Après avoir quitté la Cour Centrale, Jill se rendit dans la forêt sans perdre une seconde. Kerwan avait choisi de la planter, soit, elle s'en foutait complètement. A vrai dire, elle n'avait plus qu'une envie... Chasser. Ou plutôt, Azdar n'avait plus que cette envie. Elle y prennait du plaisir elle aussi, bien sûr, mais ce n'était pas pareil : sous la forme du Cougar, c'était elle qui se retrouvait prise au piège d'un corps étranger au sien. Corps qui, avec le temps, se faisait plus intime, si bien qu'elle pouvait ressentir toutes les sensations, comme si c'était elle qui le contrôlait. Azdar lui laissait quelque fois ce privilège mais lorsqu'il voyait qu'elle ne parvenait pas à avancer sans s'écrouler, il repprennait les rênes avec un ricanement moqueur. Après tout, elle n'avait pas l'habitude de se balader à quatre pattes en pleine forêt, elle. « Crois moi, tu rates quelque chose. C'est bien mieux que de se tenir debout sur deux jambes ! » Théara éclata de rire, son sac se balançant sur son épaule au rythme de ses pas. Elle s'approchait de la forêt à grandes enjambées, les herbes hautes lui fouettant les cuisses. Elle s'arrêta un instant, essouflée, mais la pression exercée par le Cougar dans son esprit la força à repprendre son chemin. Avec une grimace, la jeune femme obéit, le souffle court, les flancs martelés. Elle s'arrêta enfin une fois arrivée en plein coeur de la forêt, sans craindre d'être surprise. « Magne toi... » Théara leva les yeux au ciel, puis elle posa son sac avec précaution sur une souche d'arbre. Elle entreprit ensuite de retirer ses vêtements un à un, frissonant sous l'air froid. « Mais pourquoi tu te mets à poil ? » « Parce qu'à chaque fois, tu craques toutes mes fringues... » Elle leva les yeux au ciel une nouvelle fois, puis plia ses affaires avec soin.

A peine eut-elle terminé de ranger ses vêtements qu'elle sentit Azdar s'infiltrer en elle. Ses mains la démangèrent et elle lâcha un léger gémissement de douleur, alors que son corps changeait subitement d'apparance. Avec le temps, la Métamorphose devenait bien plus facile : elle était plus rapide et moins douloureuse. Jill se retrouva ainsi retranchée dans un petit coin de l'esprit du Totem, savourant cette unique sensation de liberté. Elle sentit son nouveau corps frissonner de plaisir alors qu'Azdar se serrait un peu, lui laissant de la place. Ils partageaient ainsi leur corps à égalité, ce qui la surprit. « Tu as décidé de te montrer généreux, ma parole ? » « Exact... J'ai surtout envie de te voir faire, qu'on rigole ! » Un feulement s'échappa de la bouche du Cougar et Théara lâcha un soupir intérieur. C'était moins gracieux que sa jolie voix... Le Cougar secoua la tête puis se mit à avancer avec majesté, l'air bruissant autour de lui. Les fleurs se tortillèrent, s'écartant sur son passage, alors que l'animal continuait sa route souplement, tranquillement, l'esprit vif et alerte. En chasse, comme souvent en ce moment.

Théara prit son Totem par surprise, forçant leur corps à courir ; Azdar ne râla pas plus que cela, la laissant les guider avec joie. S'envolant par-dessus de vieux troncs, foulant à peine le sol terreux, le Cougar défiait le vent, s'enfonçant plus profondemment dans la forêt. Il en aurait ronronné de plaisir, s'il l'avait pu. Les grands yeux verts de l'animal allaient et venaient sur leur environnement de rêve, dégageant une vague irrésistible. Peur, respect, personne ne pouvait y échapper. Soudain, Azdar se figea, relayant Jill dans un coin de son esprit. Elle se tut, laissant son Totem faire - après tout, c'était lui, le chasseur. Un grognement rageux s'éleva bientôt dans l'air. Le Couger sortit les crocs, le poil hérissé, tendu comme un arc, prêt à bondir. Mais à bondir sur quoi ?

Le Cougar releva subitement la tête, les oreilles applaties, grondant sourdement. Malgré sa puissance, Jill ne pouvait jamais avoir un contrôle total de son Totem : c'était lui le plus puissant, lui qui représentait la Terre entière, lui qui habitait le corps de la jeune femme et non l'inverse. Mais avec le temps, elle se faisait plus forte et plus expérimentée, ce qui lui permettait de prendre la direction des choses lorsqu'elle en avait envie. Mais puisqu'Azdar avait décidé de lui prêter son corps parfait, elle n'avait plus de question à se poser : ils cohabitaient ensemble, en harmonie. L'animal huma l'air avec fièvre, l'exitation s'infiltrant par tous les pores de sa peau. Il avait envie de chasser et Théara n'aurait su dire si c'était elle ou son Totem qui provoquait ce puissant désir. Peut-être qu'ils avaient tous les deux besoins de se défouler clairement, voilà tout. Le puissant animal repprit sa marche, aux aguets, suivant la trace de sa proie. Etrangement, ce n'était pas une chasse ordinaire. C'était... Autre chose. « Ca ne sent pas la biche, c'est étrange, non ? » Azdar ne répondit pas, laissant la question de la jeune femme en suspens. Il était bien trop occupé à sonder son environnement, à la recherche de la proie en question. Le murmure du vent dans les arbres leur était incompréhensible, mais ce n'était pas le cas du chant des plantes : de doux chuchotis suivaient leur passage, semblables à des rires joyeux, comme si les fleurs elles-mêmes étaient heureuse de retrouver leur souverain.

Le couple s'arrêta une nouvelle fois, à l'écoute des chansons végétales. Elles portaient elles aussi une autre présence... Parce que les plantes avaient vu quelqu'un d'autre. Ici, dans cette même forêt. Azdar se tendit à nouveau, tâchant de prendre un air indifférent. « Ce n'est pas la peine de faire comme si je ne comprennais rien, je sais exactement ce qui se passe. Tu as tendance à oublier que j'entends tout. » « Et toi, tu as tendance à oublier que ... » Le Totem ne termina pas sa phrase. Presque aussitôt, une décharge électrique secoua l'animal, provoquant en lui un éternel raisonnement chimique. Ses muscles se contractèrent, lui intimant l'ordre de s'envoler. Le Cougar avança de nouveau avec le plus de discrétion possible, se mettant au couvers des feuilles, seuls ses grands yeux verts brillant dans la pénombre. Un faible bruit de respiration et de feuilles écrasées leur parvint, alors que Jill souriait intérieurement. « Cet homme doit avoir un sérieux problème. Il s'aventure ici, dans ma forêt, comme s'il y était le bienvenu... » Azdar lâcha un sifflement énervé, ce qui amusa la demoiselle. « Et alors ? C'est plutôt drôle, je trouve. Il me prend pour une vulgaire fille de chambre, j'ai envie de lui prouver que je suis capable d'être une femme avant tout. Et même mieux encore. » Le Totem soupira, n'opposant pourtant pas de résistance. Elle faisait toujours tout ce qu'elle voulait, de toute façon.

Le Cougar sortit tranquillement des feuillages, se plantant devant l'Once apparamment surprise. Si le félin avait pu sourire, il l'aurait sans doute fait. Il était nettement moins facile de communiquer sous cet aspect animal, toutefois. Théara devrait se faire comprendre autrement, elle n'avait pas vraiment le choix. Le Cougar irradiait le pouvoir, son pelage fauve scintillant légèrement sous les reflets du soleil. Le bruissement des feuilles ne s'était pas tu, emplissant l'air de son chant majestueux. Et même si Théara savait que le Feu pouvait être très vil, elle n'en avait pas peur. Sous cette forme, elle ne craignait rien ; il lui était impossible de mourir, ce qui n'était pas le cas lorsqu'elle était humaine. Après tout, son corps à elle n'était qu'une simple enveloppe pour permettre à son hôte de vivre. Azdar, lui, n'avait pas peur d'un au-delà puisqu'il en venait déjà. Le Cougar tourna un moment autour de l'autre animal, tranquillement, ses yeux le fixant sans relâche, toujours méfiant. Il dévoila ses dents en guise d'avertissement, le nez froncé. « C'est dingue à quel point ça peut puer, cette bestiole là ! » Jill éclata de rire intérieurement. « J'avais cru comprendre que l'Once et toi étiez loin d'être amis... » Le couple fit volte face de façon à se retrouver nez à nez avec l'Once, l'éclat blanc de ses canines tranchantes lui assurant une certaine protection.

L'animal qu'il attendait sortir enfin des feuilles et le gardien et son totem regardèrent l'autre. Kerwan était toujours aussi furax mais il fut surprit de rencontrer l'incarnation en personne... Apparemment ils c'étaient totalement énervé, si bien qu'ils avaient tous les deux cédés et finit par aller se transformer. Il sentit ses muscles se contracter... Les siens, non, pas vraiment... Ceux de l'Once... Il enfonça ses griffes dans le sol en fronçant le museau... Du coup l'Once sentait qu'il n'était pas chez lui, de toutes façon il le savait depuis longtemps, chez lui c'était dans les grandes plaines enneigés... Il aimait les plaines enneiger, il laissa quelques instant son esprit, ou celui de Daego il ne savait pas, aller vers ses grandes étendus... Daego reprit un peu de place dans la dominance du corps, pourtant Kerwan était toujours aussi énerver, il avait envie de la démolir la petite... L'Once fit un pas sur le côté afin d'être sur que l'idiot ne lui rentrerait pas dedans... Et s'assurer qu'elle ne l'attaque pas en fourbe comme tous bon cougar...

Il se laissa tomber sur son derrière en regardant l'animal montrer les crocs... L'Once sembla sourire amusé tandis que ses prunelle argent pétillait d'amusement. La colère grondait toujours mais rien que la transformation l'avait calmer, il pouvait laisser Daego faire, se laisser aller à ses idées brutal, ses envies de sang... Il tourna la tête en voyant que le gros chat commençait à faire un tour et il le regarda tourner. « Il veut nous observer sous toutes les coutures ? » L'Once gronda pour signifier à l'autre de ne pas se croire tout permit, le prévenir que ce n'était pas parce qu'il ne c'était pas encore prit un coup qu'il fallait croire l'Once peu dangereux... Il ne le vit plus dans son champ de vision et se leva alors sur ses quatre patte pour tourner la tête et pouvoir réagir en un dixième de seconde. Le fauve montrait les crocs, Daego fit de même, de grande canines blanches qui brillèrent à la lumière basse parvenant à percé le feuillage... Cette lumière diffusait une douce chaleurs qui rendait la chaleur acceptable pour le fauve au pelage tacheté qui avait un pelage différent l'hiver ou l'été... Kerwan n'avait jamais croisé l'incarnation lors de ses chasses, c'était la première fois, aussi, humectait-il l'air pour noter son odeur dans son esprit... L'odeur de la forêt hantait ses narines, il faillit en fermer les yeux de bonheur, mais la violence empêchait ce genre de chose...

Elle revint se planter devant lui... Il la regarda, l'animal avait terriblement envie d'attaquer l'autre... Le grondement sourd, l'envie irrésistible de Kerwan.. La violence déferla alors dans l'âme des deux êtres qui se laissèrent aller à leurs plus basique instinct... Ils les croyaient surement calmer, non... La grosse peluche profita que le second félin se soit assit pour avancer vers lui... Il contourna l'autre... Sortant de son champs de vision...

« Attend, j'ai une idée ! » Hors du champ de vision de l'autre Ils échangèrent à nouveau et lorsque quelques chose toucha Théara ce ne fut pas une patte mais une main qui glissa dans la fourrure de l'autre... Kerwan agrippa la fourrure du Cougar en lâchant un petit rire amusé. « Tu te rend compte de ce que tu fais ! »

« Tu aurais préféré que je me salisse à t'attaquer ? »

Sa voix avait été grave, suave, calme, étrangement calme... Ils l'avait murmuré aux oreilles du Cougar après s'être accroupi à ses côtés, non, en fait il ne s'était pas relevé après sa transformation... Il n'avait plus mal lors de ses transformations, sauf lorsqu'il étaient amochés mais là... Il allait fort bien... Sa main resta là, il tenait quelques poils du cougar mais mine de rien était près à déguerpir à toutes vitesse ou à se retransformer, quitte à perdre toutes ses forces... Redevenir Humain venait encore de puiser dans sa colère, sa violence... Il utilisait ça d'abord, c'était un sacré moteur qui lui permettrait toujours d'aller plus loin...

Le jeune Homme était entièrement nue, mais il s'en fichait, l'autre ne pouvait pas le voir... De toute façon il était bien foutu d'après beaucoup alors... Mais il serait emmerder qu'elle le voit nue, quoique... Enfin, bref, il n'y pensa pas immédiatement... Le vent souffla et il frémit tandis que Daego trouvait l'idée amusante...

L'image était étrange, une Allégorie sublime de l'Homme et l'animal... Le blondinet au corps parfaitement formés et un cougar au pelage lui aussi d'une couleur sable... Ils semblaient pouvoir ne faire qu'un alors qu'au contraire ils étaient dissocier... Il sourit tandis que sa seconde main était posé sur le sol.

Le Cougar continua un moment à tourner autour de son ennemi, cherchant à savoir ce qui avait bien pu l'attirer ici, dans un lieu qui n'était absolument pas le sien. De fait, l'Once perturbait le fragile équilibre de la nature par sa simple présence, Théara pouvait le sentir. Les plantes semblaient frissoner de peur et il lui était impossible de les rassurer toutes en même temps. Elle tenta de dissuader Azdar de passer à l'attaque lorsqu'elle se rendit compte que ce n'était pas du tout l'intention de ce dernier. Il se contentait d'observer l'autre animal, avec une curiosité dissimulée. Il s'entendait nettement bien avec la Panthère -et pour cause- mais rencontrer de nouveaux Totems le rendait toujours un brin joyeux. Théara soupira, le laissant à son nouveau jeu. Peu lui importait, de toute façon ; Azdar n'avait pas prévu d'attaquer et cela la rassura. Non pas qu'elle craignait de perdre un tel duel, au contraire. Elle n'avait simplement aucune envie de devoir trop bouger, aujourd'hui. Et donner satisfaction à cette provocation aurait été le réjouir, ce qu'elle ne voulait surtout pas faire. Elle attendit donc sagement que son Totem s'arrête, pour finallement s'asseoir juste devant l'Once, sans le quitter des yeux.

