégrisement, jusqu'à ce quelqu'un vienne te chercher. » Mon regard de louve prête à mordre se fit pénétrant, quand je sentais en moi la méfiance venir enivrer mes sens. Face à ma nouvelle ardeur, il rajouta alors. « Je n'ai pas le choix, et c'est l'histoire de quelques heures même pas. Il y a des personnes qui peuvent venir te chercher non, où sont-ils ? » « Un peu partout. » avais-je répliqué sur un ton énigmatique et bas, intrigant enfin mon interlocuteur qui se contenta d'acquiescer.

Combien de temps étais-je restée là, à dormir simplement sur la rudesse d'un banc de bois, recroquevillée sur moi même et pourtant si sereine, l'étendue de mes longs cheveux noirs tombant sur mes épaules tel un manteau de soie... Toujours est-il que trois coups donnés à la grille d'une force brute, vinrent me réveiller : me redressant lentement non sans m'étirer tel un chat, je posais mes rétines fauves sur le policier qui venait de tourner les talons, et qui laissa apparaître une silhouette bien plus familière. Mon estomac se contracta. Mon coeur loupa un battement. « Livio, pourquoi Louka n'est pas venu me chercher ? » J'avais plus confiance en cet ami qu'en cet homme qui pourtant faisait partie de la famille lui aussi. La grande et noble famille de gitans, l'intouchable. Je me levais alors avant de me diriger vers lui, tirant un peu plus sur ma robe blanche dans un réflexe étrange de survie, sous le cliquetis cristallin de mes bracelets. « J'étais dans le coin. » fit-il non sans hausser nonchalamment les épaules. « Ecoute, on peut rien faire. Y' vont t'garder là. » « Quoi ? » soufflais-je inquiète et soudain tremblante. Etait-ce l'effet de la nouvelle, ou de me sentir si proche de lui, seule, quand bien même les barreaux de fer nous séparaient. « Y vont t'garder là. » rajouta-t-il dans un naturel soufflant, un rictus moqueur au coin des lèvres. « Le juge pour enfants, c'est là-bas qu'tu vas. Puis famille d'accueil et tout l'reste. » Impossible. Impossible qu'on m'y envoie sans que ma famille ne fasse rien. Sans que mon père, fou de rage et inconscient ne sorte la carabine ni sans que ma mère ne crie au scandale. Et sans que lui, Livio, n'éprouve le moindre sentiment d'angoisse. « Mais je ne veux pas ! » fis-je alors, plus émotive qu'à l'accoutumée, des perles naissant dans mes yeux sombres alors que je posais mes mains sur la ferraille. « Je veux pas Livio, je veux pas ! » « Shhh... J'peux régler ça. Si t'es gentille avec moi, j'serais gentil avec les flics, et ils t'ouvriront fissa. Tu seras gentille, hein ? »

La peur de l'abandon, la crainte, la surprise, les pleurs, puis le dégoût. Sa main râpeuse et sèche vint caresser la douceur innocente de ma joue pâle, quand au bord du gouffre, j'acquiesçais. J'aurais du ruser, pourtant. J'aurais du comprendre la facilité de son piège stupide : il n'y avait pas de juge pour enfants, il n'y avait pas de familles d'accueil, il n'y avait que ces flics qui lui avaient chargé de me dire que je pouvais sortir sans rien écoper d'autre qu'une amende. Mais tétanisée par le venin pervers de sa silhouette imposante, je n'avais rien pu contrer. J'avais été faible. Cette nuit là fut la nuit où je vins me renfermer sur moi-même ; mon dégoût pour le monde s'amplifia, la froideur de mes yeux attisa la glace de mes prunelles. Et je me souviens encore, avoir vomi mes tripes à la sortie de ce motel miteux. Et je les haïssais tous de ne pas m'avoir protégée. Qu'importe ! ....

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C'est elle, la sauterelle, la sirène en mal d'amour
Le danseur dans la flanelle.

