bewitching ; la tentation du feu.
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 •• Altercation; Luke.

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•• Altercation; Luke. Vide
MessageSujet: •• Altercation; Luke.   •• Altercation; Luke. EmptyJeu 18 Juin - 18:42


    A l t e r c a t i o n ;


      La lumière. D'ordinaire miséricorde et salvatrice; n'avait plus, à mes yeux, que la couleur terne et fade de la pierre qui recouvrait les murs des sous-sols. J'avais toujours haï le soleil et ses éclats aveuglants et brûlants; rejetant sur le monde une chaleur dont il n'avait vraisemblablement pas besoin. Après tout; il était le réducteur de mon élément, celui là même qui asséchait et raréfiait le seul véritable joyau de mère nature; l'eau bien évidemment. Voilà pourquoi les journées ensoleillées m'entrainaient instinctivement dans les lieux les plus reculés du château, là où seule la mélodie subtile de l'air venait perturber ce silence si délectable. Rasant les murs; feintant les quelques imprudents qui s'étaient aventurés sur mes terres; j'avançai rapidement; de ce même pas souple et félin qui avait dressé ma réputation. Nous nous mouvions avec aisance, dotés une discrétion qui n'aurait su trouver d'égal; car c'était en cela que tenait notre spécificité : notre aptitude à surprendre et à fasciner. Mon totem guettait chacun des bruissements qui secouaient l'atmosphère; s'imprégnant d'un calme reposant auquel nous n'avions que trop rarement l'occasion de goûter. Comme à son habitude; il ne pipait mot; se contentant de partager avec moi ses émotions et ses ressentis; ce que je me plaisais à lui rendre agrémenté de mon éternelle excitation. Nos conversations silencieuses étaient l'une de nos nombreuses particularités; notre relation n'ayant décidément rien d'homologue avec celles de la plupart des autres élèves. Nos échanges étaient colorés, vifs et passionnés; fruits d'un savant mélange entre des sensations passées et des sentiments actuels. Mots et phrases y étaient entièrement inutiles; presque désuets; comme si nous avions tous les deux dépassés ce stade du simple conciliabule.

      L'air fut soudain emprunt d'une odeur familière; telles des effluves aquatiques emprisonnées par la pierre. L'ours frissonna d'impatience; nous étions enfin arrivés. Le plop régulier des gouttes qui s'écrasaient sur le sol était le plus délicieux des métronomes et c'est pressée, que je m'assis à quelques pas que cette fuite si bien trouvée. Abraão frétillait d'impatience et soupira longuement lorsque je sortis le violon de son étui. L'obscurité régnante avait quelque chose d'intime et de réconfortant, comme si elle avait ce don d'effacer les défaut de notre monde, bien trop visibles à mon goût lorsque sur eux étaient braqués les rayons blafards du soleil. Sans attendre; je me mis à jouer, laissant la volonté du prédateur l'emporter sur la mienne. Je ne guidais en rien l'archet qui glissait mélodieusement sur les cordes; c'était lui le seul et véritable virtuose. Je n'aurais su comment il faisait pour donner vie à ces divins morceaux; mais le fait était que jamais au grand jamais il ne me serait venu de tête de l'interrompre. Doucement, les notes me berçaient alors que je sentais qu'il prenait progressivement ma place; contrôlant jusqu'à ma respiration qui se fit plus lente; plus mesurée.

      C'est alors qu'une fausse note sonna le tocsin durant mon sommeil précaire. Abraão se stoppa brusquement; laissant la mélodie là où il s'était arrêté. Un instant, je ne compris pas sa soudaine interruption, cherchant vainement l'objet de toutes ses curiosités. Soudain, je le perçus enfin; ce martèlement menaçant qui résonnait au fond du couloir. Je me levai d'un bond; reprenant pour moitié ma place dans notre corps. Vivement, j'allumai une bougie; laissant ensuite le halo fébrile éclairer le corridor. Je consultai également ma montre. 21h25; j'avais perdu la notion temps et la soirée était d'ors et déjà entamée. Les pas se rapprochaient et c'est les nerfs à fleur de peau que j'attendis de ce recevoir les impertinents qui s'étaient décidés à briser notre paix éphémère...
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MessageSujet: Re: •• Altercation; Luke.   •• Altercation; Luke. EmptySam 20 Juin - 13:29