L'autre animal ne semblait pas particulièrement amical. La rage faisait briller ses yeux, mais le couple y resta impassible - il en avait vu bien d'autres et des pires. Soudain, l'Once déguerpit. Interloquée, Jill resta silencieuse une seconde, avant de rompre le silence nouvellement installé. « Le lâche. Il se tire alors qu'il n'était même pas en danger... » Azdar lui intima le silence et le grognement qui s'échappa de la gueule de l'animal fut celui de la demoiselle. Elle n'aimait pas qu'on lui donne des ordres, y compris lorsque ceux-ci venaient de son Totem. Elle se tut néanmoins, scrutant toujours la forêt à l'unisson avec Azdar. Le Cougar tourna la tête et ce fut pour planter ses yeux verts dans ceux d'un homme. Surpris, il fit un demi-pas en arrière, avant de se rendre compte que Kerwan, ayant retrouvé sa forme humaine, avait posé sa main sur lui, serrant ses poils fauves dans sa main. Azdar gronda de rage, les oreilles applaties, les crocs à découvert. Il n'aimait pas qu'on le touche, cela était un pur affront pour lui. Personne n'avait le droit de toucher un Totem, et encore moins une Incarnation. « Ne fais pas le rabat-joie, il ne te fait pas mal ! Et là, de vous deux, c'est toi qui a l'avantage... » Jill tenta de le tempérer et ce fut avec succès. Azdar baissa la tête, tentant d'échapper à la poigne de Kerwan, puis il se tendit lorsque celui-ci lui murmura des paroles qu'il prit pour un défi. Il gronda à nouveau, ses yeux se posant sur la gorge si facile d'accès du jeune homme. Un coup de dent, et il serait mort...

Jill repprit brutament le contrôle de leur corps, empêchant ainsi Azdar de s'attaquer à l'homme. Elle observa Kerwan, la tête légèrement penchée sur le côté, le détaillant lentement et avec provocation. Après tout, il y avait aussi une femme dans ce corps, et pas qu'un simple animal. « Le simple animal t'emmerde, Théara ! » La jeune femme ne releva même pas, fixant toujours Kerwan. Que cherchait-il, ainsi ? Il était accroupi juste à côté du Cougar, une main au sol, l'autre reposant dans la fourrure du félin. Celui-ci posa une fraction de seconde sa tête dans le cou du jeune homme, avant d'expirer doucement son air, faisant ainsi frémir Kerwan. Ce simple contact ne dura qu'une infime portion de temps, mais elle espérait qu'il comprendrait. Elle ne lui voulait pas de mal, elle. Et elle n'était pas liée à Woann pour la vie entière, non. Elle et lui était deux êtres bien définis et indépendants, aussi n'appréciait-elle pas qu'on la juge en pensant à Woann. Le Cougar reposa les yeux sur Kerwan, ses yeux semblant sourire. Puis il recula de quelques mètres, avant de secouer la tête, offusqué. C'était la femme qui le faisait vivre, et la femme ne tenait pas du tout à se métamorphoser devant lui de la sorte. Le Cougar coucha donc une oreille et gratta le sol du bout des griffes, lui intimant de se retourner. Elle aurait alors le temps d'aller récupérer ses affaires sans qu'il ne puisse la voir nue. Au fond, elle n'était pas si dépravée qu'on le pensait, Théara avait une certaine pudeur. Et elle se respectait énormément.

L'animal sembla surprit de le voir... Sa transformation n'était-elle pas silencieuse ? Hurlait-elle encore à la vie, à la mort quand elle changeait de forme ? Voilà des mois qu'il ne le faisait plus lui, il avait fait du silence la pire de ses tortures et pendant la souffrance jamais n'ouvrait la bouche.. Il ne déserrait jamais les dents lorsqu'il souffrait, préfèrent ne jamais offrir ce plaisir à l'autre, ou simplement laisser d'autres jouir de sa souffrance... Immonde souffrance...

Le grondement sourd ne lui fit pas peur, au contraire il en ricana un instant avant de sentir l'animal bouger sous sa main, il desserra sa poigne afin que la créature puisse partir, s'éloigner, il garda cependant sa main sur la bête pour que ses long doigt de pianiste puisse glisser sur le pelage fauve de l'autre.... Le grondement reprit et l'animal aux iris kiwi détacha son regard du sien et il sut qu'il jouait avec le feu, avec la mort... Il sourit doucement, un sourire signe qu'il le savait, il le sentait... Elle ne pouvait pas s'en empêcher, il fallait qu'elle menace... Il cessa de sourire le mettant au défis d'attaquer...

Soudain la situation changea, devenant étrange, particulière et vraiment... Bizarre... Très Bizarre... La Cougar n'eut plus le même regard, un regard différent... Et il bougea... Kerwan faillit reculer mais ne bougea pas, curieux de ce qu'allait faire l'animal dont le regard semblait avoir perdu cette étincelle bestiale que lui ne perdait plus, quelques soit sa forme... Le contact de la tête de l'animal le surprit, il ne comprenait vraiment pas, lui qui cherchait la bagarre, qui emmerdait l'autre se retrouvait dans une position particulière... Douce... Presque tendre en fait... oO Il sentit le souffle chaud, fétide de l'animal sur son coup et un nouveau frisson couru sur son échine tandis qu'il secoua un instant ses épaules... « Euh... Elle fou quoi là ? C'est l'incarnation ça ?! »

Kerwan ne répondit pas, il ne comprenait pas tellement... Elle voulait quoi là ? Le calmer ? Obtenir quelques chose de lui ? Elle n'aurait rien ! Ou alors... Lui prouver qu'elle pouvait dominer son incarnation... Ou ? Mouais, elle devait jouer à ça avec Woann... A moins qu'au contraire elle voulait lui signifier qu'elle ne lui voulait pas de mal ? Se laisser attendrir ? Elle le prenait pour qui là ?! M'enfin, cela eut quand même le don de l'apaiser...

L'animal recula et lui fit un signe bizarre... oO Instinctivement Kerwan devina ce que voulait l'autre... Là ou lui avait oser se retransformer sans penser à sa pudeur la jeune femme ne pouvait pas faire cela par pudeur justement... >_< Kerwan songea que tout l'établissement ou presque avait du lui passer dessus alors que franchement, elle ne devait pas avoir grand chose de spécial... Et puis, franchement, qu'un autre la voit alors que Woann l'avait vue... Oui, oui, c'est chiant mais Kerwan n'avait vraiment aucune considération pour Woann...

Il réfléchit quelques secondes... « Accorder ou ne pas accorder d'importance à l'incarnation ? » ricana Daego arrachant un sourire amusé à Kerwan. Le jeune Homme étant très proche de son totem prit la décision de réfléchir un peu, cela ne lui arrivait pas souvent mais parfois...

« Je vais chercher mes fringues, tu permet ? »

Sans attendre d'autorisation il se tourna toujours accroupis. Inutile qu'elle voit ce qu'elle n'avait pas encore put voir puisque sa position camouflait ses plus fragile partie... xD Il fut heureux de voir qu'il n'avait qu'un bond à faire pour être hors de vue de la jeune fille. Il fit se bond et en faisant la route sans se sentir intimidé il laissa son esprit réfléchir, chose qui lui arrivait souvent loin des Hommes... Personne ne pouvait le voir, il avançait souplement s'arrangeant pour ne pas s'égratigner... Il parvint sans peine à la clairière et récupéra, son boxer... Il sauta dans celui-ci, puis dans son jean, enfila ses baskets sans chaussettes, chaussettes qu'il fourra dans sa besace avant de repartir vers la clairière ou il avait abandonné Théara sans vraiment espérer qu'elle y soit... Il n'y retournait que pour prouver qu'il n'était pas lâche et qu'il n'avait pas filé après l'avoir laissé sans encombre...

Elle voulait lui prouver quelques chose, il le sentait et venait de décider de lui offrir le droit de tenter de lui prouver. Cependant il savait au fond de lui qu'il ne devait pas trop la croire, que son regard d'ange n'était qu'un façade, de toute façon il n'était pas de ce genre là... Il sourire ironiquement... « Jouons Daego, jouons... » Elle l'avait pourtant dérouté et il était calme maintenant, enfin, presque calme, car en la voyant il savait ne pas pouvoir s'empêcher de s'énerver. Il voyait Woann en elle, il voyait cet abruti profond, il la voyait comme une petite chose faible, dégoutante qui se laisse faire d'un con...

« Et bien joue, joue... » répondit l'animal tandis qu'il écartait les dernier buissons pour se retrouver dans la clairière...

Le Cougar attendit sagement que Kerwan décide de se retirer. Théara n'avait pas l'extrême envie de se promener nue dans la forêt, mais s'il l'y obligeait, elle n'aurait pas le choix. Au fond, la gêne de durerait pas bien longtemps. C'était toujours ainsi et puis quelques minutes suffisaient pour lui faire oublier sa nudité. Les oreilles comme montées sur des pivots, l'animal lâcha un petit soupir exaspéré. Il faisait vraiment exprès de la faire poireauter ainsi ? Que pouvait-il bien en tirer, de toute façon ? Elle avait bien compris qu'il prennait un malin plaisir à la provoquer et elle le lui rendait bien. Mais à présent qu'elle l'avait vu redevenir humain -et nu, en plus-, elle ne se sentait plus aussi à son aise dans la peau de son Totem.

KERWAN •• « Je vais chercher mes fringues, tu permet ? »

Bien sûr qu'elle lui permettait, songea t-elle avec ironie. Elle l'y encourageait même, d'ailleurs. Elle accueillit donc le départ du jeune homme avec soulagement et se rentransforma presque aussitôt, frissonnant sous l'air frais. Jill regarda autour d'elle, ses boucles blondes lui tombant sur les épaules, lui donnant un air sauvageon. Tant pis. Elle inspecta les alentours, histoire de vérifier qu'il ne l'observait pas en douce - quoique, même s'il le faisait, cela ne l'empêcheraitpas de dormir -, puis elle repartir en direction de la souche sur laquelle elle avait laissé ses affaires. La demoiselle se rhabilla avec délice, se sentant tout de suite bien plus naturelle. Non pas qu'elle n'aimait pas être nue, cela dépendait juste des circonstances.

Dès qu'elle fut de nouveau prête, Théara Jill resta un moment à fixer les arbres, sans savoir ce qu'elle devait faire. Devait-elle retourner le voir, ou bien était-il parti ? « Peut-être qu'il t'attend et qu'il te tend un piège. Il n'a pas l'air très saint d'esprit. » Elle sourit à la remarque d'Azdar, mais finit par hausser les épaules. « Je ne sais pas. Mais ça ne me coûte rien d'aller vérifier. » La jeune femme regagna donc la clairière dans laquelle elle s'était trouvée quelques instants plus tôt face à Kerwan. Elle haussa un sourcil en voyant qu'il n'était pas encore revenu. Avait-elle été plus rapide que lui, ou bien comptait-il ne pas revenir ? Soupi. Elle s'installa sur une vieille branche et s'appuya contre un tronc d'arbre, songeuse. Elle verrait bien, s'il n'y avait toujours personne d'ici quelques minutes, elle partirait. De toute façon, elle n'avait pas l'intention de rester à papotter avec lui toute la nuit.

Alors qu'elle perdait tout espoir de le voir arriver, Kerwan fit son apparition, sortant tranquillement des fourrés. Elle arqua ses fins sourcils, moqueuse, sans bouger d'un poil.

THEARA •• « Tu en as mis du temps. Je me suis dit que tu avais battu en retraite... »

Elle savait qu'elle allait l'agacer à nouveau, mais peu lui importait. Elle était d'humeur rieuse et c'était ainsi, point à la ligne. Si cela ne lui plaisait pas, il était tout à fait libre de s'en aller, elle n'allait quand même pas le retenir. Elle baissa les yeux sur sa tenue et épousseta son jean, avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas totalement reboutonné son chemisier. Elle leva les yeux au ciel, puis referma les deux boutons manquants. Il aurait pu croire qu'elle cherchait à s'attirer ses faveurs, mal placé comme il était. Alors que c'était bien loin d'être le cas ; elle avait bon goût, quand même. Même si, de toute évidence, Kerwan et elle ne partageaient pas les mêmes centres d'intéret. Tenant enfin un sujet de discussion, elle repporta son attention sur le jeune homme, souriante.

THEARA •• « Et si tu me disais pourquoi tu me détestes ainsi ? Ou plutôt... Pourquoi tu détestes Woann ? »

A vrai dire, cette situation l'intriguait. Pour qu'un élève du Feu soit contre son Incarnation, il devait forcemment y avoir anguille sous roche. Jill n'était pas d'une curiosité maladive, elle aimait simplement se tenir au courant des faits. Et là, elle pressentait qu'elle pourrait apprendre des choses intéressantes.

Alors qu'il mettait un pied dans la clairière le jeune Homme sut qu'il avait bien fait de revenir... Un vent frai vint jouer avec ses boucles pailles et certaines tombèrent devant ses yeux. Le vent semblait aimer jouer avec ses cheveux, pourtant court... Il laissa un sourire confiant apparaître sur ses lèvres rosé, dont une portait encore son pincar. La responsable qui était là, sous ses yeux clair.

Il la détailla lentement du regard, remarquant qu'elle avait mal remit ses boutons de chemisier, il hésita un instant... En avait-elle fait exprès pour aguicher ou n'étais-ce qu'un oublie de sa part ? Il ne chercha pas tellement à savoir... Il n'était pas du genre à se cacher les yeux, il assumait son caractère d'homme... Il ne loupa donc pas l'occasion pour avoir la fugace images de ce que la jeune femme cachait sous ses vêtements, une poitrine très certainement parfaite... Le souffle régulier de la jeune fille avait presque un effet hypnotisant lorsqu'on regardait ainsi la naissance de ses seins... La poitrine montait et descendait, elle semblait tendre le tissus du chemisier à chaque inspiration et retourner se cacher à chacune des expirations régulière de l'enfant. Cela donnait presque envie de la déshabiller pour baiser cette poitrine provocante... « C'est l'incarnation Kerwan. » Il s'ébroua lorsque Daego lui murmura ce point important pour finir par se désintéresser du buste de la jolie blonde – qui pourtant avait éveillé en lui quelques idées et envies malsaine. - Il plongea ses prunelles argent dans celle de la jeune femme en s'approchant d'elle d'un pas souple, félin. Il avait un port altier, et ses cheveux blond tombaient un peu devant ses yeux à cause du coup de vent ayant eut lieu peu avant. Il passa une main dedans et ils restèrent en arrière libérant son front, offrant une vue délicieuse de son visage.

« J'ai pris mon temps. Pourquoi aurais-je fuis ? Nous ne sommes pas tous lâche. »

Le ton de sa voix était celui d'un homme exaspéré par de tels parole. IL n'était pas Homme à fuir, même s'il y avait songé il ne voyait pas cela comme une fuite. Il aurait juste préféré ne pas retourner s'ennuyer auprès de l'amante de Woann... Il la regarda avec un sourire méprisant, signe que si elle pensait cela de lui c'est qu'elle avait songer à fuir elle, et donc qu'elle était ce qu'elle lui reprochait... Elle fit un signe d'épousseter son jean et il en profita pour finir de se revêtir, s'assurant qu'il ne lui manquait rien ! Non, c'est bon. Ce soir il irait prendre une douche d'une heure, il avait l'impression que l'odeur de la jeune fille venait jusqu'à lui et il ne tenait absolument pas à ce que cette odeur marque sa peau. Elle reboutonna sa chemise et il trouva cela plus sage...

