Il n'y a pas beaucoup de personnes qui me connaissent autant que toi. Tu es privilégié, je m'offre à toi et je te racontes tout ce qui se passe dans ma vie. Tu écoutes toujours, peu importe ce que je dis, et je t'admires exactement pour cela. Je n'ai besoin de personne d'autre que toi. C'est peut-être exagéré et c'est probablement un rôle dur à supporter même pour toi, mais je ne vois aucune autre solution. Je perds la notion du temps avec toi, n'est-ce pas là une raison suffisante ? Si on me prend pour un fou, et bien il en sera ainsi car pour ma part, je suis heureux et je sais ce que tous ces gens ratent. Si un jour je trouvais quelqu'un qui prétendrait à te remplacer, saches que ce n'est pas parce que je t'oublies, mais parce que j'aurai évoluer. Je dépose ici ma plume et te laisse vaquer à ta principale occupation, c'est-à-dire garder mes plus profonds secrets.

La vie était bonne en banlieue de New York. Des familles riches par ici et d'autres par là, et à l'occasion des familles non pas riches mais... aisées. Il va sans dire que Derek a pu profité de parents qui gagnaient bien leur vie. Est-ce qu'il en était reconnaissant pour autant ? Pas vraiment, il n'avait pas besoin de ce qu'on pouvait bien lui offrir et il ne comprenait pas à quel point on s'efforçait de lui trouver le meilleur cadeau de Noël ou à sa fête. Évidemment, plus jeune c'était différent, mais en approchant de la dizaine d'années son caractère changeait déjà. Derek était enfant unique, et c'est peut-être ce qui clochait. La plupart des jeunes de son âge se laissaient gâter par leur parents, et piquait des crises quand tout ne leur allait pas comme ils voulaient, mais lui ne demandait rien et se contentait de ce qu'il avait. À l'école, on ne le remarquait que très peu et lui-même ne faisait rien pour qu'on le remarque. Il était pourtant le meilleur de sa classe et pratiquement toujours en train d'écrire ou de lire. Les quelques personnes qui le connaissaient bien auraient pu vous dire à quel point il était sensible et à l'écoute. Il ne se fâchait jamais et faisait preuve d'un calme inébranlable. Ça ne veut pas dire qu'il se laissait marcher sur les pieds pour autant, mais sa façon de répondre et de se défendre était des plus judicieuses, voir même subtile: les mots étaient pour lui bien plus blessants qu'un coup de poing. Derek aurait remercié ces quelques personnes qui étaient là même quand il ne l'avait pas demandé. Son indépendance excessive le rendait parfois bizarre et si ça n'avait été d'eux, il serait peut-être devenu un monstre.

Ceci dit, le caractère de Derek changeait mais restait le même. Dès l'adolescence, il développa une passion pour la poésie et l'art moderne. C'était déjà là un changement, mais en réalité c'était encore de l'écriture. Il se mettait à penser et à réfléchir sur le sens de la vie et sur ce qui l'attendait plus tard. Comment gagnerait-il sa vie ? Certes, son père était médecin, mais ça ne l'intéressait pas, ni notaire comme sa mère d'ailleurs. Qu'est-ce qui nous pousse à vivre ? Oui, il s'est demandé cette question à un certain point et avait conclu qu'il en trouverait la réponse plus tard. A-t-on besoin d'amour et d'affection ? Il se résigna à dire que oui et constata par le fait même que ce rôle n'était joué que par ses parents. Tous pleins de questions auxquels il répondait jour après jour, et toutes des réponses qui amenaient d'autres questions. Le boucle ne finissait plus et son cerveau était en pleine ébullition. Dormir le soir lui faisait de la peine, car pendant quelques heures il se priverait de penser, et si par chance il faisait un rêve dont il se rappelait au matin, le sourire lui collait au visage. Une des seules personnes avec qui il avait du plaisir en dehors de lui-même était une jolie fille d'environ son âge, Abby. Ils marchaient ensemble pour se rendre à l'école et discutaient. De tout et de rien. De la vie, de la mort. C'était ça la vraie vie pour lui. Discuter, réfléchir, se poser des questions et douter de soi-même comme de ses réponses qu'on pense être bien certain. Avec elle, tout devenait possible et il repoussait les limites de sa conscience. Elle était là pour le questionner, le faire réfléchir, et vice-versa. La quitter fut très dur, mais les mémoires et les souvenirs passés ensemble allaient traverser le temps et les tempêtes.