    J’avais trop bu, sans le moindre doute. Pas que l’alcool me répugne, au contraire, mais disons plutôt que je n’étais pas vraiment en bonne compagnie. Nous étions quatre, deux élèves de la tour Feu, un type rêveur de chez les blancs, et moi-même. Comment avais-je atterris avec eux ? Aucune idée, je ne les connaissais même pas. Le plus grand, un brun, me rappelait vaguement quelqu’un, il devait être en même année que moi. Par contre les deux autres, l’ahuri et le blond, étaient probablement en quatrième ou troisième année, ils étaient assez jeunes. Bref, je suivais ce groupe, sans trop en connaître les raisons. Je crois que mon cerveau n’était plus en état de s’interroger sur quoi que ce soit.
    Pourtant un frisson m’envahit lorsque nous pénétrâmes les sous-sols. Cet endroit, je l’avais toujours évité. Tout d’abord parce que certaines rumeurs circulaient. Pas que je sois particulièrement froussard face à l’inconnu, mais tout de même. La seule raison qui aurait pu me contraindre à venir aurait été la recherche de sensations fortes. Or dans un étroit tunnel sombre, l’activité physique est restreinte, n’est-ce pas ? Et puis justement, il n’y avait pas de lumière ici, donc pas de plantes. Et vivre dans un endroit sans végétation, sans vie, m’était inconcevable, ne fut-ce que pour l’espace de quelques heures. Toutefois une chose me rassurait, nous étions sous terre ; il ne pourrait jamais rien m’arriver. Du moins j’en étais convaincu.

    J’entendis une bouteille se briser devant moi, puis des voix s’enfoncer tranquillement dans le tunnel. Ils m’avaient semé, ces idiots. « Rentrons ». Mon Totem ne semblait pas particulièrement affecté par la boisson, c’était étrange. C’est pourquoi, sans prévenir, j’éclatais de rire, c’était tellement... drôle. « Deux bières et ça y est, il est fait. Franchement… ». Mais je n’avais pas envie de partir, moi. J’y suis j’y reste, un point c’est tout. Et puis de toute façon je ne savais même pas par où passer pour remonter, c’était une véritable galerie ici.
    Je n’eu pas trop de mal à les retrouver, même dans la grande obscurité, Naïza m’aidait grâce à sa formidable ouïe. Mais pourquoi ils m’avaient laissé ? C’était moi, le plus âgé, n’étaient ils pas censés boire mes paroles ? Le grand brun semblait apprécier ce rôle. J’eu une moue méprisante, au moindre petit problème il partirait la queue entre les jambes. Franchement, il n’était vraiment pas digne de sa tour. Quoique, les rouges ne sont pas très réputés pour leur hardiesse… Plus le temps passait et plus ils m’exaspéraient. L’alcool renforçait peut être ce sentiment, mais pourquoi n’étais-je pas tout simplement resté avec mes amis ?
      - On va moisir ici ou q…
      - Vous avez entendu ?! Me coupa le minuscule blondinet, chose que je n’appréciai pas du tout.
    Ils détalèrent en courant, comme de petits chiens affolés. Désormais cela ne m’amusait plus du tout. Mais pour qui se prenaient-ils, ces animaux de la ferme ! Je les rattrapai rapidement, ils s’étaient arrêtés. Malgré mon état fébrile, je pu sentir une grande tension émaner du groupe. Intrigué, j’avançai, prudemment. Bien que la scène me soit cachée, une source lumineuse éclairait faiblement les environs, était-ce cela qui les pétrifiait ? Je poussai le brun sans ménagement, afin de voir. A mon tour, je ne bougeai plus.
    Une fille, seule, tenait une bougie en nous scrutant, il y avait dans son expression quelque chose d’animal, de dangereux. La bile me monta à la gorge lorsque que je la reconnus. C’était elle ; Cheyenne Stevens. Mon Totem feula, à la fois vexé et amer. J’avais eu le béguin pour elle, et par deux fois elle m’avait repoussé, comme si je n’étais qu’un déchet. J’aurais pu prendre le parti d’en rire, après tout ce n’était pas si terrible que ça. Mais non, je ne trouvai pas ça drôle du tout. Oui, j’allai pouvoir régler mes comptes.
      - Qu’est-ce que tu fais là ?! Lui demandais-je sur un ton peu aimable.
    Les autres avaient reculé, quelque part cela me flattait, ils avaient peur de moi. A moins que ce ne soit d’elle… Certaines rumeurs lui attribuaient un Totem terrifiant. Mon poing gauche se crispa. Ce fut à ce moment là que me rendis compte que je tenais une bouteille à moitié pleine dans la main. Avec un rictus narquois, j’avalai deux longues gorgées du liquide incolore, puis m’essuyai la bouche d’une façon peu correcte. Oui, la soirée ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: •• Altercation; Luke.   •• Altercation; Luke. EmptySam 20 Juin - 16:58