« Bon alors, qu'est-ce que t'en dis, tu viens ? On fait le casse et on se partage le butin... » Louka me toisa de son regard émeraude ; d'un vert profond dans lequel je ne voulais pas me noyer aujourd'hui. Impassible, je restais concentrée sur le morceau de bois que j'aiguisais à l'aide de mon couteau semi rouillé, quand prenant mon silence pour une crainte quelconque, mon bel interlocuteur s'empressa de rajouter : « On s'en tape de toutes façons, tout le camp part après demain, alors on se fera pas choper... Alors tu en es ? » Aucune réponse ; le vent vint agiter les branches fébriles des arbres verdoyants, avec pour seul bruissement la lame de mon couteau venant râper mon morceau de bois. Détrompez-vous, je n'avais guère gagné en hostilité ni même appréhendais le monde avec plus d'aigreur ; j'avais simplement mes moments de solitude. J'étais insaisissable et imprévisible, changeante comme le vent et frissonnante comme la brise. Amusée par l'exaspération de Louka, j'esquissais malgré moi un sourire railleur. « Ah, un sourire enfin ! Sha, ma si belle Sha, des fois je me demande, si tu crois vraiment aux chansons gitanes que tu chantes avec nous. » « Quoi, les histoires à l'eau de rose ? » soufflais-je d'un timbre sec, mon regard fauve se levant alors vers mon ami qui approuva alors. « Tu as tort. Je ne fais juste pas confiance en l'amour... Par contre je crois en l'herpès, ça dure toute la vie. » Et le jeune homme de rester sans voix, quand taquine et froide je plantais mon couteau dans le sol, me levant dans un sourire mystérieux avant de tourner les talons d'une grâce alanguie, un rire cristallin sur le bout des lèvres.

Ah, autre point de ma personnalité, j'aimais la provocation. Je n'ai jamais été un de ces clichés fades et sans saveur, une pauvre fille s'enfermant dans son silence et ignorant le monde alentour ; j'étais taciturne, parfois moins. Jamais docile, dans tous les cas, à la fois souriante, spontanée, naturelle, autant que je pouvais devenir polaire et froide le lendemain. J'aimais ne pas avoir d'attache et décider de ma condition du jour, j'aimais me laisser aller à mes humeurs et mes envies, sans être conditionnée par la norme de la société, j'aimais être imprévisible et être traitée d'étrange bohémienne comme d'envoûtante demoiselle. J'étais amoureuse du paradoxe.