La jeune femme reprit la parole immédiatement et ce qu'elle dit mit kerwan dans un autre état d'esprit... Il laissa son regard brûler de haine, ce n'était pas le genre de questions à poser... Encore moins ensemble ! Il approcha son visage de celui de la jeune fille, un sourire sadique aux lèvres...

« Ce n'est pas que je n'aime pas Woann, bien qu'il soit aussi bête que ses pieds... On est trop différent... Et puis je ne supporte pas l'autorité, la hierarchie... »

Il laissa son sourire devenir carnassier.

« Si j'appreciait et que je me laissait faire de Woann je ne serais pas vraiment un feu. C'est sa le véritable esprit de rébellion, n'être au service de rien ni personne... Tu es Incarnation mais tu accepte de n'être qu'un pion, tu es donc aussi conne que lui... »

Kerwan recula et posa son sac par terre pour reboutonner à son tour sa chemise qu'il avait laissé ouverte en l'enfilant quelques instant plus tôt. Son corps entier frémissait de cette chaleur, de cette furie animal qui vibrait en lui... Il sentait le sexe sale, l'acre bestialité, le crépitement du feu... Tout cela n'est pas ragoutant et pourtant, pourtant c'est une odeur d'homme, Homme de la rue dont les mains rugueuse, dont la peau abimé prouve que la brutalité à toujours fait partie de son quotidien. Il était un amant étrange, parce que malgré ce qu'il était la femme avait sa considération, comme son égale... Il ne considérait pas les jeune fille comme juste bonne à écarter les jambes, non, comme des personne et c'est certainement pour cela qu'il faisait un bon amant, il ne pensait pas qu'à son plaisir égoïste avec celle qui en valait la peine...

Théara Jill lui rendit son sourire, un brin provocatrice. Le regard qu'il lui avait lancé ne lui avait pas échappé, bien au contraire. Elle s'était délectée de son air concupiscent, prenant plaisir à le voir se battre contre lui-même de la sorte. Elle devait reconaître qu'il avait une certaine maîtrise de lui-même, ce qu'elle appréciait. Les gens qui cédaient trop facilement à leurs envies étaient d'un ennui mortel, à ses yeux, aussi se réjouissait-elle de voir qu'il avait la force de caractère de résister. Mais plus encore, il n'avait honte de rien. Elle haussa un sourcil, toujours adossée à son arbre, dans une posture négligée, relâchée. S'était-il endu compte qu'il l'avait presque dévorée des yeux ? Elle, la putain de Woann, comme il prennait plaisir à le lui répéter ? Jill secoua lentement la tête. Elle ne cacha pas non plus son regard appréciateur, détaillant les lignes de son visage qui semblait si froid. Pourtant, elle était certaine qu'en souriant, il pouvait faire des ravages. Peut-être réservait-il ses émotions autres que la haine et la violence à des cas isolés. A Noël, sans doute ? Une fois par an, c'était déjà un bon début.

KERWAN •• « J'ai pris mon temps. Pourquoi aurais-je fuis ? Nous ne sommes pas tous lâche. »

Son aigreur la fit sourire un peu plus. Elle haussa les épaules, le regardant venir vers elle d'un pas nonchalant. Elle n'avait pas songé une seule seconde qu'il se défilerait, au contraire. Mais l'énerver lui faisait plaisir, il n'imaginait pas à quel point. Elle se passa une main dans les cheveux avec ostension, son simple geste soulignant ses courbes adorables. Elle se savait jolie, mais elle n'en abusait que très rarement. Dans les cas d'urgence, disons. Celui-ci n'en était pas un du tout, mais cela l'amusait, alors...

Jill savait qu'elle l'avait mis en rogne. Prononcer le simple prénom de Woann suffisait à le faire s'énerver. Mais plus il était violent et haineux, plus elle le trouvait attirant. Elle avait sans doute un instinct primaire violent, elle aussi. Un sourire aguicheur se dessina sur ses lèvres roses, alors que Kerwan se penchait vers elle, soutenant son regard flambant alors qu'il l'insultait ouvertement. Elle ne cilla même pas, amusée de la situation. Il se trompait lourdement sur son compte. Comme tout Bewitching d'ailleurs. Elle n'agissait que dans le simple but de protéger sa mère la Terre. Et pour cela, il fallait absolument qu'elle s'allie au Feu, afin de préserver son Elément des ravages. Et pour s'allier au Feu, il fallait plaire à Woann... Ce qu'elle avait parfaitement fait, elle s'en féclitait toujours. Mais elle ne voulait pas de guerre. Elle aimait la Terre bien plus qu'elle n'aimait le genre humain et elle serait prête à donner sa vie pour elle. Parce que c'était son rôle, parce qu'elle était née uniquement pour cela. Aussi se chargerait-elle de retourner sa veste le moment voulu... Pour laisser le Feu sur le cul. Pour protéger sa raison d'être et pour offrir à la Terre une chance de dominer. Oh, elle n'avait pas du tout cet instinct de domination que seul le Feu avait, non. Elle voulait vivre comme elle l'entendait et cela ne lui serait possible qu'une fois que la Terre aurait échappé à la violence. Elle vivrait seule, comme elle l'avait toujours fait. Et en se retournant contre Woann, Théara gagnerait, parce qu'elle aurait accompli sa destinée. Alors peu lui importait s'il lui fallait mentir et faire du mal. Elle avait cessé depuis longtemps de croire en l'humanité. Il n'y avait plus qu'une seule chose qui valait à ses yeux : sauver l'Elément qui avait engendré tous les autres. « Et tu y arriveras, parce que j'ai confiance en toi. » Jill sourit pour elle-même. Oui, elle y arriverait. Et peu lui importait ce que Kerwan pouvait penser d'elle. Elle était bien loin d'être la vulgaire putain du Feu. Elle offrait tout à la Terre. Mais pour la sauver, elle devait alimenter les rumeurs. Elle devait faire comme si elle n'avait rien dans la tête. Paraître idiote était la solution : personne ne se posait de question sur elle.

Théara avait souvent peur. Tous les jours, même. Mais elle avait du cran, bien plus que n'importe qui. Elle avait su dès le jour de son Initiation qu'elle devrait mourir pour permettre à son Elément de vivre. Et chaque matin en s 'éveillant, elle savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour tout mettre en place afin de gagner.

KERWAN •• « Si j'appreciais et que je me laissais faire de Woann je ne serai pas vraiment un feu. C'est ça le véritable esprit de rébellion, n'être au service de rien ni de personne... Tu es Incarnation mais tu acceptes de n'être qu'un pion, tu es donc aussi conne que lui... »

La jeune femme sourit, s'approchant un peu de lui de façon à effleurer ses lèvres des siennes.

THEARA •• « Je suis le meilleur pion, tu n'imagines pas à quel point... »

En effet, il ne savait rien d'elle. Et elle ne le dirait jamais. Elle savait au fond d'elle-même qu'elle n'avait pas son mot à dire : sa destinée était toute tracée et elle y était dévouée corps et âme. Rien ne pourrait la dévier de sa route. Elle le regarda se lever pour s'éloigner, ses yeux gris glissant sur son corps athlétique. Elle ne doutait pas du fait qu'il devait avoir un bon nombre d'amantes. Après tout, il vivait du Feu, et le Feu n'était pas réputé pour son abstinence. A force de le cottoyer pour l'endormir, Jill perdait son innocence Terrestre. Elle enviait les élèves qu'elle guidait vers la sûreté, parce qu'eux n'étaient pas obligés de se forger un autre personnalité, parce qu'ils étaient libres et qu'ils n'avaient pas besoin de changer. Rester des heures à peindre, à aimer la vie et les plantes... Elle avait été ainsi, un jour. Mais ce jour était révolu et elle était l'Incarnation. La nostalgie fit briller ses yeux mais cela ne dura pas longtemps. Elle la chassa en y remettant sa froideur habituelle puis elle repporta son attention sur Kerwan.

THEARA •• « Tu aurais pu être Incarnation. Mais il te manque une chose fatale... Le dévouement. »

Elle soutint à nouveau son regard, avant de baisser les yeux vers ses mains. Elle avait tué, elle s'était souillée. Mais tout cela n'avait pas d'importance, elle n'agissait que pour vivre... Parce qu'elle vivait au travers de la Terre, au travers des regards confiants des élèves qui l'aimaient et qui la vénéraient. Le dévouement. Même Woann l'avait. Il aimait le Feu, il l'aimait d'un amour que Kerwan n'aurait pu envisager. Et c'était pareil pour elle-même. Seules les Incarnations avaient cette capacité à aimer sans condition l'invisible. Mais elle ne doutait pas de la force du jeune homme à ses côtés. Il aurait pu l'être, oui. Mais peut-être que Woann lui avait volé sa place.

Kerwan la laissa faire ce qu'elle voulait. Il la suivit des yeux, ses doigts sachant parfaitement boutonner sa chemise sans qu'il n'eut besoin de les regarder faire. Il ne dit rien, une forme de respect envers son silence. Il la laissa à ses idées, ses tourments, ses envies, ses rêves, ses peurs... Ses propres idées parvinrent jusqu'à son cerveau, ses tourments concernaient surtout ses envies de tuer, cette envie inéluctable qui ne trouvait jamais de satisfaction revenant encore et toujours... Ou encore le fait qu'il soit blasé de ceux vivant autour de lui, n'aspirant plus qu'au silence des hauts plateaux... Oui, ce soir il avait envie de solitude, cette solitude effrayant certains, attirant d'autre, elle l'avait calmer par la violence qu'elle avait, une violence rare et aussi puissante que la sienne... Il avait déjà du mal à gérer ses propres soucis, sa propre violence alors s'il devait s'occuper de ceux de la jeune fille... Il laissa sa chemise ouverte sur deux boutons et elle répondit alors qu'il venait de glisser une main dans sa poche pour récupérer son paquet de clope...

Elle avait le don de l'énerver, et puis, cette réflexion qu'il venait de lui offrir à haute voix demandait une autre forme de réflexion, il prit une clope reglissant le paquet dans sa poche tandis qu'elle s'approchait de lui. L'élément qui vivait en lui semble grandir, prendre plus d'importance et lorsqu'il releva les yeux le feu vivait au cœur de ses prunelle. Il aimait jouer avec ce don formidable, ce cadeau des cieux qu'il maitrisait et qu'il aimait à utiliser...

Il la regarda s'approcher, leurs lèvres se frôlèrent alors qu'il allait porter sa clope à ses lèvres... IL la garda entre ses doigts sans l'allumer, la laissant faire voir si elle allait faire quelques chose. Sa voix lui arracha un frisson... Le fait qu'elle ait une aussi grande gueule que lui, qu'elle se batte verbalement avec lui l'exitait et il fallait qu'il se fasse violence pour ne pas la clouer au tronc dans leurs dos. La violence, toujours la violence... Il était d'une violence étouffante presque, une violence qui lui arrachait parfois des larmes de douleurs, une violence inhumaine qui le faisait vivre... Kerwan lui sourit, un sourire comprit et soudain le reste de son être tomba des nue sur l'affirmation de la jeune fille et son visage froid, haineux, violent changea...

Il détourna violemment le regard tandis que la voix de l'enfant raisonnait plus loin que ses oreilles... Cette vois rebondit dans son crâne sans que personne ni répondit... Le silence se fit, Kerwan ne sut que dire, que répondre... Lui, incarnation ? Non, il n'en aurait jamais eut le pouvoir, il aimait le feu, il aimait son élément, il aimait le contrôler, l'apprivoiser, il passait des heures à se l'approprier mais il n'était pas du genre à mourir pour lui... Il combattait le feu par le feu, s'il mourrait cela serait en combattant d'abord une cause qui lui paraitrait mérité, cette bataille du feu contre les autres éléments ne lui paraissait pas logique, ce qu'il voulait c'était toujours mieux contrôler ses dons, cette faculté de crée l'indéfinissable, de faire vivre l'invivable... Il passait d'Humain à animal, d'animal à Humain... La magie qui coulait dans ses veines était sa sources de vie, de questionnement, d'apprentissage et il ne donnerait sa vie que pour tous cela... Pas le feu en particulier mais pour cette magie coulant dans ses veines, nourrissant sa violence, s'amusant de ses vices...

« Crois tu vraiment que l'être qui habite Woann se serait donner la patience et la force d'apprivoiser Kerwan ? Crois-tu qu'il aurait accepter que la seul abnégation de Kerwan, soit envers la magie qui vous habites et pas uniquement le feu ? Ne parle pas de dévouement sans connaître... »

La voix qu'avait Kerwan était la même, pourtant l'intonation était bien différente, plus sage, plus dangereuse aussi... Comme un feulement rauque, un grondement sourd. Son regard n'était plus le même non plus... Ce regard si transparent avait changé et le feu qui y habitait semblait se mêlé à la glace des stépes froide ou vivait naturellement l'Once.... Il était rare que Daego et Kerwan s'entremêle de cette façon, ils ignoraient si d'autres savaient le faire mais depuis quelques semaines lorsque Kerwan n'en pouvait plus, lorsqu'il ne voulait plus c'était l'Once qui prenait le dessus... La première fois était quand le jeune blondiné c'était saouler à ne plus reconnaître sa gauche de sa droite, l'Once avait alors combattu l'autre être et il avait finit par trouver les commandes et la façon de faire... C'était peu pratique... Vraiment...

La raison pour que Kerwan lui ai cédé la place ? Il ne savait que répondre, et Daego avait eut la furieuse envie de répondre... Kerwan secoua sa tête de droite à gauche et son regard redevint celui de l'être violent. Et l'être Violent se colla presque à Théara passant une main sur la joue de la jeune fille pour lui murmurer de doux mots...

« Je n'en ai rien à faire des autres, je tueraient presque certains de mes propres mains tellement ils m'exaspère... Tu as la chance d'être assé agréable pour charmer mon être et que je ne cède pas à la tentation... »

La voix était redevenu comme avant, chaude, suave, sensuel, cette voix d'amants comme une caresse qui vibrait de cette violence tandis que ses yeux acier se plongeaient dans ceux de la jeune fille et qu'il l'embrassait. Il changeait, de Kerwan à Daego, de Daego à Kerwan... Mais là il n'y avait pas de doute, c'était Kerwan qui voulait déstabiliser la jeune femme et à la fois continuer de la haïr...