    S e n s a t i o n ;


      Mes muscles se bandèrent à l'extrême sous l'effet puissant et dévastateur de la colère. Ces démonstrations démesurées avaient toujours su déstabiliser mon totem; dérouté par ce qui semblait me rapprocher inexorablement de la tour Feu. Pourquoi avait-il fallu que je sois ainsi ? Trop pleine d'animosité pour m'accorder parfaitement avec mon élément ? Je n'avais décidément rien en commun avec une mer d'huile; cristalline, presque sensuelle; j'étais bien plus proche des eaux traitresses d'une source impétueuse; dangereuse mais attirante. Abraão détourna son attention de ce point douloureux; cherchant à éluder une question qui nous revenait trop souvent en tête ces derniers temps. Nous écoutâmes alors leurs pas méthodiques qui se mirent finalement à accélérer. Avaient-ils perçu la lueur blafarde de ma bougie; unique source de lumière dans l'obscurité béante des sous-sols ? Je me mordis la lèvre inférieur; mon empressement à vouloir les faire fuir les avaient fait se rapprocher bien plus vite que prévu. L'ours en décompta quatre alors que je notai; amusée; que leurs démarches n'étaient pas aussi assurées que ce que j'avais pu imaginer. Elles étaient désordonnées et mal habiles; comme si la gravité exerçait un effet accru sur leurs jambes saoules et faiblardes. Il ne leur fallu que quelques secondes pour rejoindre mon exil; brisant par la même occasion l'atmosphère doucereuse que je m'étais appliquée à faire naître en ces lieux sordides. Le prédateur gronda; son écho se répercutant contre les parois de mon crâne avec insistance.

      Quatre silhouettes se dessinèrent sous le halo jaunâtre; leurs ombres tremblantes venaient danser sur les murs de pierre donnant à la scène un ton faussement sérieux. Était-ce mon imagination où étaient-ils réellement essoufflés ? Je n'aurais su le dire mais l'ours, lui, ne s'embarrassait pas de telles subtilités et envisageait déjà la suite des évènements avec la pertinence d'un grand stratège. Je reconnus sans mal le premier; le plus grand aux boucles brunes en bataille; c'était un élève de la tour air de mon année, je l'avais déjà surpris à plusieurs reprise dans des situations risibles et puériles. Le prédateur ne lui accorda d'ailleurs qu'une attention fugace; il ne représentait à ses yeux, qu'un obstacle mineur si les choses venaient à déraper. Les deux autres; les plus jeunes; n'avaient décidément rien de bien effrayant avec leurs visages encore bouffis par l'ivresse de la nouveauté; Abraão ne s'attarda d'ailleurs que sur le fait qu'ils appartenaient à la Tour feu, ce qui fit monter en nous un agacement déplacé. Quoiqu'il en fut et malgré la rancœur que cette pensée pouvait faire naitre en moi; je lui rappelai sans sourciller et avec une certaine fierté que ces deux là n'avaient vraisemblablement pas intérêt à s'attaquer à la chasse gardée de leur Incarnation; et même si prononcer cette rumeur dans notre tête était comme le pire des blasphème, il serait intéressant de voir leur réaction face à ce dilemme de taille.

      Nous cherchâmes instinctivement le quatrième intervenant, curieux de savoir de quoi il retournait. Impatient, il se fraya un chemin jusqu'à nous. Son visage, trop lointain ainsi perdu dans la noirceur des sous-sols, ne m'était pas encore visible lorsque sa voix m'arracha un frisson. Un long et profond soupire déchira le masque impassible que je m'étais appliquée à adopter jusque là. Irritée; je l'observais boire à la bouteille avec une impolitesse proche de l'homme de néandertale. Luke; cet élève de la tour terre qui avait rendu les premiers mois de notre quatrième année aussi déplaisant que contrariant. Que venait-il faire ici ? Pourquoi avait-il fallu qu'il s'attarde ainsi dans les lieux les plus reculés du château ? Je fulminai; désireuse que cela ne soit qu'un mauvais rêve. Mais l'animal, lui, s'attardait davantage sur lui; scrutant ses traits éthyliques qui n'avait manifestement plus rien d'attirants. Je ne compris pas pourquoi il l'éleva aussi facilement au rang de l'adversaire le plus menaçant; lui qui ne ressemblait plus qu'une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils. Je me demandai d'ailleurs comment ces jambes le supportaient encore malgré l'état dans lequel il se trouvait.