Me dirigeant vers la colline abrupte, je sentais mon estomac s'alourdir à chacun de mes pas ; plus je m'éloignais de Louka, et moins je me sentais en sécurité. Cela faisait un an déjà, que ce terrible souvenir me hantait, que le dégoût habitait mon corps, que je ne pouvais plus passer de jours sans prendre trois douches dans l'après-midi, que je provoquais le regard des hommes en y accrochant mes prunelles de louve carnassière. Un an déjà, et qu'allais-je faire, qu'allais-je devenir, avais-je le droit de pointer du doigt un membre de notre précieuse communauté soudée, avais-je seulement le droit de faire éclater en morceaux tant d'allégresse et de soutien qu'une tribu s'était efforcée à souder depuis des générations ? M'asseyant sur l'herbe humide, je toisais d'un oeil absent l'étendue d'une horizon désertique avant de clore mes paupières dans l'attente d'un apaisement miraculeux. La brise fraîche du vent vint caresser la pâleur de mes joues creuses, emplissant mes poumons d'une douce mélopée sereine ; m'enveloppant dans le souffle pur de la colline, je retrouvais un apaisement que je n'avais pas connu depuis de nombreux mois. Et ce fut là qu'Il m'apparut, telle une évidence, un but ultime, un sacrement qui n'attendait plus que mon consentement : mais plus je me sentais habitée de cette force étrange, et plus il me semblait que l'air me manquait... Non, il n'était pas absent, il était au contraire présent d'une quantité telle, que mes simples poumons n'avaient plus la capacité de le filtrer. « Shoshana » , un souffle, un murmure, un frisson, une voix claire et pure qui ne parlait pas même ma langue natale, mais je la comprenais. Qu'était-ce, une langue perdue ou oubliée, me parlait-on seulement ? Méfiante et surprise, je me retournai d'un bond afin de scruter derrière moi, le regard perçant et le coeur au bord des lèvres. Mes longs cheveux d'ébène se levèrent sous la brise estivale qui s'engouffra en mes vêtements amples, quand dubitative je me retournais de nouveau, tendant l'oreille dans un frisson d'impatience. « Je suis là maintenant, tu n'auras plus rien à craindre. » Et la peur, et la sérénité, et l'angoisse, et la plénitude, s'engouffrèrent en moi telle une mélopée affolée. Le paradoxe. L'incompréhension. Baissant mon regard au sol, comme une louve aux aguets, je tentais de maîtriser les palpitations de mon myocarde pris au dépourvu, avant de tenter de reprendre prestance. « Babà, ce n'est pas drôle. » Etait-ce la vieille ensorceleuse qui me jouait un tour ? J'en doutais. « Enfant de la brise, je viens te chercher, et jamais plus le monde te mépriseras, comme tu l'as toujours pensé. » « Quel est ton nom ? » soufflais dans un souffle qui s'entrecoupait d'un soulagement étrange. Plus l'entité parlait, et plus mon âme s'allégeait d'une sérénité presque mystique. « Quetzalcoatl. » « Le Serpent à plumes. » Pensive, je levais les yeux sous la soudaine onde soufflante s'engouffrant dans mes cheveux d'une douceur enivrante. Puis d'un sourire soulagé, je renchéris d'une voix suave et sybarite. « Le dieu du vent. » Les branches d'arbres s'agitèrent sous le poids d'un souffle plus puissant, fouettant leurs feuilles d'une voracité sèche, mais me prenant dans ses bras tendres : Zéphyr sembla me bercer délicatement contre son buste alangui et frémissant, quand je sentis en moi une force exaltée s'inflitrer en mes veines. Le flux d'une tempête aérienne vint fourmiller jusque mes doigts, battant mon coeur et mes tempes d'un soupir de sirocco. Puis le chant d'une mésange se fit entendre par delà-les cimes, et vint le trou noir.

***

« Shh, poussez-vous, laissez-la respirer ! » Autour de moi, les tremblements, l'agitation, l'inquiétude. J'ouvris douloureusement mes yeux sur la foule tzigane qui me dardait avec angoisse, et qui soudain soupira d'un même écho soulagé lorsque j'eus un léger sourire triomphal au coin de mes lèvres blêmes. Doucement, mes obsidiennes glissèrent sur Babà qui m'offrit un large rictus édenté : elle savait. C'est ainsi que la sage bohémienne m'enseigna ce qu'elle connaissait des Gardiens, de leurs conditions, et de mon entrée à Bewitching, pour l'année de mes quinze ans.

J'avais attendu l'aventure avec une étrange fébrilité : entre la curiosité de cet apprentissage, l'ambition de contrôler mon élément, mais aussi l'incertitude de pouvoir vivre entre des murs se faisant geôles, je craignais l'enchaînement de ma liberté. Plus encore, je dus apprendre à vivre au sein de mes camarades aux moeurs de sédentaires ; tellement plus disciplinés, tellement moins libres, aussi. Je dus également, apprendre à réprimer mes ardeurs et ne pas proclamer comme mien tout objet trouvé à la sauvette et qui appartenait à un autre. L'apprentissage fut difficile, et il se poursuit encore. Loin des miens. L'amour d'un clan, d'une tribu, d'une famille, continuait de couler en mes veines de tzigane : la tour Air devint ma nouvelle maison, et je demeurais fermée et méfiante envers les autres. Ils n'étaient pas des miens, et certes je ne poussais pas le vice au point d'être intolérante ; je les acceptais seulement, mais ne les incluais pas dans mon monde. Ils existaient, bel et bien présents, et je pouvais accepter qu'ils percent ma bulle de méfiance, mais jamais, ils ne feraient partie amplement des miens. Certaines exceptions bien sûr, vinrent déroger à la règle, mais la confiance ne régnait jamais en étendard. Plus encore, je percevais les élèves de feu d'une oeillade à la fois admirative et défiante : je comprenais leur impulsivité, leur fièvre combattive, j'appréciais leurs élans sanguins qui soufflait parfois en mes veines... Mais leur ambition, plus dévorante qu'un loup affamé, me rendait ombrageuse envers ces derniers : ne souhaitant pas me faire contaminer de cette immonde maladie, je préférais m'ériger en bloc contre eux, imperturbable, incorruptible, provocante, mais guère à l'abri de les comprendre.