Jill observait toujours Kerwan, ne sachant pas quel effet ses paroles auraient pu avoir sur lui. Après tout, elle ne savait rien de lui, la seule chose qu'elle ressentait était sa haine profonde, peut-être injustifiée. Pourquoi était-il si chargé de sentiments contraires, le poussant à la violnce ? Elle-même n'en savait rien. Autrefois, elle avait été une enfant solitaire et pourrie gâtée. Certess, elle l'était toujours, mais à l'époque, elle ne voyait pas la haine de la même façon. Tout lui semblait dérisoire, c'était des affaires d'adultes. Mais son expérience d'Incarnation lui avait appris que l'on pouvait devenir adulte bien plus vite qu'on ne le souhaitait. Elle soupira et croisa les bras, sans le quitter du regard. A vrai dire, il avait l'air d'aimer sa propre haine. Cela ne la déroutait pas, au contraire. C'était à cause de la folie humaine qu'elle avait été appelée, et c'était à cause de cette même folie qu'elle avait appris à se méfier et à se battre.

La demoiselle sourit légèrement en le voyant destabilisé. Avait-elle marqué un point, l'avait-elle poussé dans ses retranchements ? Elle ne demandait qu'à le voir plus furax encore. Sons sourire s'élaergit alors qu'elle voyait la violence quitter le visage de Kerwan, comme si elle glissait lentement de lui. Interloquée, la jeune femme resta sur ses gardes, le scrutant sans cesse. « Tu crois qu'il est malade ? Il a pas l'air bien, là. Si il te vomit dessus... » Azdar étouffa un rire nerveux, mais Jill n'en tint même pas compte. Elle haussa les sourcils, étonnée de la réaction de Kerwan. Elle avait simplement dit la vérité. Oui, elle l'aurait bien vu Incarnation. Cela lui posait-il un problème ?

... •• « Crois tu vraiment que l'être qui habite Woann se serait donner la patience et la force d'apprivoiser Kerwan ? Crois-tu qu'il aurait accepter que la seul abnégation de Kerwan, soit envers la magie qui vous habites et pas uniquement le feu ? Ne parle pas de dévouement sans connaître... »

Le coeur de la jeune femme s'arrêta un instant et elle déglutit. Comment pouvait-il faire cela ? Il n'aurait pas du. Il n'aurait pas pu. Les seuls Totems qu'elle avait cru capables de s'exprimer via leur forme humaine étaient les Incarnations... Mais lui... Il n'en était pas une. Elle leva les yeux vers Kerwan, le fixant, destabilisée. Il semblait scintiller, la haine ayant quitté ses yeux, laissant place à une sagsse qui lui hérissa la peau. Il y avait autre chose.

THEARA •• « Oui. Oui, il aurait réussi... Parce que Vous, Vous l'avez fait. Et, de Vous à moi, je crois qu'il est pllutôt corriace... Alors oui, je n'en doute pas. Il aurait pu l'être. »

Jill ne baissa pas les yeux, soutenant le Totem du jeune homme. Cette conversation la laissa pantoise quelques secondes et elle s'apprêtait à en rajouter lorsqu'elle se rendit compte qu'il revenait vers elle. Elle fronça les sourcils, cherchant à savoir lequels des deux s'approchaiet. De toute évidence, ce n'était plus le Totem. L'expression froide de Kerwan avait reppris le dessus et elle s'autorisa à sourire. Voilà qui était mieux. Azdar grogna en elle-même mais elle le rabroua. Elle n'avait absolument pas peur de lui.

Un tressaillement brusque la surprit alors que Kerwan lui caressait la joue. Elle serra les lèvres, soutenant son regard, s'interdisant de baisser les yeux. C'était à lui de le faire, parce qu'elle était une Incarnation.

KERWANN •• « Je n'en ai rien à faire des autres, je tuerai presque certains de mes propres mains tellement ils m'exaspèrent... Tu as la chance d'être assez agréable pour charmer mon être et que je ne cède pas à la tentation... »

Théara sourit furtivement. Elle avait une réponse toute prête, tellement évidente. Mais elle n'eut pas le temps de la placer, quel dommage. Il s'empara brutalement de ses lèvres, se collant à elle, l'étouffant presque. Offusquée, Jill tenta de le repousser de toutes ses forces, refusant catégoriquement de lui répondre. Ses poings lui martelèrent le dos, ses ongles déchirèrenet sa peau et pourtant, il ne lacha pas prise. Abattue par sa bataille vaine, la jeune femme resta de marbre, subissant ses avances sans un mot. Elle sentait son souffle brûlant sur elle, la masse de son corps la plaquait contre l'arbre, exigeante, décidée. Elle ne pouvait rien faire. Et pourtant, elle n'avait pas envie de lutter. Le voir si accroché éveilla en elle une désir sauvage, traître et mauvais. Elle enfonça ses doigts dans les boucles de Kerwan, l'attirant subitement à elle, ses lèvres répondant aux siennes avec une arder qu'elle ne pouvait contrôler. Leurs corps s'écrasèrent, mais elle ne cherchait plus à le repousser. Elle répondait à ses baisers sournois, aspirant ses lèvres, le goûtant, s'enflammant de ses caresses.

Théara le chassa sauvagement, l'écartant d'elle sans prévenir. Elle braqua ses yeux gris dans les siens, essouflées de son combat, ses doigts toujours emmêlés dans ses cheveux.

THEARA •• « Cède donc à ta tentation... Tue moi... »

Elle le provoquait délibéremment, les jours rougies, le souffle court. Son coeur battait violemment, abasourdi par cett attaque vile mais aussi par la force de son désir. Elle ne perdait jamais le contrôle. Il fallait qu'elle le reprenne, même si pour cela, elle devait le forcer à la tuer.

Daego avait pourtant prit le temps d'écouter attentivement Théara, voyant par Kerwan, sentant, réfléchissant à travers lui... Les deux êtres en étaient loin de certains autres gardiens ne s'entendant pas avec son totem, il faisait corps avec lui, il était presque lui... Je dis bien presque car il avait encore cette fougue de la jeunesse, se caractère violent, tranchant des jeune Feu... Quoique déjà les premier prémisse de son assagissement se percevaient car il n'avait pas cogné la jeune fille à la première remarque acerbe...

Kerwan lui la sentit frémir sous ses doigts tandis que leurs regards se battaient. Le jeune Homme ne voulant pas céder, elle ne voulant pas baisser les yeux... Kerwan ne pouvait éprouver plus de plaisir que de la sentir résister, il n'aurait pas trouvé cela amusant qu'elle lui résiste, elle aurait perdue tous intérêt à ses yeux mais là... La Terrienne l'interressait même s'il tentait intérieurement de se ressaisir... Kerwan ne fonctionnait ainsi, il lui fallait des relations de haine, de rage, de violence pour désirer... Il aimait son père par la haine sans borne qu'il lui portait encore, par la crainte qu'il en avait et par cette violence qu'ils avaient toujours eut tous les deux, pas l'un envers l'autre mais l'un avec l'autre... Kerwan avait été éduqué d'une façon que, il ne pouvait offrir sa confiance, son amour qu'après avoir offert sa haine sans borne... C'était idiot mais le protégeait de cette amour idiot, de cette amour dégueulasse qui vous baiser et vous ecoeure... Après avoir hait et aimer quelqu'un lorsqu'on se quitte c'est toujours sans remords, sans tristesse, sachant qu'on à tous vécu avec lui et qu'il n'y à plus à faire...

D'un baiser qui se veut doux, tendre et sensuel ils passèrent à quelques chose de plus animal... En effet le jeune Homme se colla à elle en posant ses mains sur les hanches de la jeune fille, la plaquant contre l'arbre avec cette violence qui le caractérisait, mais cette violence sauvage... Il sentit la jeune fille se débattre mais pourtant il ne décolla pas ses lèvres des siennes, pour une raison simple, c'était lui qui décidait ! Enfin, c'était en réalité juste pour voir comment elle réagirait en se sentant prit au pièges... IL sentit les ongles de la jeune fille percer la peau de ses omoplates et grogna en continuant de l'embrasser... Bientôt elle changea radicalement... Il mit alors ses sens en éveille, et sut qu'il allait se passer quelques choses... Pourtant... Des baisers... Ardent et sauvage... Kerwan se sentit attiré contre elle et ne put pas reculer même s'il s'attendait à tous autre chose et qu'il faillit reculer de surprise...

Il aimait le goût de ses lèvres, l'affreuse odeurs de sa chaire... Il avait envie de la mordre, pour la goutter un peu plus... Il avait envie de palper ses formes qu'il sentait contre son torse, ses mains étant resté bien sage sur les hanches de la jeune fille. Il n'était pas du genre à aller contre la volonter des femmes, enfin, sauf pour un baiser... Mais qu'est-ce qu'un baiser quand on désir tous l'autre ? Oui, il la désirait. D'un désir intense mais non pervers, si elle disait non il serait certainement frustré mais il exploserait un mur, un arbre, ses doigts... Il ne lui éclaterait pas la tête comme cela lui était arrivé une fois... Alors qu'il sentait ses sens s'éveiller encore un peu plus et qu'en lui les prémices de cette envie commençait à apparaître elle le repoussa avec rage.

Il ne chercha même pas à résister, à rester contre elle, il recula, bon gré, mal gré... Ses lèvres restèrent entre ouverte, il fallait qu'il reprenne son souffle, qu'il calme ses ardeurs, ses désirs violent et bestial dont il avait horreur... Il aurait crut qu'elle le lâcherait pour qu'il recule encore mais nan, elle le garda tous de même... Il avait fait un petit pas en arrière laissant ses doigts fin sur les hanches de la jolie blonde. Un sourire amusé apparut sur ses lèvres...

« Exaspère moi... »

Répondit-il avec cette violence toujours dans le regard... IL n'y avait que de cette manière qu'il pourrait lui même réussir à contrôler ses pulsions qui lui donnait envie de ses courbes... Aphrodite pouvait aller se rhabiller, aujourd'hui il aurait préféré Théara et sa violence à la douceur de la Déesse... Il approcha ses lèvres du coup de la jeune fille. « Kerwan ! Nan ! Pas les incarnations ! Nous avions décidez de ne pas.... » Peine perdu Daego... Kerwan venait de coller ses lèvres dans le cou de l'adolescente tandis qu'il refaisait son pas en avant pour se coller contre elle avec violence, une brutalité étrange par rapport à son baiser déposé dans le coup de la jeune fille...

Pourtant tous son être le répugnait, à chaque fois qu'il la croisait il voyait Woann en elle. Mais maintenant qu'il était contre elle... Cependant il tentait de se faire violence, aussi un soubresaut parcourut son corps tandis qu'il tentait d'arrêter ce qu'il venait d'entreprendre, soit de capturer ses lèvres à nouveau...

La jeune femme peinait à retrouver un souffle normal et régulirer. C'était une sensation terriblement étrange et nouvelle. Elle aimait la nouveauté, mais elle aurait préféré que ce soit avec un autre que lui, ce qui l'énerva un peu plus. Elle mourrait d'envie de le haïr, en réalité. Tout chez lui ne lui inspirait que rage : sa façon de lui sourire avec ironie, ses répliques acerbes, ses gestes désinvoltes qui trahissaient son envie pourtant flagrante d'être adulé. Voilà ce qui l'agaçait. Il ne baissait pas les yeux devant elle, il ne prennait même pas la peine de lui présenter le moindre signe de respect alors qu'il le devait. Et pourtant, elle ne le détestait pas comme elle l'aurait souhaité. Il éveillait en elle tout à fait autre chose que de la haine aveugle ; le simple fait qu'il la regarde ainsi, affamé, suffisait à accélérer sa respiration déjà hasardeuse. Il se tenait toujours devant elle, sa châleur animale l'enveloppant comme dans un étau. Elle ne pouvait pas s'en aller, elle ne le voulait pas. Ses mains posées sur ses hanches la brûlait tant qu'elle était convaincue qu'elle finirait par en porter la trace. Il l'observait, sans manifester le moindre signe d'étonnement. Il n'avait même pas tenté de lui faire violence lorsqu'elle l'avait repoussé, ce qui la fit sourire.

KERWAN •• « Exaspère moi... »

Théara sourit un peu plus, sans baisser les yeux. Elle savait qu'il n'aimait pas la voir lui tenir tête, mais cela lui plaisait, de lui prouver qu'elle était forte et tout à fait capable de ne pas se laisser faire comme tant d'autres. Elle sentait le souffle chaud du jeune homme contre sa joue, son odeur musquée l'emplissant peu à peu. Elle serra les dents, refusant de céder à l'envie brutale de l'embrasser encore une fois. Elle ne voulait pas ladmettre, mais elle avait trouvé cela étrangement agréable, alors que quelques minutes auparavant, elle voulait l'écraser comme un moucheron. Elle avait aimé ses lèvres sur les siennes, et plus encore, elle avait aimé le sentir collé à elle. Cela risquait de devenir malsain...

La demoiselle allait lui répondre lorsqu'elle se rendit compte qu'il reppartait à l'assaut, s'emparant cette fois-ci de son cou. Un gémissement de plaisir lui échappa et elle se mordit la lèvre, se savant déjà perdue. Elle n'aurait jamais du lui laisser une seconde. Il allait la réduire à néant, elle le savait... Et elle ne pourrait rien y faire. Elle tenta de le repouser sans grande conviction, ce qui eut pour effet de le coller encore à elle avec une brutalité qui la fit tressaillir. Cet homme était un vrai paradoxe. La douceur de son baiser l'avait surprise mais elle était si bien accompagnée de sauvagerie que Jill se demanda qui il était réellement. Elle le sentit tressaillir, ses frissons se transmettant à elle avec force si bien qu'elle fit de même. Ses doigts amplifièrent leur prise, l'empêchant de reculer. Elle en libéra pourtant une, son index se glissant sous le menton de Kerwan de façon à relever ses yeux au niveau des siens.

THEARA •• « Serais-tu en pleine hésitation ? Il me semblait pourtant qu'il y a quelques secondes, tu étais nettement plus sûr de toi... »

Elle sourit, moqueuse, sachant pourtant qu'elle n'en menait pas large elle-même. Il éveillait en elle un désir bestial qu'elle ne connaissait pas. Elle avait toujours été une adepte de la douceur, mais elle devait avouer que cette sauvagerie lui plaisait. Peut-être parce qu'elle émanait du jeune Feu et que celui-ci lui plaisait tout court. Elle se rendit compte qu'elle le regardait toujours et soudain, sa gorge se noua. « Tu es en train de faire la plus belle connerie de ta vie, Théara. Tu le sais, hein ? Mais de toute façon, tu ne m'écoutes jamais... » La demoiselle haussa un sourcil, se rendant compte que son Totem avait tout à fait raison. Elle ne l'écoutait jamais.