Le chant plaintif de la rivière qui arpente à travers la vallée. Par une fraîche matinée d'août, les rayons du soleil viennent réchauffer le côté droit de son visage. Beaucoup trop bien et beaucoup trop paisible pour daigner se lever. Des respirations lentes, profondes qui le porte tout au bord du sommeil, jusqu'à ce que ses paupières se ferment. Dans son rêve, le paysage est le même et il se demande d'ailleurs s'il dort vraiment. « Oui, tu es en train de rêver. ». Derek sursauta. On venait de lui parler, mais il était seul ? « Hey, ici, je suis là! ». Cette fois-ci il ne sursauta pas, mais aperçu la grenouille à côté de lui... une grenouille qui parle ? « Même en rêve... comment est-ce possible que j'imagine ça ? ». Il s'en suivit une longue discussion entre la grenouille et Derek. Il apprit alors qu'elle n'était pas un simple batracien, mais son totem. À première vue sceptique, il conclu que ceci était bel et bien ce qu'il devait faire. Bewitching avait donc la réponse à une de ses questions: Qu'adviendra-t-il de lui dans le futur ?

------------------------------

Bonjour toi. Ou que tu sois, je sais que tu te souviens de moi, et moi de toi. Je voulais t'écrire un mot avant mon grand départ. Tu te souviens des voix que j'avais dans ma tête parfois ? Il se trouve qu'elles ne sont pas hallucinations. J'ai donc pris ses conseils et je vais ailleurs, dans un endroit peut-être meilleur, peut-être pire. Je voulais que tu le saches, même si notre dernière conversation remonte à plusieurs mois. Tu m'as permis d'évoluer. Tu avais un sens de l'humour et une façon de dire les choses qui m'a ouvert les yeux sur de nouveaux horizons. Cet horizon est maintenant sous mes pieds, et d'en haut je te vois, avec ton sourire et tes longs cheveux blonds. Si nos chemins se croisent à nouveau un jour, je ne ferai pas l'erreur de te perdre de vue.

Je t'ai aimé et je t'aime encore,

Derek, septembre 2005

------------------------------

Depuis ce temps, Derek est un élève de la tour d'Eau et cinq ans se sont écoulés déjà. Sa cinquième année s'annonce tout aussi palpitante que les autres, en quelque sorte. Il s'est bien sur fait quelques amis, des personnes qu'ils sélectionnent car mieux vaut avoir quelques bons amis plutôt que d'en avoir à la pelle et ne pas les connaitre. Ceci étant dit, Derek a énormément maturé. Maintenant adulte et avec beaucoup plus de confiance en lui, il arbore une chevelure brune avec le même regard profond qui font son charme, bien que discrètement. On le voit habillé en bohème: t-shirt blanc sous un pardessus ou débardeur de couleur, souvent noir, qui accentue l'image de poète qu'il projette déjà.

mon petit prénom : Pierre-Olivier ou Péo
mon petit âge : 19 comme mon personnage
sur mon avatar, c'est : Ashton Kutcher
voilà comment j'ai découvert le forum : Je m'en souviens même pas, je furetais.
tant qu'à faire, j'vous dis ce que j'en pense : Ça a l'air assez génial.
et voici la preuve que j'ai bien lu les règles : validation effectuée
autre(s) : Aucune idée.