      Ces compagnons d'armes reculèrent d'un pas. Pas lui. Abraão n'avait donc pas perdu la main. Un large sourire étira mes lèvres sucrées alors que je m'appliquais à ne pas laisser mon agacement transparaitre. Je ne pipai mot lorsque je leur tournai le dos; me baissant afin de poser la bougie qui avait fini par suinter entre mes doigts. Fort heureusement, ils avaient connu de plus brûlantes caresses par le passé, et la cire qui glissait sur ma peau m'apparut soudain bien fade. Joueuse; je m'étais relevée, m'approchant d'un pas et vif et félin de celui qui venait de nous adresser la parole sur un ton qui ne méritait pas que l'on appelle le résultat "conversation". Mes prunelles acides s'étaient insinuées dans son regard embrumé par la boisson alors que j'avalai la distance qui nous séparait, plus que nécessaire par ailleurs. A quelques centimètres de son visage, je pouvais percevoir son souffle agressif contre ma peau et les effluves désagréables d'une haleine rongée par l'alcool. Je le toisai avec irritation; me dotant de mon loup le plus froid avant de ponctuer notre bref échange d'une réplique acerbe et cassante :

        - CHEYENNE : « Et toi; Luke ? J'avais imaginé que tu avais toujours peur du noir... Dommage... »

      Son nom carillonna; se répercutant avec volupté contre les parois glaciales. Ainsi prononcé; il transpirait de toute la défection qu'il m'inspirait mais également d'un accent maternelle qui n'aurait été sans piquer au vif sa fragile virilité. Encore une fois; je souris; trop impétueuse; trop sûre de nous pour remettre en question les plans préétablis du prédateur qui ne cessait de me mettre en garde... Sans doute l'assurance d'une certaine Incarnation avait-elle fini par déteindre sur moi ?
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MessageSujet: Re: •• Altercation; Luke.   •• Altercation; Luke. EmptyDim 19 Juil - 16:47

[Mille pardons]

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    Elle souriait. Malgré l’obscurité j’apercevais ses dents blanches et parfaitement alignées, ses prunelles si attirantes, sa peau si douce. Elle était belle, incroyablement belle. Et cela m’irritait. Car même après qu’elle m’eut repoussé, mon envie de la serrer dans mes bras persistait. J’avais envie d’effleurer sa joue, passer une main dans ses cheveux, goûter ce fruit si délicieux emprisonné par ses lèvres. Elle me fis subitement face. J’étais prêt à tout lui pardonner, oublier l’amertume accumulée jusque là. Oui, je crois que jamais encore je n’avais eu pareille attirance pour une fille qui visiblement ne m’appréciait pas. Habituellement j’arrivais à les faire plier, j’obtenais ce que désirais. Mais elle, elle restait indifférente. Elle ne me haïssait pas, elle m’ignorait tout simplement. C’était pire. Bien pire.