Jill laissa ses mains glisser le long des joues du jeune homme, perdant soudain de leur emprise forcée. Elle laissa ses doigts errer sur sa peau avec douceur et légèreté, s'aventurant dans son cou, cueillant sa nuque avec émerveillement. Elle s'étonnait sans cesse de la beauté du corps humain, et elle avait la chance de pouvoir s'en étonner encore plus avec Kerwan. Force était de reconnaître qu'il était un très bel homme et qu'elle avait très bon goût... Elle lui sourit légèrement, s'humectant ostensiblement les lèvres sans lâcher son regard. Elle avait juste envie de l'énerver et de l'exiter encore plus. Elle appréciait sa violence, en fait. Elle savait que même s'il se montrait brusque, il n'avait pas de réelle intention de meurtre. Autrement, il l'aurait fait depuis longtemps... Ses doigts caressèrent délicatement les lèvres du jeune homme, avant de s'en séparer. Elle marqua une pause, prennant plaisir à voir l'appréhension dans le regard sévère de Kerwan. Pouvait-il seulement croire qu'une femme le repousse ? Elle était tentée de le faire, rien que pour lui montrer qu'elle en était capable si elle le voulait. Mais elle ne le voulait pas. Un léger rire lui échappa et elle secoua la tête, l'attirant à elle, le prennant par surprise. Elle l'avait sans doute laissé croire qu'elle le repousserait définitivement, et c'était le but. Cela ne faisait qu'accentuer son désir presque incontrôlable. Théara captura ses lèvres, mêlant son souffle au sien, ses mains glissant sur les bras du jeune homme, les forçant à quitter ses hanches. Elle se serra contre lui, constatant avec satisfaction qu'il ne la désirait pas moins. Elle lui laissait le champs libre, à vrai dire. Elle voulait jouer avec lui, le pousser dans ses retranchements. Leur baiser se fit plus intense, lui donnant un subit tournis. Jill se cramponna à lui, refusant de s'en séparer, ses bras l'encerclant, emprisonnant sa nuque tandis qu'elle passait ses jambes autour de la taille du jeune homme, toujours appuyée contre l'arbre. Elle en voulait tellement plus, toujours plus...

Le gémissement de plaisir qu'émit la jeune fille fit doucement sourire Kerwan, il se colla à elle, son bassin contre celui de la jeune fille. Son intimité contre celle de la jolie Terrienne, ses pectoraux contre la poitrine de la jeune fille... Elle sentait cette odeur délicieuse de l'envie, du désire et il savait que cette odeur ne pouvait se camoufler ou s'inventer... Il inspira son odeur, ce parfum de terre, de plantes, de crasse sensuel... IL sentit les doigts fin, aux ongles parfaitement entretenu, manucuré, de la jeune fille se refermer un peu plus fermement dans sa tignasse ce qui lui refusait tous recule... Il ne pouvait plus bouger, mais l'aurait-il fait ? Alors qu'il l'avait là, sous ses doigts... Il déposa un autre baiser dans le cou de la jeune fille, laissant doucement ses dents passé sur la peau de la jeune femme sans pour autant lui faire mal ou lui laisser une marque... Elle le força à plonger de nouveau son regard dans le sien...

Il lui sourit, amusé... Oh ? Elle pensait qu'il hésitait alors qu'il n'avait fait que d'être doux, un peu de douceur... Kerwan aimait mettre parfois un peu de douceur dans un monde brutal ou tous n'est qu'illusion, ou tous n'est qu'animal... Ou l'Homme passe l'odeur métallique du sang, le goût poisseux de la souffrance, le bruit cassant de la violence... Être violent il était pourtant loin d'apprécier qu'un lieu soit gavé d'une énergie uniquement négative... Cette clairière par exemple, elle était jusqu'à présent chargé positivement, la présence du feu offrait des ondes négative, mais se désire qu'il avait envers l'incarnation rendait sa présence moins négative...

IL la laissa faire, les lèvres entre ouverte, il voulait voir ce qu'elle allait faire... Il sentit ses mains sur ses joues, son cou... Il aimait ce contact... Il frissonna un instant... Il avait envie d'elle, elle réagissait à sa violence, s'amusait de celle-ci... Elle était désirable... Elle était trop désirable et déjà presque sous lui... Cependant il savait parfois, dans le cas de l'amour uniquement, être patient... Tant que l'on ne le faisait pas languir trop longtemps... IL vit la langue de la jeune fille passer sur ses lèvres et serra les dents... Il sentait que son corps réagissait aux provocations de la jeune fille et déjà son souffle était acelerez... Heureusement pas encore rauque... Il eut un mouvement brusque, comme un mouvement de recule mais il resta pourtant collé à elle, il se retenait soit de lui sauter dessus soit de se tirer pour allé se calmer ailleurs... Il avait envie d'elle, il en avait presque mal dans le bas ventre... Cette douleur n'était que les prémices d'une violence futur par rapport à la jeune fille, mais une violence bestial. Kerwan était comme tous les Homme, animal, mais il avait les instincts basique de son once, enfin... Il était plus violent, plus bestial que la plupart des autres Hommes mais savait être doux dans cette violence.. paradoxale... Deux faces de lui opposé...

Elle passa ses doigts sur les lèvres de Kerwan, il la laissa faire sans broncher, pourtant près à réagir... IL attendait, se demandant ce qu'elle voulait... Bon, elle se décidait ? Il n'avait jamais essuyé de refus mais il savait qu'en recevoir un maintenant ne le calmerait pas, au contraire, il la sentait capable de le faire... Elle l'embrassa... Il répondit au baiser, laissant ses lèvres s'entre ouvrir, sa langue allé à la rencontre de l'autre, pour une danse lascive. Ses mains quittèrent les hanches de la jeune tandis qu'il calmait le feu qui brulait dans sa poitrine, qui rendait son corps brûlant de désire, ardent de l'a posséder...

Il écarta un peu les jambes pour être sur de maintenir son équilibre quand elle passa ses jambes autour de sa taille, il se colla presque à elle et la soutint d'une main. L'autre allant s'égarer aux alentours de son haut pour le lui retirer avec cette fluidité d'un Homme habitué mais aussi cette fièvre d'un amant... Il avait envie d'elle et ses baisers le montraient... Lorsqu'il put il laissa ses lèvres s'égarer sur la nuque de Théara, sur le début de sa poitrine qu'il embrassait avec fièvre... Hum... Il serait plus simple qu'il l'ait en dessous...

Il avait envie d'elle, envie de la sentir nue sous ses doigts, il n'en pouvait plus de se tissus bien que fin... Il n'en pouvait plus de la sentir là, si proche sans pouvoir la découvrir des mains comme des lèvres...

« On passe à l'horizontal... »

Dit il en la prenant de façon à ce qu'elle n'ai pas à bouger... La seconde d'après elle put se sentir déposé au sol avec une certaines douceur avant qu'il n'apparaisse au déçu d'elle l'embrassant avec fougue tandis qu'il se satisfaisait de cette nouvelle position pour laisser ses mains errer sur l'enfant, la découvrir du bout des doigts... Caresser sa peau qu'il découvrait petit à petit en lui retirant son haut... Il grogna, il avait envie de lui retirer jusqu'à la plus petites parcelles de tissus pour laisser ses lèvres descendre sur elle... Pour Kerwan se faire plaisir n'était pas intéressant, il visait à faire plaisir à la jeune femme, à ce qu'elle gémisse sous ses doigts, ses baisers, sa langue ou ses coups de hanches... Il jouissait de ce qu'il provoquait chez les autres, de la haine comme du bien être... La passion, la fougue étant ses préférés en ce moment...

Il l'avait à disposition, il avait envie de la faire crier... Pourquoi ? Parce qu'elle le mettait hors de lui, qu'il ne pouvait pas s'empêcher de la désirer, de continuer à lui retirer ses vêtements alors qu'elle couchait avec Woann... Putin... Woann... Il cessa d'y penser, il n'avait envie que d'elle, que de ses courbes, que de son souffle...

Pourtant... Sa vie, sa présence ne tenait qu'à un fils... Il était comme un chien qui traverse une quatre fois et il essayait de s'en souvenir... Aujourd'hui pourtant...

Théara constata qu'il réagissait plutôt positivement à ses avances, ce qui accentua son sourire. Elle avait un fort caractère qui ne lui permettait pas souvent d'avouer ce qu'elle ressentait ou ce qu'elle désirait. Mais en cet instant précis, elle était convaincue qu'elle aurait pu crier sans mal son envie de lui. Elle se sentait terriblement flattée de le voir si impatient, les yeux brillants, le souffle court. Si elle le laissait faire, il la dévorerait en une seconde. Malheureusement, elle ne tenait pas à passer à la trappe ; elle voulait qu'il garde de leur rencontre un souvenir mémorable et qu'il ne cesse d'y repenser... Alors elle se savait prête à tout faire pour qu'il ne puisse jamais l'oublier. Après tout, elle était unique en son genre et il disposait d'une chance folle. Ce n'était pas donné à tout le monde, de pouvoir toucher une Incarnation, du moins, pas de cette façon. Et, quelque part, elle était heureuse de lui offrir ce privilègé ; il le méritait et elle ne le regretterait pas.

La jeune femme soupira de bien-être, les lèvres de Kerwan soudées aux siennes dans une étreinte presque convulsive. Elle n'avait absolument pas envie de lui résister, il s'en doutait sûrement. Ses mains l'aggrippèrent un peu plus, ses ongles s'enfonçant dans sa peau, lui faisait du mal pour lui faire du bien. Elle pressentait que tout aurait l'allure d'un paradoxe. Tantôt si doux qu'elle en fondait, tantôt si violent qu'elle en était admirative, le Feu ne cessait de l'impressionner. Jill l'enlaça un peu plus, le pressant contre elle, la force de son désir la laissant pantoise. Il lui semblait si parfait. Mais elle ne devait pas se laisser aller à de telles pensées ; il la détestait, elle n'avait pas envie de l'apprécier, ils cédaient simplement à un désir irrésistible. La haine n'était qu'à deux pas de l'amour, certes... En l'occurence, il s'agissait plutôt d'une passion qui lui donnait le tournis. Elle sentait les battements sourds du coeur du jeune homme se répercuter contre sa poitrine, la faisant trembler de fièvre ardente. Elle le voulait, oh combien elle le voulait... Les mains de Kerwan la soutinrent alors qu'elle resserrait son étreinte, lui nouant la taille. Il n'avait pas l'air de vouloir s'échapper, mais avec le Feu, mieux valait être prévoyant... Subitement, son regard changea. Elle se mordit furieusement la lèvre alors que le jeune Feu se saisissait de son débardeur, l'envoyant valser au loin sans le moindre soin. L'air lui parut glacé et elle frissona, son corps entier tremblant, confronté à l'air pourtant tiède qui lui semblait gelé tellement elle bouillait intérieurement.

Elle renversa la tête en arrière, offrant son cou pâle aux lèvres de Kerwan qui s'en saisit avec une avidité animale, glissant dangeureusement vers sa poitrine. Elle retint un nouveau gémissement ravi, alors que ses ongles griffaient méchamment les bras de son compagnon. Il l'exaspérait. Mais il l'exitait tant qu'elle en venait presque à oublier tout ce qu'il lui avait dit... Elle n'eut même pas le temps de lui répondre qu'il la renversait déjà, la déposant au sol avec une douceur qui la surprit. Elle l'observa, alors qu'il la surplombait, si bien qu'elle eut tout le loisir de l'observer. Un nouveau sourire moqueur se dessina sur ses lèvres puis elle l'attira à elle sans ménagement, lui offrant à nouveau sa peau libérée. Ses mains errèrent sur ses épaules, glissant ensuite sur son torse, effleurant ses mamelons du bout des doigts qui se dressèrent immédiatement.

THEARA •• « Si c'est ta façon à toi de me haïr, j'espère que tu le feras toute ta vie... »

Elle avait lâché ces quelques mots dans un souffle, perdant peu à peu le fil de ses pensées. Sa bouche chercha encore celle de Kerwan, la trouvant avec victoire, la caressant doucement. Sa langue découvrit ses lèvres, s'amusant, le titillant, l'énervant un peu plus. Elle ne comptait pas lui rendre la tâche aussi aisée, non... Jill se rendit alors compte qu'elle bénéficait d'un net désavantage. Déjà, parce qu'elle n'était pas en position de supériorité. Et ensuite parce qu'il ne lui resta plus que son soutien-gorge noire pour protéger une parcelle de son intimité. Au Diable les convenances, elle avait envie de lui et elle voulait qu'il la voit entièrement...

L'Incarnation entreprit de déboutonner lentement la chemise du Feu, sans cesser de sourire. Elle le provoquait et cela lui donnait un plaisir fou. Le voir si pressé... Elle ne ferait que le retarder. Ainsi, lorsqu'il craquerait, tout n'en serait que meilleur encore... Elle termina enfin son labeur, nonchalente, et laissa courir ses mains sur le torse parfait de Kerwan, effleurant sa peau, respirant son parfum animal, mélange de terre et de sueur. Elle planta soudain ses ongles dans son épaule, souriant avec perversion. Elle ne comptait pas le laisser s'en tirer aussi facilement. Elle savait très bien jouer avec la douceur et la violence, elle aussi. Presque aussitôt, ses lèvres vinrent embrasser son cou, dérivant sur son épaule pour gagner son poitrail. La jeune femme ferma les yeux, écoutant sa respiration saccadée, sa langue traînant sur sa peau. Il avait bon goût, c'était divin... Sans cesser son manège, la demoiselle fit glisser sa chemise le long de ses bras, avant de l'envoyer au loin tenir compagnie à son débardeur. Voilà qui était mieux, ils étaient à égalité. Elle releva les yeux vers lui, lui souriant presque timidement, lui donnant un nouveau baiser. Baiser qui l'interdit ; il était bien trop doux, bien trop tendre... Mais il était si bon qu'elle ne pu le rendre plus sauvage. Il embrassait bien, il faisait tout bien... Quoique, non, elle ne pouvait pas encore en juger. Mais elle en était certaine par avance.

Ses doigts s'aventurèrent le long de son ventre, traçant un fin sillon blanc sur sa peau nue, prennant plaisir à le voir frémir. Ils s'arrêtèrent au niveau de sa ceinture, l'ouvrant lentement, sans qu'elle n'eut besoin d'interrompre leur baiser. Elle cru pourtant le sentir trembler... Avait-il gémit tout bas ? Cette pensée lui donna envie de l'entendre crier un peu plus. Elle n'aimait pas avoir des amants trop responsables, trop sérieux. Elle prennait elle-même plaisir à voir qu'elle pouvait procurer quelque chose d'inoui à son partenaire. Oui, elle voulait le voir prendre du plaisir, parce que ce serait sa plus belle récompense...

Le jeune homme aurait quatre longues griffure le long de l'omoplate, c'était certain... IL venait en effet de la sentir le griffer, il s'ébroua... Il n'en avait cure, il désirait celle qui venait de le marquer pour quelques temps... Un signe d'appartenance ? Non, d'un désire violent, brutale, sincère et terriblement court... dans quelques temps la forêt reprendrait son calme, les deux êtres en trains de s'aimer ayant certainement disparu...