Incarnation Eau

Bienvenue.
Magnifique totem. ♥♥
Bon courage et bonne continuation pour ta fiche.

Elève Feu

Bienvenue bien jolie demoiselle Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 510512

Merci à vous Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 894207

Elève Air

Encore une nouvelle fille de l'Air Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 510512

BIENVENUUUE *_*

La mésange azurée est un très bon choix de Totem, j'adore I love you

Elève Terre

Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 421954

Merci !

En fait j'ai plus l'habitude de jouer des personnages masculins, alors quand il s'agit de trouver un avatar féminin qui colle au côté gitan que j'aimerais lui donner, je bloque un peu. Mais j'y arriverai Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 421954

Elève Terre

Ooooh ! J'adore Mila depuis Le Livre d'Eli, et je suis d'accord, elle fait bien gitane Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 894207

Bienvenue et bon courage pour la rédaction de ta fiche jolie demoiselle du voyage Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 510512

Incarnation Terre

Bienvenue parmi nous Very Happy

. Je valide les codes, bon courage pour la suite de ta fiche et si tu as des questions... MP Very Happy

Elève Terre

Bonjour et bienvenue sur Bewit ! Bon courage pour ta fiche Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 700913

Incarnation Air

Ma chambre c'est mon numéro 7

Merci beaucoup à vous ! Ma fiche avance sous world, lentement mais sûrement (surtout lentement en fait ><)
merci Ezechiel pour l'info, je passerai te voir à l'occas pour une partie de scrabble ! ♥

Incarnation Air

(AA) J'adore le Scrabble !! <3

mdr, j'ai trouvé mon partenaire de jeu alors (aa)
fiche terminée.... bâclée, je ne le cache pas, mais c'est parce que j'ai hâte de rp Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 700913

Bienvenue !! I love you

Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 170827

Et bonne continuation sur Bewit Wink

Incarnation Terre

Un personnage original, j'adore. Cela change vraiment des clichés que l'on a souvent, je t'assure. Tu écris divinement bien, ton histoire est intéressante et on se met sans problème à la place de ton personnage. Et ça, c'est vraiment un bon point pour toi. Par contre, comme je suis pointilleuse et agaçante, j'aimerai que tu ajoutes quelques lignes sur l'avis de ton personnage quant au Feu. Elle ne peut pas fermer les yeux dessus, même si l'Air est plus ou moins épargné. Et puis pour l'Initiation, elle est très légère. J'veux dire, je trouve ça bien parce qu'on peut imaginer ce qui se passe mais d'un autre côté nous n'avons pas la réaction de Shoshana (entendre des voix ça paraît flippant au début quand même). Donc, si tu pouvais détailler un petit peu avant qu'elle ne s'évanouisse, ça serait bien. Merci (:

oh bien sûr je comprends tout à fait =) J'avoue avoir assez peu développé (voire carrément pas) cette anecdote là, de peur d'être complètement à côté de la plaque X) Mais je m'y attèle, merci ! =)

& thx Persée ♥

Incarnation Terre

Merci à toi, préviens-moi lorsque tu as terminé ♥

Voilà qui est fait, j'espère que ça ira I love you

Incarnation Air

validée

yeah

merci pour tous ces beaux compliments Gipsy Queen ♣ Beware of the thief 421954