    Tandis qu’un jet acide emplissait lentement ma bouche, elle m’adressa la parole. Je n’obtins pas de réponse, mais je pouvais aisément comprendre les raisons de son exil. Cet endroit humide et isolé était idéal pour réfléchir, voir même pour être seul un moment. Enfin, il devait être idéal pour elle, une élève de la tour bleue. Pas pour moi. C’était trop étroit, trop glissant, trop austère. Contrairement à ce qu’elle insinuait, l’obscurité ne me dérangeait pas, au contraire même, je l’aimais. La nature respire la nuit, lorsque ses prédateurs dorment profondément. Et puis il n’y avait aucune vie ici, tout était mort. A part quelques gastéropodes peut être, profitant de l’absence des musaraignes pour vivre paisiblement. Impossible de chasser ici, impossible d’inspirer à pleins poumons, impossible d’observer les nuages, impossible de se sentir à l’aise. Pour moi en tout cas. Et encore plus pour Naïza.
    C’est peut être aussi ce que j’aimais chez elle. Elle n’était pas enflammée, cette compagnie m’était assez peu familière. Le changement a du bon, parfois. Pourtant, je n’étais pas parvenu à faire fondre ce morceau de glace, ne souhaitant pas continuer jusqu’à la brûlure. Oui, j’étais frustré. Frustré ne pouvoir cracher mon désir, frustré de ne pouvoir l’assouvir également. J’étais coincé dans ce tunnel, les yeux bandés et le cœur meurtrit.
      - L’obscurité n’est pas effrayante, ce sont ceux qui l’exploitent qui le sont, répondis-je légèrement pensif.
    Je me souvenais avoir lu ça quelque part, peut être dans un manuel de magie noir. Les trois imbéciles derrière moi ne pipaient aucun mot, sans doute un peu apeurés par la proximité de nos ombres si grandes. Je fis un pas supplémentaire, me rapprochant du fruit empoisonné qu’était Cheyenne. Mon champ de vision baissait tandis que les secondes passaient, ou tout du moins j’en avais l’impression. Mais j’étais encore assez lucide pour ne pas faire de bêtise, simplement un peu fébrile. C’est sans doute pour ça qu’elle me faisait tant d’effet. Tout doucement, je posai ma main droite sur son épaule. Elle n’était pas particulièrement grande, je la dominais. Mais quel corps. Le contact me fit frissonner. Elle était tiède. Je plongeai alors mon regard dans le sien, les paupières mi closes. Et face à ces pupilles si dures je ne pu que ciller, acceptant la défaite. C’était vrai, j’avais perdu.

    Paradoxalement, je voyais plus clair à présent. Elle transpirait la suffisance. Arrogante à souhait, elle ne semblait même pas désolée, ou tout du moins j’en avais l’impression. Face à une telle chose mon regard ne pu que se durcir. Il n’était pas froid et lisse comme le sien, il n’était pas aussi implacable ni autant puissant. Mais il était passionné, cruel, amer. Le tunnel, la soirée, l’alcool, j’oubliais tout ça. Elle seule m’importait à présent. Les veines palpitaient sur mes tempes, j’étais laid ainsi, j’en étais persuadé. Mais qu’importe, puisque que j’avais déjà perdu cette guerre.
    Mes lèvres s’approchèrent de son oreille, je pouvais humer le parfum si doux qu’elle dégageait. Mes canines de plus en plus saillantes pointaient sur son délicieux cou. Mais je m’efforçais de garder le contrôle, je savais que sinon je le regretterai ensuite. Pas pour elle, simplement par esprit de contradiction, je n’aiderais Woann dans sa quête de pouvoir. Je ne ferais pas le sale boulot pour lui.
      - Stevens, toi qui aime tant l’obscurité… Lui susurrais-je dans le creux de l’oreille si bas que personne d’autre ne pouvait entendre. Dis-moi, quelle est ta proie ? Ou bien, de qui te caches-tu ?
    Sans m’en rendre compte ma main se crispait de plus en plus sur son épaule. Je fus presque étonné de ne pas voir de griffes jaillirent. Elle pouvait souffrir, cela m’était égal. Non, au contraire, cela me faisait plaisir, je souhaitais qu’elle souffre. Oh bien entendu elle se défendrait, mais peu importe. Je la haïssais à un tel point... Le plus étrange est que je ne m’en sois rendu réellement compte que maintenant, c’était pourtant si flagrant. Une personne couina derrière nous, je du résister à l’envie de me jeter sur eux. Qu’attendaient-ils pour partir ? Je voulais être seul, seul avec Cheyenne.
    De façon subliminale, je vidai ce qui restait de la bouteille sur nos pieds, toujours joue contre joue avec elle. Je vidai tout, tel un souffrant de gastro-entérite, je ne pouvais rien garder. Il fallait que ça sorte. Puis je lâchai également la bouteille, qui après une chute vertigineuse se brisa sur le sol souillé du liquide infect. L’impact fut sec, bref. Bien que mon ouie était assez performante, je n’avais pas l’oreille musicale. Et pourtant, j’aurai juré entendre une très douce mélodie, à la fois puissante et mélancolique.

    Une larme roula sur ma joue puis disparu dans mon cou. Etait-ce une marque de colère ou bien de tristesse, je n’en avais aucune idée. Je n’étais sûr que d’une chose, c’était de sa faute. Mon corps me sembla subir l'effet d'une sublimation, il devenait léger, inflammable. Elle avait tout gâché. Je lui ferais donc payer.
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