Le murmure de la jeune fille le refroidie quelques secondes... Elle espérait qu'il la haïsse toute sa vie ? Qu'il pense à elle toute sa putin de vie ? Non... A vrai dire il ne savait pas comment leurs relation pourrait évoluer par la suite... Elle venait de perdre l'étiquette Woann, ou en tous cas cette étiquette semblait estomper... disparaître doucement... Lors de leurs prochaines rencontre il se souviendrait certainement de ses caresses, de se souffle court, de cette voix... Les courbes de la jeune femme l'excitait, elle avait des hanches à fantasme... Il se souviendrait de cette chaleurs moite dans laquel ils baignaient déjà... Le jeune Homme se chargeant de maintenir une certaines chaleurs autour d'eux sans pour autant être brûlant afin qu'ils puissent continuer de jouer sans qu'elle ait froid... Il n'aurait pas put rester gelé, elle l'excitait trop, le feu qui brûlait dans sa poitrine crépitait, il emplissait toute sa cage thoracique...

Il sourit, son esprit se déconnectant petit à petit... Neurone par neurones... Il sentit les lèvres de l'autre contre les siennes. Il laissa les siennes la fuir et sourit en approchant ses lèvres du lobe de l'oreille de l'incarnation... Beaucoup ignore ce qu'on peut faire d'une femme en lui mordillant le lobe de l'oreille... Lui il savait que généralement elles s'ouvrent comme une fleur à la suite de l'aventure... Il laissa ensuite ses lèvres trainer dans la nuque de Théara pour lui laisser une marque pourpre sur la nuque. Le suçon était fait avec jeu... Le pied de nez auprès de Woann serait énorme car bien évidemment il n'avait pas l'intention de lui dire qu'il avait approché Théara de... très prés.... Cependant l'autre risquait d'en avoir la surprise...

Elle lui retira sa chemise à la lenteur du cauchemars et il ne crut que jamais elle n'enlèverait le dernier bouton... Elle prenait son temps... Il ne bougea plus, la laissant faire... Il sentait des picotement naitre le long de son échine tandis que tous son être réclamait celui de la jeune femme... Kerwan était bien un homme, il pouvait habilement le prouver en cette instant... Il grogna en sentant les ongles de la jeune fille s'enfoncer dans son épaule et releva violemment la tête en fermant les yeux sous cette douleur soudaine, auquel il ne s'attendait pas... Des baisers... Il sentit les lèvres de l'enfant frôler sa peau, il frémit sous chacun de ses baisers comme il l'aurait fait sous des caresses d'une amante attentive et auquel il s'abandonnait parfois restant inertes sous l'autre qui savait parfaitement le faire frémir de plaisir... En cette instant Théara parvenait à le faire frémir avec plus de force puisqu'elle était brûlante sous ses doigts...

Il laissa échapper un gémissement violemment réprimé lorsqu'elle laissa ses doigts errer vers son bas ventre déjà douloureux... L'emmerdeuse... Il lui sourit amusé, son souffle était rauque, sa respiration saccader, son cœur battait la chamade... Il avait envie d'entrer en elle, envie de la sentir plus encore sous ses doigts, sous lui... Il avait envie de laisser aller aller une partie de son poids sur elle... Il savait à l'avance qu'elle serait très réceptive à ses coups de hanches, ses soupirs rauque risquaient d'avoir ses gémissements pour compagnies... Le plaisir que l'idée lui procurait rendait sa patience encore plus limité...

Il laissa ses lèvres errer sur la poitrine de la jeune femme qu'il mit à nue en quelques seconde après l'avoir porté quelques seconde... Il jeta loin le morceau d'étoffe et ses yeux gourmand semblèrent dévorer avec plaisir la poitrine nouvellement formé de Jill... Il passa une main sur l'un des seins. Il laissa ses doigts se promener sur le sein droit, en remontant du bas vers les pointe, la sentant vibrer sous ce simple contact il laissa ses lèvres aller faire le même chemin... Il lui mordilla la pointe du sein orgueilleux et ferme... Ils devaient déjà puer le sexe sale, l'ignoble odeur du désire... Kerwan ne sentait plus cette odeur, elle hantait trop l'air pour qu'il puisse la discerner, pour qu'il veuille la discerner... Il avait juste envie de céder à ses pulsions qui lui arrachait des grognements, qui rendait ses lèvres avide de la peau de l'autre...

Il laissa ses mains s'égarer plus bas, pour lui retirer ce morceau d'étoffe bleu, ce jean qui le gênait depuis un moment... Elle devait être belle nue, sa peau devait avoir la pâleur la plus candide... Ses seins avaient cette couleur, cette odeur, ce goût de la jeunesse... Elle ressemblait aux enfants, la peau lisse comme un abricot... Il était curieux de voir si elle avait le haut assortit au bas et si la dentelle lui allait bien... Ils devaient ressembler à deux animaux en ruts mais qu'importe... Il était excité comme un taureau... Il savait qu'il ne pourrait pas résister longtemps...

Avait-elle une toison d'or comme ses long cheveux ? Avait elle au contraire tous le corps de lisse ? Les femmes prennent soin 'elle t c'était toujours la surprise, bonne comme mauvaise... Kerwan trouvait les deux intéressant avec chacun leurs avantages et inconvénients... Les questions qui hantaient son esprit était terriblement minime, animal, basique... Daego lui semblait s'être mit en pose, faisant le silence le plus complet dans l'esprit de kerwan, le laissant s'amuser... Il semblait dormir, obersait-il le jeun des deux Humains ? Peut être... En tout cas il ne comptait pas intervenir... Ce qui laissait à Kerwan le libre arbitre...

Théara avait la folle impression que son corps entier chantait en choeur avec celui de son compagnon. C'était assez étrange à expliquer, elle-même ne parvenant pas à mettre des mots exacts sur ce qu'elle ressentait. Tendue comme un arc, à l'affut du moindre de ses gestes, l'air glissait sur sa peau et n'avait pour effet que de la faire se tordre un peu plus. L'attente était longue, insoutenable. Elle ne rêvait que du moment où il la délivrerait, l'emmenant si loin qu'elle ne pourrait pas en revenir. Etait-ce mal, d'éprouver pareil désir pour cet homme qu'elle n'aimait pourtant pas ? Elle laissa ses doigts courir sur la peau dénudée du jeune homme, prennant plaisir à le voir frémir sous ses caresses légères mais prometteuses. Jill n'avait pas pour habitude de passer ses moindres instants en compagnie d'un homme, mais elle savait en profiter lorsque l'occasion s'en présentait. Et puis la situation était bien différente des fois précédentes, sans qu'elle ne sache pourquoi pour autant. Elle ferma les yeux, la présence brûlante de Kerwan contre elle lui donnant une impression de sécurité. Pourtant, elle n'était pas certaine de devoir employer un tel mot en sa présence : elle semblait prise au piège, mais elle ne voulait surtout pas s'échapper.

La demoiselle réouvrit subitement les yeux en sentant les mains du jeune homme se glisser dans son dos, dégraffant habilement son soutien-gorge. Elle le regarda s'envoler pour finallement tomber au sol avec un bruit mat, alors qu'elle se retrouvait presque à nu, exposée à ses yeux affamés. Elle tressaillit soudain, sentant sa peau se hérisser, envieuse de son contact. Elle voulait qu'il la touche, qu'il éveille chacune de ses cellules... Elle voulait qu'il l'apprenne et qu'il ne l'oublie surtout pas. Elle cligna des yeux, se rendant compte qu'il l'avait marquée à son nom. Elle ne voyait pas le suçon rouge feu vibrer dans son cou, mais elle en percevait l'écho, sa chair rougeoyant là où il l'avait délibéremment animée. Elle se serra un peu plus contre lui, tentant de l'empêcher de s'attaquer à elle trop vite. Mais c'était peine perdue ; il gagnait déjà sa poitrine dénudée, s'emparant de ses mamelons, lui arrachant un nouveau gémissement mêlant désespoir et désir brutal. Bon sang, ce qu'elle pouvait avoir envie de lui.

L'Incarnation n'avait plus aucune liaison avec son Totem. Curieusement, il s'absentait toujours dans ce genre de moment, comme s'il préférait la laisser tranquille. Elle le remercia en silence, même s'il ne pouvait pas l'entendre -au moins, elle aurait été polie. Kerwan s'attaqua en vitesse à son jean, le faisant glisser sur ses longues jambes pâles, l'envoyant au loin comme tous ses autres vêtements. Elle se sentit alors totalement désabusée ; rien ne pourrait l'arrêter, il avait visiblement l'intention de la prendre et il ne se mettrait pas lui-même des bâtons dans les roues... Devait-elle s'en réjouir ? Une onde de peur la secoua mais elle resta stoîque. Elle ne voulait pas le décevoir, telle était la raison de son doute. Elle n'avait pas oublié la façon dont il lui avait mordillé l'oreille, c'était sans doute chez elle la zone la plus érogène au possible. Elle n'avait pas pu retenir son corps, qui s'était tendu contre lui, à la recherche de plus. Toujours plus. La jeune femme l'enlaça de plus près, enfouissant sa tête au creux de son épaule, inspirant lentement le parfum salé de sa peau. Comment pouvait-elle supporter qu'il la touche alors qu'il lui avait manifesté tant de haine ? Elle n'en savait rien ; peut-être était-elle déséquilibrée ? Sans doute. A force de traîner avec des gens totalement dépravés, elle finissait elle aussi par emprunter leur sombre route.

Jill le repoussa légèrement de façon à pouvoir planter ses yeux dans les siens. Se rendait-il seulement compte de ce qu'il était ent rain de faire ? Avait-il conscience de ses actes et de leurs futures conséquences ? Visiblement non. Elle ne pourrait jamais réussir à cacher cette marque rouge dans son cou pour la simple et bonne raison qu'elle ne portait jamais d'écharpe ; elle préférait laisser sa nuque bien dégagée. Mais après tout, pourquoi se souciait-elle de se qui se passerait après ? Il vallait mieux profiter du moment présent... Son sourire s'élargit alors qu'elle l'attirait de nouveau à elle, avant de passer ses longues jambes autour de sa taille, le plaquant avec fougue contre elle, le forçant à résister à cette douce torture. Elle imprima un peu plus de force dans son geste, prennant plaisir à le sentir tout contre elle. C'était un contact purement agréable et si prometteur qu'elle en oublia un instant de respirer, bien trop occupée à tenter de se contrôler pour ne pas lui arracher le reste de ses vêtements. La jeune femme chercha ses lèvres, les embrassant doucement, les caressant du bout de la langue, s'amusant de les voir si prêtes à réagir. Ses mains glissèrent sur le dos nu du Feu, s'aventurant ensuite sur le haut de ses fesses, se glissant sous son jean avec aisance. Elle l'effleura une demie-seconde et fit chavirer ses mains, les laissant se mouvoir sous son vêtement jusqu'à gagner son bas-ventre. Un sourire un peu plus perfide vit le jour sur ses lèvres alors qu'elle lui mordillait à son tour le lobe de l'oreille, le caressant avec douceur, se nourissant de son souffle entrecoupé et ses gémissements rauques. Elle rafermit sa pression sur sa virilité, tout en faisant à son tour glisser le jean du jeune homme. Voilà qu'ils étaient à égalité.

Théara Jill embrassa son épaule avec fièvre, sans cesser son petit manège, découvrant charque parcelle de sa peau. Elle n'avait pas encore bravé le dernier obstacle, se contentant de l'effleurer sans pour autant aller au devant de son sous-vêtement, préférant de loin le pousser à bout...

Théara n'avait pas tord... Il ne pourrait pas l'oublier après ça... Comment oublier, haïr lorsque l'on à aimer avec tant de force, tant de passion... Kerwan ne pourrait plus la regarder et lui cracher dessus avec cette haine, cette venimeuse envie de l'étrangler... Il ne pouvait plus y penser, il lui faudrait un moment... Il faudrait pourtant qu'il recommence à le regarder avec cette haine ignoble...

Elle était une fille des beau quartier, lui de la rue... Un peu comme cette petite chanson qu'il avait un jour écouter... La belle et le bad boy... L'idée était là... Elle était la Belle, la venimeuse, détestable belle... Il aimait sa méchanceté, son caractère, espérant presque qu'elle soit cruelle, il aimait cette cruauté... Abjecte ? Nan, particulier...

Elle le serrait contre elle avec force... Dans son esprit les mots ne prenait plus de de consistance.. Pourtant là ou elle s'accrochait à lui par amour, par plaisir lui aurait dut se reculer... Fuir... Mais son esprit n'était plus capable de penser à cela, il avait trop envie d'elle... IL oubliait tous, il verrait plus tard.. Kerwan était un libertin finit, ne vivant qu'au jour le jour, ne s'accrochant à rien... Il n'avait donc plus l'intention de s'arrêter... Cela ne ferait que les frustrées tous les deux... Il n'avait pas envie de se finir à la main et donc ni songeait pas...

Elle gémit encore en s'arcboutant contre lui... Il n'en fut que plus excités, si c'était possible cependant car il était bien fait là... Il acheva de faire glisser le jean de la jeune fille pour qu'il rejoigne leurs vêtements et sourit... Elle avait des jambes parfaites, et son dernier sous-vêtement était tous à fais à son goût... soudain l'atmosphère empesta la peur, le jeune Homme en resta muet quelques instant...

Ses grognements maintenant régulier s'éteignirent le temps qu'elle bouge... Il dut poser une main au sol surprit qu'elle l'attirent ainsi à elle avec ses jambes... Son bassin rencontra celui de la jeune fille et il ne put s'empêcher de se frotter doucement à elle... Il ne se préoccupait plus des apparence, d'ailleurs comment aurait-il put justifier cette bosse proéminente dans son bas ventre ? IL laissa un gémissement d'envie s'échapper d'entre ses lèvres, il avait tellement envie d'elle... Elle voulait qu'il lutte là ?! Il n'en pouvait plus et... Il venait de sentir les mains de la jeune fille sur cette partie si sensible en ce moment...

Tant qu'elle lui arrachait des frissons de plaisir et de désir en laissant ses doigts se promener dans son dos, sur ses fesses il ne disait rien, il pouvait résister mais là... Il ferma les yeux, la laissant faire, se mordant violemment l'intérieur de la joue...

« Merde... »

Oui, merde, c'était le cas de le dire... Elle se décida enfin à lui enlever à lui son lourd jean qui lui pesait sur la peau... Il prit le morceau de tissus et le rejeta loin puis sans cesser de se mordre l'intérieur de la joue il revint à Théara et un sourire amusé, sadique se peignit sur son visage... Il était hors de question qu'elle recule maintenant... Il n'était pas du genre violeur, il saurait se faire violence et se retenir mais sa aurait été la pire des tortures... Il l'embrassa à son tour tandis qu'il laissait une de ses mains dsécendre le long du ventre de Théara.... Il parvint sans peine à obtenir ce qu'il voulait... Le dernier morceau de tissus recouvrant l'enfant... Il lui sourit, un petit sourire amusé tandis que son regard pétillait de malice. Sa main toujours non loin du sexe de l'enfant lui fit écarter les jambes après qu'il l'eut détacher de lui par des caresses et des baisers à quelques endroits stratégique... Il décendit ses baiser le long du ventre de Théara pour voir si elle le laisserait l'embrasser en bas... Il avait envie d'essayer, histoire de se calmer un peu en l'empêchant de le toucher... Il avait aussi très envie de la sentir s'arquer, se tendre... L'écouter gémir devait être la plus douce des récompenses... Oh, oui...

Sans la quitter des yeux il l'embrassa sur cette intimité qu'il allait découvrir... Il savait jouer avec sa langue pour faire plaisir mais il ne savait pas tellement comment l'incarnation le prendrait... C'était cela ou il retirait lui même son boxer pour la prendre avec violence abandonnant ce semblant de douceur qu'il avait adopté quelques minutes plus tôt avec elle...

IL savait cependant qu'il ne s'occuperait pas de son plaisir à elle longtemps, il retenait son envie furieuse de la prendre depuis trop longtemps... Il avait trop envie de la sentir sous lui pour rester plus de dix minutes comme ça... Il avait déjà envie de remonter... Elle devait savoir onduler parfaitement, il avait envie de lui donner des coups de hanches violent, de se laisser aller à des gémissements rauque, des grincements d'efforts... S'il pouvait il lui ferait l'amour durant des heures... Il ne savait pas pourquoi mais elle tendait à ce qu'on s'occupe d'elle jusqu'à l'épuisement...

Oui, oui, Kerwan avait plus l'impression qu'il lui ferait l'amour et non qu'il la baiserait... Parce qu'il ne faisait pas vite, il se retenait, il tentait de le lui faire partager, ce plaisir et se désir qu'il avait envers elle... C'était jouissif...

Théara se rendit soudain compte de la perversité qui l'animait. Elle formulait en silence des pensées lubriques, n'osant même pas les imaginer. Elle n'avait jamais été dans cet état sournois qui la rongeait, tantôt en la brûlant de l'intérieur, tantôt en la glaçant. Etait-ce quelque chose de normal ? Pourtant, d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais ressenti cet étrange balai de sensations avec un autre Feu. Car l'hypothèse la plus probable avait été que seuls les Feux pouvaient allumer de tels brasiers en elle. Mais non, ce n'était pas le cas. Un rire amer luié chappa mais elle secoua la tête ; elle y réfléchirait plus tard, elle aurait alors tout son temps pour se prendre la tête. Mais le plus gros de ses afgaires serait le "cas Kerwan", comme elle se décida à l'appeler : elle ne parvenait pas à comprendre comment elle pouvait le désirer autant alors qu'il lui inspirait une haine des plus féroces. Si elle avait été masochiste, elle l'aurait su. Peut-être qu'elle se découvrait de nouveaux côtés à son contact ? Probablement pas. Non, il y avait quelque chose de pas très net là-dessous et cela l'effara. Non, non, non. Ne pas y songer maintenant au risque de tout gâcher... Et elle n'y tenait pas du tout. Vraiment pas du tout.

La jeune femme réouvrit les yeux et croisa le regard tumultueux de Kerwan. Pensait-il aux mêmes choses qu'elle ? Doutait-il lui aussi, juste un peu ? Elle ne comprennait pas la joie malsaine de la Terre sous elle. Pourquoi donc manifestait-elle autant de contentement ? Théara savait que sa Mère n'avait jamais apprécié sa relation avec Woann. Cherchait-elle à la destabiliser, à la punir de quelque manière perfide ? Elle pouvait être terriblement sournoise lorsqu'elle le souhaitait -en somme, très souvent. Jill sentait l'afflux de Magie en elle, presque trop encombrant d'un coup. Lorsqu'elle le conservait trop longtemps en elle, elle finissait pas en être épuisée. Mais elle ne pouvait pas le libérer maintenant, le moment était mal choisi... Elle envoya une prière maudite à son Elément, lui promettant de se venger. Mais toutes deux savaient bien qu'elle n'en ferait rien, c'était toujours la même chanson. Mais elle était intriguée et elle détestait cette position d'ignorante. Il lui faudrait sûrement une petite conversation avec Azdar pour mieux comprendre la situation... Mais plus tard.

Elle sentit le jeune homme se coller un peu plus à elle et se contact la fit frémir. Leurs chairs nues s'accordaient si bien, à cet instant précis. Emerveillée, Théara laissa ses doigts courir le long du dos de Kerwan, le rapprochant dangereusement d'elle. De toute façon, il ne pouvait en être autrement. Elle se sentait comme... Dictée par un instinct, qui ne voulait pas qu'elle recule. Cela changerait-il quelque chose à sa situation actuelle ? Elle n'était pas une sainte et tout le monde le savait. Alors pourquoi ressentait-elle ce besoin ardent de l'avoir pour elle alors qu'elle pouvait tous les avoir ? Elle se mordilla la lèvre sans le quitter des yeux. Trop de questions et bien peu de réponses à son goût... Jill lui sourit néanmoins, un peu plus timide d'un coup. Elle n'avait jamais peur, pourtant. Mais là si, à croire qu'il chamboulait toutes ses petites habitudes avec sa gueule d'ange et ses manières effrontées. La demoiselle le serra un peu plus à lui, étouffant un petit cri de surprise en le sentant si près. Il ne lui suffisait que d'un petit mouvement et il serait en elle... Mais aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait envie de faire durer cet instant de grand hasard. Il n'était pas trop tard, il pouvait toujours battre en retraite. Mais ce qu'elle lu dans ses yeux l'en dissuada d'un bloc : non, il ne partirait pas.

Jill retint son souffle une demie-seconde, guettant Kerwan. Prennait-il un malin plaisir à la faire attendre ainsi ? Elle se sentait frustrée. Elle le voulait tout de suite, pas plus tard, non... Alors qu'elle s'apprêtait à le mordre, ressentant le besoin presque vital de lui arracher un cri de douleur, il entra en elle avec force, lui arrachant un cri. De douleur d'abord, puis d'extrême plaisir. Il se fondait en elle comme si... Comme s'il l'avait toujours fait. Etonnée, Théara resta quelque instants sans trop comprendre, mais tout lui revint aussitôt en mémoire. Elle savait comment réagir, comme l'aider, comme l'aimer. Oui, c'était un drôle de paradoxe, mais n'était-elle pas paradoxale elle-même ? La jeune femme glissa ses mains sur les fesses de son compagnon, l'enfonçant plus loin encore en elle, ses jambes s'enroulant aux siennes, tandis qu'elle se mouvait sous lui, les yeux rivés dans les siens. Elle n'arrivait pas à regarder ailleurs, à vrai dire, il semblait l'hypnotiser. Elle en venait même à apprécier sa brutalité, se ravissant de sa fougue masculine qui lui donnait des frissons. Elle le voulait plus, encore plus... Mais comment aurait-elle pu faire plus encore ? Il était là, juste au-dessus d'elle, lui faisant l'amour avec une sincérité qui la laissa pantoise. Il ne semblait pas la considérer comme une simple chose, non. Elle eut même l'impression qu'il se souciait d'elle et de ce qu'elle ressentait. Elle sourit alors, lumineuse, et enfonça ses ongles dans son dos, le forçant à le prendre encore plus loin. Un gémissement de plaisir s'échappa de ses lèvres entrouvertes, bientôt suivi par tant d'autres qu'elle ne pu les compter.

L'Incarnation semblait bien au-delà d'elle-m^me. Son corps entier ne voulait que Kerwan et elle cru même s'entendre chuchoter son nom, leur étreinte la brûlant à petit feu. Il se mouvait en elle avec tant d'aisance qu'elle faillit se laisser aller mais elle se retint. Elle voyait que lui-même semblait au bord de la folie, ses yeux s'animant subitement à chacun de ses mouvements de hanches. Elle se cramponna un peu plus fort à lui, s'ouvrant à ses demandes de plus en plus impérieuses, ne lui refusant bien. Elle communiait avec lui. Ses lèvres cherchèrent les siennes et elle l'embrassa, étouffant ainsi leur gémissement commun. Ses mains se mêlèrent à ses cheveux, les serrant, frottant leurs corps humides l'un contre l'autre. Elle ne voulait pas que cela s'arrête... La Terre vibra soudain, les arbres frémirent, faisant ainsi tomber une multitude de pétales sur leurs corps entremêlés. Théara sourit à nouveau avec douceur et posa ses mains sur les hanches de son compagnon, réfrénant légèrement son ardeur, se laissant aller à la tendresse. Elle l'embrassa encore et encore, savourant chaque seconde de leur étreinte, sentant grimper en elle un plaisir qui l'achèverait. Le souffle haletant de Kerwan se mêlait au sien alors qu'elle appréciait de le voir si chaviré. Ses gémissements rauques la firent s'envoler et elle le força à la prendre de plus belle, nouant ses bras derrière sa nuque,

Sans qu'elle ne puisse comprendre ce qui lui arrivait, une déferlente de plaisir la saisit, lui faisant atteindre un paroxysme inaminable. Elle lâcha un cri rauque, s'attachant à lui, l'entraînant avec elle dans sa douloureuse tourmente. Sa Magie se répandit violemment en lui, lui ôtant un lourd poids mais aussi sa capacité à penser. Ses doigts la brûlait, son corps entier était parcouru de Magie, scintillant doucement, vibrant dans l'air. Douloureuse délivrance mais si délicieuse qu'elle en perdit le souffle, son corps entier se tordant de plaisir, agité de soubresauts qu'elle ne pouvait pas contrôler. Elle sentit Kerwan s'afaisser contre elle, haletant, et elle ne pu résiter à l'envie de l'embrasser encore même si elle ne pouvait plus respirer. Elle s'en moquait. La Terre étouffa un rire et Jill l'ignora superbement. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait, de toute façon. Parce qu'elle, elle ne pensait plus du tout. Il lui avait tout pris, mais elle n'en avait pas peur.

Le corps de Kerwan frissonna lorsque la terre réagit à leurs étreintes... L'élément de la jeune fille faisait cela à chaque fois ? L'explosion qui se produisait en lui était immense, rendant son corps brulant d'ardeur, il aurait put mettre le feu à toutes une forêt sans aucun soucis, son élément prenait tellement d'ampleur... Même plus moyens d'être tranquille... Il sentait son propre feu intérieur s'amuser de le voir au prises avec cette nature, cette magie qu'il aimait, cette enchantement qui le faisait vivre... Il ne fut pas longtemps intrigués de sentir la terre frémir sous eux, il cessa simplement de penser à cela... Les mouvements de bassins de la jeune fille coupant toutes ses réflexions dans l'œuf...

Il trouvait étonnant leurs étreinte qui lui semblait d'un naturel à couper le souffle... Il avait l'impression de ne cesser de l'étreindre, que ce n'était pas la première fois... Cela ne serait certes pas la dernière... Ce qu'il ressentait n'avait rien de naturel, c'était ébouriffant... Les poils de ses bras de hérissèrent sous cette étreinte peur orthodoxe... Il n'avait jamais sentit cela comme ça... Il avait l'impression que son élément vivait en lui, raisonnait à ses oreilles, vibrant au même rythme que la nature, rendant son corps brûlant pour tous sauf Théara... Les arbres secouèrent leurs branches au dessus d'eux... Il ne put s'empêcher de frissonner encore quand des pétales aux multiples couleurs & formes lui tombèrent sur le dos...

IL ne la quittait pas des yeux, il avait besoin de la voir, de pouvoir lire le plaisir sur le visage de sa partenaire... En fait... Non, il n'avait pas besoin, il le sentait comme si elle parvenait à le lui dire sans avoir besoin de mot ou de geste... Il garda ses lèvres coller contre celles de la jeune femme. Ils s'embrassèrent impérieusement... Il étouffait ses soupirs, ses gémissements, ses grognements sous les baisers qu'il offrait à la jeune fille mais il sentait souvent qu'elle faisait cela aussi... Il aimait sentir son souffle contre le sien... Il sentait tout mieux que lorsqu'il couchait avec d'autre... Il lui semblait que tout était meilleurs, que l'amour avait un goût frai, un parfums de vrai... Oui, ses sens d'once était encore plus aiguisé, si bien que tous les mouvements et soupirs de la jeune femme le poussait à plus... Il avait l'impression de vivre en aveugle depuis des années... Il avait l'impression qu'elle venait de lui faire ouvrir les yeux pour la première fois... Voir... Ecouter... Aimer... Il faillit un instant lui murmurer ces deux mots qui l'aurait plongé dans la plus noir des folies... Je t'aime... Il ne savait pas pourquoi ces mots étaient venu seuls jusqu'au bord de ses lèvres, comme si il avait l'habitude de les lui murmurer... Il réfréna cette envie de le lui murmurer et n'eut déjà plus l'occasion d'y penser...

Une Vague de plaisir vint recouvrir les autre... Une inondation de ce plaisir qui étincelait à l'intérieur de lui... Il vit qu'elle partait aussi et laissa cette vague submerger toutes les autres... Le feu qu'il réfrénait depuis longtemps explosa dans sa poitrine... Il sentit que les ravages de cette folie intérieur n'épargnerait ni lui.. Ni elle... Il sentit la magie glisser en lui comme un cheval au galops et ce laissa pénétré de cette chose qui les unis quelques instant... Le bonheur de partagerun plaisir jouissif avec l'autre... l lui offrit ses dernières forces dans ce dernier mouvement qui lui pris ses dernières forces... Il avait l'impression que son être ne faisait qu'un avec Théara, un moment toujours magique mais qui cette fois prenait plus de violence, il avait laissé son élément le dominer, faire de lui un être de feu... Il aurait presque put prendre feu mais la magie qui le submergeait, transperçait sa peau semblait protéger Théara de toutes brûlure... Il lâcha un dernier râle, un dernier gémissement tandis que ceux de sa compagne de plaisir faisait de même...

Il avait le souffle court... Il se laissa quelques instants tomber contre elle tandis qu'elle l'embrassait encore et encore... Il sortit d'elle pour se laisser rouler sur le côté... Entrainant cependant la jeune fille avec lui pour qu'elle reste contre lui, il ne pouvait encore se résoudre à partir comme un voleur... Il laissa une main caresser la peau de la jeune femme... Une fois son dos contre la terre il ferma les yeux pour tenter de reprendre sa respiration... Il avait laisser ses lèvres entre-ouverte... Elle l'avait fatigué plus que d'habitude... Que devait-il dire ? Faire ? Penser ? Penser !!! Il décida de rallumer son cerveau d'ici quelques instant mais pour l'instant il réouvrit les yeux pour la regarder... Il avait encore envie de ses lèvres... Il n'avait pas envie de parler, il ne pouvait plus parler... Il n'y avait pas de mots à lui murmurer...

Il savait au fond de lui que la vie ne serait plus la même.. Après des années à la voir il venait de céder à cet ignoble tentation... Il la détestait et pourtant, pourtant elle était là, dans ses bras et il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas aimer... Au contraire... Il passa sa langue sur ses lèvres entre ouverte, elles avaient le goût de la jeune fille auquel il vola un nouveau baiser...

Etendue sur la terre humide, des brindilles emmêlées dans ses boucles blondes, Théara fixait le ciel dont certaines parties parvenaient à se montrer entre les arbres. Un, deux, trois. Elle comptait les battements de son coeur, si rapides qu'elle en oublia plusieurs. Elle recommança du départ, tentant de calmer les tremblements qui l'agitaient. Elle avait envie de pleurer et sans qu'elle ne puisse la retenir, une larme roula sur sa joue. Elle espérait simplement que Kerwan n'avait rien vu, aussi se blottit-elle contre lui lorsqu'il lui ouvrit ses bras. Elle posa sa tête sur son torse collant, écoutant son coeur à lui qui ne semblait pas non plus au repos. Les yeux clos, la demoiselle soupira tout bas, ses doigts se nouant autour de ceux du Feu. Elle n'avait pas le droit d'avoir apprécié. Et pourtant les choses n'allaient pas autrement ; car oui, elle avait trouvé ce moment d'une complémentarité rare et elle savait d'avance qu'elle ne pourrait pas l'oublier. Elle essuya la larme qui tombait à présent sur lèvres d'un geste machinal tout en se demandant pourquoi elle pleurait. Elle n'en savait absolument rien. Leur étreinte avait déclenché en elle une foule de sentiments contradictoires et ses muscles épuisés témoignaient de leur contentement en laissant des larmes salées innonder ses joues. Elle n'était pas triste, au contraire. Elle trouvait cela beau et elle en perdait la faculté de parler.

Pouvait-elle encore le détester après s'être donnée à lui de la sorte ? C'était impossible. Elle avait l'impression d'avoir sauté par-dessus un gouffre immense. Et elle avait laissé derrière elle quelque chose d'important, mais quoi ? Elle s'en souviendrait sans doute plus tard. Le calme de la forêt la surprit. Les oiseaux s'étaient tu, comme s'ils respectaient le moment étrange qui avait marqué chaque grain de terre. Elle sentait encore la Terre s'agiter, se calmant peu à peu, lui susurrant des mots d'amour qui la surprirent. Elle trouvait cela agréable mais elle savait aussi qu'elle ne devait pas s'y habituer. La Terre était aléatoire, elle ne la récompensait jamais de la même façon, tout comme elle préférait varier ses châtiments. La jeune femme serra un peu plus sa prise sur la main du jeune homme, frissonnant soudainement. La châleur bouillante qu'il avait éveillée en elle s'assoupissait peu à peu, la livrant à l'air tiède du dehors. Tiède certes, mais elle n'avait que sa peau pour la protéger, ce qui était bien peu dans une telle situation. Elle sourit bêtement, ses lèvres effleurant la joue de Kerwan. Elle ne pouvait pas rester et tous deux le savaient. Rien de tout cela n'aurait du se produire et pourtant ils n'avaient pu y mettre un terme. Théara avait l'impression étrange d'avoir commis l'irréparable. Et pourtant, elle se sentait libre, terriblement libre.

L'Incarnation se redressa, s'appuyant sur son coude de façon à observer le jeune homme. Elle resta silencieuse un long moment, le dévisageant, cherchant dans son regard une quelconque parole silencieuse. Mais elle ne trouva rien, sinon un vague sentiment de perte. Son sourire se fit plus triste et elle glissa ses doigts dans les cheveux du jeune homme, les caressant doucement. Elle l'avait détesté mais elle se sentait plus proche de lui que jamais. Il y avait entre eux une intimité qui ne la gênait pas. Elle était presque tendre, comme si elle le remerciait. Mais elle ne savait pas encore de quoi.

THEARA •• « As-tu toujours autant envie de me tuer ? Parce que moi, oui. Mais ce n'est plus vraiment pour la même raison. »

Un sourire amusé vit le jour sur ses lèvres et s'agrandit, rayonnant. Elle voulait le tuer parce qu'il lui avait fait connaître ce qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Mais pire encore, elle voulait le tuer parce qu'elle n'avait pas su lui dire non et qu'elle en souffrirait tôt ou tard. Sa main quitta ses cheveux, caressant sa joue, glissant le long de son cou. Elle contempla la moue boudeuse de ses lèvres, leurs regards plantés l'un dans l'autre. Le temps aurait bien pu s'arrêter, elle ne l'aurait pas remarqué. Elle se pencha vers lui, l'embrassa avec délicatesse, lui formulant un remerciement nouveau. Douloureux. Elle appuya son front contre le sien, sans pouvoir cesser de le toucher. Elle voulait le mémoriser pour penser à lui encore. Parce qu'elle devrait se contenter de penser et plus d'éprouver. Il avait fait naître en elle ce qu'elle ne voulait surtout pas voir, il lui avait fait l'amour avec plus d'amour que jamais. Et pourtant, il la détestait de tout son corps. Ou peut-être plus maintenant. Mais le plus étrange avait été la réponse de la Terre à leur union. Elle avait été trop forte, trop éclatante, trop brillante. Elle avait été trop significative et Théara ne pouvait pas le supporter. Parce qu'elle ne pourrait jamais l'aimer et surtout, parce qu'elle n'en avait pas le droit.

Kerwan venait d'ouvrir de nouveau ses magnifique yeux d'un gris pur alors terriblement perdue... Il regardait le ciel, ne prêtant aucune attention aux autres choses du monde que les battements irrégulier de celle qu'il sentait contre lui... Son esprit était vide de tous... Et il lui semblait si emplit qu'il avait envie de se prendre la tête dans les mains... Elle allait exploser... Le silence de la nature trouvait échos dans le crâne de Kerwan qui avait l'étrange envie d'oublier... Il lui fallait une vodka... Ou plutôt une bouteille de vodka... Ouf, il pouvait encore avoir deux pensée cohérente c'était rassurant...

IL tourna un peu les yeux tandis qu'elle se séparait un peu de lui pour le regarder... Il laissa son regard croisé celui de la jeune femme... La violence, la haine était apaisé et on pouvait voir à présent les grands sommet enneigés des pays froid dans son regard tranchant... Les sentiments vivant ici étaient tellement nombreux qu'ils rendaient son regard incompréhensible et heureusement, il n'y voyait pas clair seul alors qu'elle puisse croire ou y voir quelques choses...

Il ne cessait de la regarder, une main toujours poser sur elle, la caressant du bout des doigts comme si il ne pouvait pas couper ce lien qui les avaient unis... Pas encore en tout cas... Il ne laissa aucune parole naitre dans son regard n'arrivant toujours pas à en formuler consciemment une... La seule chose qui naissait en lui était ce sentiment de perte... Il avait toujours juré ne jamais toucher aux incarnations et voilà qu'elle était dans ses bras... Il ne savait que penser à ce sujet tandis que dans sa tête les idées affluaient...

Il l'écouta attentivement, ne trouvant pas la force d'acciester... Elle laissa un doigt courir sa peau... Elle l'embrassa, il y répondit avec souffrance... Son baiser était encore rougeoyant de cette passion qu'ils c'étaient témoigner mais bientôt il refoulerait tous pour se protéger en attendant des jours meilleurs ou il pourrait y réfléchir... Il ferma les yeux, respirant pas la bouche quand elle posa son front contre le sien... Il lui vola un autre baiser...

« Théara... »

Le jeune homme après ce baiser venait de murmurer pour la première fois le prénom de l'autre qu'il connaissait comme depuis toujours... Il la regarda, passa une main dans les cheveux de la jeune fille sans la quitter des yeux, sa lèvres inférieurs tremblant presque de ce qu'il s'apprêtait à lui dire... Il fallait absolument qu'il les protègent tous les deux... Non, il ne pouvait pas... Il soupira doucement...

« Je... Ne m'approche plus... Oublie moi... »

Il se dégagea de l'étreinte de la jeune fille, sa voix avait été ferme après un moment d'hésitation. Il roula un peu plus loin et se releva d'un bond. Sa voix avait été ferme mais son regard trahissait sa pensé... Il était dans un état de perdition lamentable et refusait qu'elle le voit en train de s'interroger... Préférant presque l'insulter avec une violence et une haine feinte que de la laisser savoir qu'elle l'avait trop touché... Il récupéra son boxer qu'il enfila d'un bond.... Son corps était secoué de frémissements. Des gouttes de sang perlaient sur les griffures qu'elle avait laissé dans son dos avant de couler le long de son échine...

Dans son esprit Kerwan venait de rugir le nom de Daego, il avait besoin de lui un peu là ! Comment pouvait-il avoir envie de rester avec Théara ? Pourquoi n'avait-il pu lui répondre qu'il avait encore envie de la tuer alors que c'était vrai ?! Il avait envie de la voir mourir, elle lui avait offert quelques chose d'étrange, de paradoxal... Il se sentait perdu et ne recevant pas de réponse il reposa son regard acier sur Théara alors qu'il lui tournait le dos quelques seconde plus tôt...

Il était en position de faiblesse face à lui... Son âme était tourmenté et son esprit tentait de reprendre corps, de remettre tout en place normalement... Il haïssait cet état, il avait envie de se cogner d'être si faible. Son regard redevint un peu plus violent, mais il restait perdue... Vivant...

KERWAN •• « Je... Ne m'approche plus... Oublie moi... »

Et je te hais. Et je te hais, je te hais, je te hais... Théara se forçait à formuler ces quelques mots en boucle dans son esprit pour contrer l'atroce déchirure qui venait de s'ouvrir en elle, y laissant une plaie béante. Je te hais. C'était si facile à penser, mais si dur à ressentir pour de vrai. Elle soutint le regard de Kerwan et ne cilla pas. Elle ne comprennait pas encore tout à fait, il fallait attendre un peu... Oui, juste un peu. Mais il avait murmuré son nom, pourtant. Il l'avait murmuré avec un semblant de quelque chose. Mais non, en fait, elle avait juste rêvé. Et puis d'un coup, elle comprit. "Ne m'approche plus. Oublie moi." La douleur fut plus sourdre, s'étendant à son ventre, s'emparant de tout sur son passage. Théara entrouvrit les lèvres mais les referma aussi vite, ses yeux s'emplissant d'une lueur nouvelle qu'elle n'aurait pu voir elle-même. Il y avait de la souffrance. Une souffrance presque morbide, mauvaise, insupportable. Elle baissa les yeux et ses ongles s'enfoncèrent dans le sol meuble alors que Kerwan se levait et s'emparait de ses vêtements. Elle resta ainsi un long moment, à fixer le sol, ses boucles blondes lui tombant sur les yeux, son corps tendu comme un arc. Il allait partir et elle ne ferait rien pour le retenir. Pourtant elle l'avai su dès qu'elle l'avait vu. Il n'y aurait jamais rien et elle ne voulait rien.
Alors pourquoi avait-elle mal ?

La jeune femme ferma les yeux et tenta d'apaiser la brûlure qui rongeait son coeur. Elle n'avait plus de souffle, comme si on venait de lui couper toute raison d'inspirer. Elle releva finallement les yeux, ayant chassé sa douleur. Elle était une sublime actrice, si douée qu'elle-même ne parvenait plus à savoir quand elle jouait ou non. Elle serra les dents, s'obligeant à soutenir le regard du Feu. Si elle l'avait pu, elle l'aurait tué d'un simple regard, le brûlant férocement. Mais c'était tout, il n'y avait rien de plus. Aussi vite qu'elle s'était ouverte à ses caresses et à son souffle chaud, son âme se referma sans la ménager. Elle frissonna et se leva comme un automate, sans même le regarder. Il venait de briser quelque chose en elle. C'était tellement idiot qu'elle avait envie de se frapper jusqu'à en saigner. Elle était la pire des imbéciles et elle n'aurait pas fini de se le répéter à tout bout de champs. Elle dissimula le tremblement de ses mains et s'empara à son tour de ses vêtements. Hagarde, perdue. Elle se rendit alors compte qu'en effet, elle ne respirait plus. Elle repprit son souffle dans un gémissement de douleur et ses yeux la brûlèrent plus encore. Vacillante, l'Incarnation s'appuya à un arbre. Elle ne voulait pas le regarder, elle voulait simplement tout oublier, comme il le lui avait dit. "Oublie moi".

Jill se passa une main sur le visage, se sentant étrangement vide. Un peu comme si on l'avait opérée à coeur ouvert pour lui voler tout ce qu'il contenait. Elle baissa les yeux sur sa peau nue et fut surprise en constatant qu'elle n'était pas blessée. Pas physiquement du moins, parce que son âme ressemblait un peu à un trou noir. Elle serra encore plus les dents, les sentant crisser sous la pression. Elle enfila ses sous-vêtements, ses yeux fixant le vague. Elle avait tant envie de dormir. De s'asseoir devant une fenêtre pour fixer le lointain en vain. Elle réussit toutefois à mettre son jean sans s'effondrer puis elle passa son débardeur. Ses yeux errèrent sur la forêt et elle su. Elle su que rien ne serait plus pareil, que cette forêt ne serait plus jamais sa maison à elle seule. Elle y avait fait entrer quelqu'un qui lui avait claqué la porte au nez. Risible, tellement risible. Les poings serrés, ses ongles s'enfonçant dans la paume de ses mains, elle croisa le regard de Kerwan. Pourquoi avait-elle si mal, pourquoi ? Elle étouffa le gémissement suffocant qui se formait dans sa gorge et elle détourna les yeux brusquement. Non, elle n'était pas cette femme faible qui tombait dans des pièges aussi évidents. Voilà, c'était tout, ils s'étaient envoyé en l'air, quelle joie. Elle ne voulait rien espérer et pourtant. Elle espérait, elle ne faisait pas exprès, c'était contre son gré. Elle repprit son allure hautaine, la tête haute, revêche. Mais tout n'était que parade, parce qu'elle savait qu'elle tomberait dès qu'elle serait seule. Elle tomberait dans le vide, sans savoir pourquoi ni comment. La Terre était tout pour elle. Et la Terre avait chanté pour Kerwan. Oh, non, tout mais pas ça.

Amère, la jeune femme haussa les épaules. Que pouvait-elle lui dire ? Salut, à la prochaine, tu es un super bon coup ? Bien sûr que non. Elle se serait frappée si elle l'avait pu. Elle se passa fébrilement une main dans les cheveux et soupira. Ses yeux gris se fichèrent dans ceux de Kerwan, lui offrant une glace éternelle. Elle l'oublirait, bien sûr. Si cela pouvait lui faire plaisir. Elle l'oublirait mais elle ne ferait que le regretter. Théara fit volte face et s'effaça, commençant à marcher dans la forêt. Elle était pieds nus, les brindilles s'enfonçaient dans sa chair. Mais elle ne les sentait pas. Elle était trop perdue, trop ailleurs. Elle accéléra, se sentant flancher. Non, pas maintenant, pas encore.